dimanche 27 novembre 2011

Thé beurré?


La simple évocation du thé beurré, typiquement tibétain, fait hurler la majorité des occidentaux.
Ah.
Évidemment que j'ai goûté!
Bien-sûr, cela n'a rien à voir avec un Ceylan qui vous fait lever fissa, ni même avec la tendresse d'un genmaicha
Mais...
ça a le mérite d'être chaud
doux
réconfortant
pas tannique pour un sou.
De la douceur roborative, qui à chaque gorgée vous fait comprendre que vous avez besoin de calories pour que votre grand corps puisse franchir, je ne sais pas moi, une montagne, ou la rue jusqu'au CCD* le plus proche.
Lors des enseignements donnés par le Dalaï Lama, à Tsuglagkhang, on sert ce thé, et des pains à la vapeur, à plus de cinq mille dévots chaque jour...



*Café Coffee Day, "le" Starbuck made in India...

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jeudi 24 novembre 2011

Techno and co

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Impressionnants, les moyens mis en place lors des conférence de Sa Sainteté au temple de Tsuglagkhang!
Traductions simultanées par une batterie d'interprètes aussi concentrés qu'acquis à la cause ( en japonais, corééen, espagnol, anglais, chinois, mais pas français...) avec diffusion direct sur les ondes FM
Les vendeurs de petites radios (made in China, si, toutes!) avaient posé des afichettes devant leur boutique quelques jours avant l'évènement : triomphe de la technologie...
Bon, en même temps, Kalsang me l'a dit : " Il y a plein de gens qui ne comprennent pas ce qu'Il dit, mais c'est pas grave : on croit que juste en écoutant Sa voix, on accumule des grâces"
Alors...
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mardi 22 novembre 2011

L'attente

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On discute, on prie, on regarde, et aussi, on ne fait rien.
Il n'y a qu'à attendre
Il va arriver
Oui
Ils étaient plus de cinq mille, à l'attendre, le Dalaï Lama, pour un enseignement qui allait durer trois jours.
Sur l'affichette, collée dans les rues de Mac Leod, aux côtés des cours de yoga, des super guru, des leçons de cuisine et des manifs pour le Tibet libre, c'était écrit : prendre son coussin et son bol.
C'était à peu près les seuls objets autorisés dans l'enceinte du temple de Tsuglagkhang.
Avec les chapelets et les moulins à prières.
Pas de téléphone portable, pas d'appareil photo
Il fallait juste attendre
En discutant, en priant, en regardant, en ne faisant rien
Moi, j'enregistrais
C'est à entendre, dans "Instantanés du monde, à Tsuglagkhang"

samedi 19 novembre 2011

Des claps et des cris

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D'abord il y a un gong.
Bon, en fait, dès cinq heures du matin on entend des gongs qui retentissent à Mac Leod
Enfin, je dis cinq heures du matin parce qu'une nonne m'a dit qu'elles se réveillaient à cinq heures du matin, parce que pour moi, cinq heures c'est encore le plus profond de la nuit. Durant ces journées passées là-bas, j'ai appris à ne pas me réveiller au son des gongs des nombreux couvents et monastères de la bourgade...
Mais je m'égare...

Donc, il y a un gong
Et la tranquillité du temple/monastère/couvent part à vau-l'eau
C'est l'heure des débats de dialectique, sur des textes de la religion que ni vous ni moi , enfin vous peut-être mais moi sûrement pas, ne comprenons...
Et pas seulement parce que c'est en tibétain
Bon.
Il y a des gestes fabuleux qui rythment ces échanges critiques affûtant l'esprit
des claquements de mains, des déhanchés, des lassos de chapelet, des moulinets de bras, des cris
A comprendre, si l'on trouve le temps d'aller écouter les grands lamas de l'Institut de Dialectique Bouddhiste
Pour ça, faudrait se lever un peu plus tôt...
Au son du gong, peut-être...

jeudi 17 novembre 2011

Prendre la robe

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Il n'est pas devenu moine tout jeune, Namsa Chenmo, le tailleur officiel du Dalaï Lama.
Ce n'est qu'après le flot d'une vie tumultueuse, un mariage, cinq enfants, un départ précipité du Tibet, dans les pas de Kundun, que cet homme aux allures de sage a pris la robe pourpre et safran.
" Tu ne peux pas garder cet art pour toi tout seul, tu dois l'enseigner aux autres" lui a dit un jour le Saint Homme lors d'une rencontre entre plis et surpiqûres.
Namsa Chenmo enseigne alors cette technique si précise, si précieuse, de la couture des vêtements monastiques, aux plus jeunes.
Une forme de prière?

mardi 15 novembre 2011

Indispensables accessoires



A Mac Leod Ganj, dans l'Himachal Pradesh en Inde on croise des moines et des nonnes à tous les coins de rue.
Je ne connais pas Rome, ni même Lourdes et pas plus Lhassa ou Jérusalem, bref, pour moi, Mac Leod Ganj est l'endroit au monde où l'on trouve le plus de religieux au mètre carré.
Rouge (bordeaux, pourpre, c'est selon le nombre des années et l'intensité des saisons) et safran, ce sont les couleurs qu'il FAUT porter là-bas, pour être dans le ton.
Mais aussi, quelques accessoires
Le parapluie
de juillet à octobre
L'état de la rue (oui, c'est la rue de la ville, pas un chemin de traverse dans les hauts!)  que vous voyez ci-dessus est le résultat direct de ce qu'offre le ciel chaque année en bénédiction.
et la lampe torche
ladite rue n'étant pas forcément éclairée le soir, en fait, n'étant jamais éclairée le soir, s'agirait pas de buter sur  une mangouste...
Quel pragmatisme!
En vérité en vérité, les autres accessoires pour vivre à Mac Leod, nettement plus essentiels, sont ceux là :


Vous saurez tout, sur la mode à Mac Leod Ganj, enfin je veux dire, ce que portent les moines

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samedi 12 novembre 2011

Du bon usage de la mélodie

photo AB
C'était joli tous ces enfants se précipitant allegro sur leurs instruments de musique
Un instrument qui signifie " Mélodie" en tibétain, c'est Tenzin Tsedup qui nous l'a dit
Bon.
Mais quand tous se sont mis à jouer dans cette longue salle sombre, c'était plus cacophonie que mélodie.
Cela m'a rappelé les cours de flûte, au collège... vous voyez?
Kalsang, l'interprète, s'est enfuie
Pierre et Tiphaine, en faisant le mixage, m'ont demandé à plusieurs reprises " Tu es sûre que tu veux vraiment le laisser 10 secondes?" avec des sourires contrits. Parce qu'ils sont polis.
C'est vrai, je me souviens, après avoir enregistré mes trois minutes réglementaires ( c'est moi qui fait le règlement, et là, je me suis demandée si ce n'était pas un peu long, trois minutes d'ambiance, tout compte fait...) j'avais une sorte de ... vertige des profondeurs? ivresse comateuse? l'impression d'avoir passé une journée dans la mine, peut-être...
ça fait envie?
Écoutez, c'est dans "Instantanés du monde, dans les ateliers du TIPA"

photo AB
PS Pierre et Tiphaine, ces anges gardiens, ont veillé à ce que vous ne soyez pas saoulés, juste, plongés dans une hébétude fugace, promis...

jeudi 10 novembre 2011

Instrument emblématique

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"On ne peut pas dire que notre culture est meilleure que celle des autres peuples. Si l'on dit cela, les gens vont nous détester..." Bhuduk, luthier expert en dranyen, l'instrument de musique emblématique des Tibétains

A écouter, sur Radio Ô, dans "Instantanés du monde, dans les ateliers du TIPA"

mardi 8 novembre 2011

Copeaux de bois et volutes de notes

PHOTO AB


Cette semaine, "Instantanés du monde" traîne dans les ateliers des Tibétains en exil en Inde.
Et rencontre Bhuduk. Un luthier expert en dranyen.
ça sent bon, dans son atelier empli de copeaux, dans la forêt de cèdres et de rhododendrons.
Bhuduk travaille dans un coin.
Ne répond que par monosyllabes aux questions qui lui sont posées.
Bon
Il faut se poser, prendre son temps, observer, s'observer.
Moi, j'aime le bois.
Alors évidemment, je regarde, je touche, je renifle ( oui, ça aide à comprendre!!!)
Et Budhuk parle.
Enfin.
Et avoue que lui, ce qui lui plairait vraiment, c'est de savoir construire des guitares.
Il en rêve, des guitares
Il a une photo qu'un luthier en visite lui a laissé un jour
Une petite photo, plus très jeune, dans un coin de l'atelier

Il n'y aurait pas un luthier docteur ès-guitare qui voudrait aller rencontrer Bhuduk?
Sans rire, une "petite" formation serait la bienvenue!

A l'écoute du monde, depuis belle lurette...

Photo : Alex Fernandes
Je n’ai pas la mémoire des dates, impossible de me souvenir quand a été diffusé le premier « Instantané du monde »
En tout cas, nous voilà avec une jolie moisson de 230 numéros à ce jour !
A raison d’une diffusion hebdomadaire- moins les grilles de vacances- que les amoureux des chiffres s’amusent à calculer…
Ça ne date pas d’hier, mais je me souviens comme si c’était hier du premier « Instantané »
Il avait fallu prendre un bateau pour l’île Plate, et grimper tout en haut pour trouver un phare en lambeau. Comme mes pieds, en sandales, après cette montée parmi de cruels épineux.
Peu importe, je suivais un couple de passionnés, et pas question de les lâcher pour deux ampoules et trois écorchures… Passionnés par leur pays, passionnés par la photo, par la mémoire et le respect des lieux. Un homme qui aimait raconter des histoires, son épouse qui aimait l’écouter, tous deux  laissaient des silences entre les phrases pour me permettre d’entendre les ailes des paille-en-queues tournant autour de nous.

Depuis, j’en ai croisé mille, des hommes et des femmes de cet acabit. Le genre de personnes qui ont tant de bonnes raisons de se lever le matin, que je suis aussi obligée de me lever trop tôt le matin, pour les suivre. Et avec enthousiasme. Si, si. Même si ça écorche parfois les pieds. Ça met souvent du baume au cœur, quand même.
C’est ça, la vie, au fil des Instantanés du monde, depuis, ces X années…
Des passions à partager, que j’ai envie de vous transmettre. Certes, vous les avez entendues, vous pouvez même encore les entendre ( Vive les archives de Radio Ô, en libre accès, aucune influence délétère sur la santé, aucun impact polluant sur l’environnement), mais il y a tant d’autre choses qui ne sont pas toujours dans les émissions : ce vieux Chinois qui enlève son dentier pour que je comprenne mieux sa prononciation ; l’émotion que produit la voix d’un immense chanteur de ghazal  quand vous la recevez, dans le casque, en stéréo ; la nuit passée sur l’île ronde avec les lézards de soixante centimètres de long qui veulent absolument partager votre sac de couchage…
Des éclats de rire, l’envers du décor, les mots justes des personnes interviewées, la découverte délicieuse de l’étranger…