vendredi 29 janvier 2016

Instrument emblématique


"On ne peut pas dire que notre culture est meilleure que celle des autres peuples. Si l'on dit cela, les gens vont nous détester..." 
Bhuduk, luthier

Les artistes du TIPA – le Tibetan Institute of Performing Arts- chantent, dansent et jouent dans la lumière, Bhuduk, lui, vit dans l’ombre de cette grande institution, dans son atelier de luthier, en contrebas, dans la forêt de Mac Leod, en Inde du Nord. C’est lui, qui veille sur l’instrument emblématique tibétain, le dranyen, le luth traditionnel. Fabriquant ces instruments selon les techniques ancestrales, l’homme a pourtant d’autres rêves… Bouleverseront-ils les traditions tibétaines que l’on entretient à tout prix ici ?
Ecoutez Bhuduk, aujourd'hui à 13H30 sur Outremer 1ère dans "Instantanés du monde dans les ateliers du Tipa" (cliquez ici pour vous connecter sur la web radio)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 28 janvier 2016

Aldabra, Farquhar, Coëtivy et autres noms magiques

Nous sommes arrivées en vélo
avec Lindy.
Normal, à la Digue
tout le monde fait du vélo.
Mais nous sommes arrivées un peu trop tôt
notre homme faisait la sieste.
Bon
il a suffit
que l'on s’intéresse
à la longue barque noire
qui reposait dans son jardin
et  Monsieur Ernesta
s'est levé fissa.
Toute sa vie de marin
a déboulé
dans son jardin
d'une phrase
il a fait apparaître
tous ces noms d'escales
comme autant d'îles
surgissant
de l'horizon
avec des histoires de trafic de tortues
que la mer
sauvage
se permet
de reprendre
parfois.
Une épopée
dans un jardin à colibris.
Écoutez ça,  "Instantanés du monde à Baie Sainte Anne" 
c'est aujourd'hui
à 13H30 sur la 1ère (cliquez ici pour vous connecter)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 27 janvier 2016

Mon ventre et moi

Je ne sais quel rapport vous entretenez avec
votre ventre
mais
je vous conseille
de rencontrer Vévé
pour avoir
un tout autre regard
sur lui.
Bon.
Vévé donc
est danseuse du ventre
du coup
il faut qu'elle en ait un
de ventre.
ça tombe bien elle adore manger.
Mais en tant que Péruvienne
vivant à Washington DC
il a fallu qu'elle bouge un peu
pour découvrir cet art.
C'est à Paris
en fréquentant des Algériens
que son estomac s'est tordu d'admiration
(si si, ça vous le fait pas vous, sous le coup de l'émotion?)
pour cette danse
des plus
sportives.
Suffit de suivre un cours
de danse du ventre
à Bombay
sans la clim
pour avoir tout de suite envie
de reprendre du dessert.
Ecoutez Vévé parler avec humour
de son ventre
sa vie
dans "Instantanés du monde à Bandra" (cliquez ici pour l'entendre)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 26 janvier 2016

Répétition


Tous les matins
Ismaël Khan répète
un peu pour lui
surtout
pour les enfants
de la famille élargie
qui vivent là.
Il joue
il répète
ils regardent
ils écoutent
et ils répètent.
Ils essaient
d’emboîter le pas
d’emboîter la voix
de poser les doigts
le ton
le rythme
il
faut.
Ils vont pas à l'école?
Ben non, quelle question!
il y a tant à apprendre
ici.
Ecoutez Ismaël 
évoquer 
l'éducation
dans "Instantanés du monde à Jodhpur"
C'est à 13H30 sur la 1ère.fr, la web radio des outre-mer (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 25 janvier 2016

Pas de prière, pas de photo


Pas une journée de travail 
qui ne commence
sans 
une visite
au temple.
Il est comme ça, Mohan.
Son travail
c'est sacré 
pour débuter
il faut
une bénédiction.
Sinon?
Sinon, répond-il à l'incrédule
le miroir peut se casser
l'alliage, l'ébouillanter.
Alors pas question pour moi
de tenir ce miroir
que Silvaraj a mis
sept mois
à achever.
Non.
Même pour faire une photo.
Non.
Je ne veux pas le tenir dans mes bras.
Non.
Pas de bénédiction
pas de risque 
inconsidéré
insensé.
Sept mois.
Oulala.
Ecoutez-le, à 13H30 aujourd'hui
sur la 1ère
dans "Instantanés du monde à Aranmula"
Photographie © Anne Bonneau

La vie


On a rencontré Véronica
ou Vévé
ou Véronique
ou Véronikita
comme on veut
dans un café branché de Bandra
dans la banlieue chic de Bombay.
Et quand son cappuccino est arrivé
il avait deux fois plus de crème que le mien.
Mince alors.
C'est qu'ici
Vévé
est une habituée.
Et que le serveur sait
son goût
pour la crème
entre autre douceur.
Cette donzelle aime aussi
la musique
les livres
la nourriture en général
et la bonne
bref
la vie.
Au-dessus de sa double-crème
-et de ma jalousie de n'avoir eu qu'une SIMPLE crème
jalousie que j'ai vite abandonnée
parce que
1 c'est aigre et ça se marie fort mal au cappuccino
2 Véronika me l'a faite oublier illico
par
ses éclats de rire
son parcours hallucinant
de Péruvienne
devenue
Shéhérazade
à Bombay!
Une vie
qui donne des ailes
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Bandra" (cliquez ici pour entendre l'émission, les rires de Vévé, et sa vie mouvementée!)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 22 janvier 2016

Cigares, shuruttu et beedi, ultimes volutes…


Il fut un temps où la bonne ville de Trichy, dans le sud de l’Inde, s’enorgueillissait d’être une capitale du tabac mondial. Même le grand Churchill, lui-même, appréciait les cigares de Trichy !
De nos jours, il faut chercher avant de retrouver les dernières volutes d’un savoir-faire qui s’éteint, étourdi par mille raisons que les fabricants vous énoncent, sans rire. Quelles relations les Indiens entretiennent-ils avec leur tabac ? Comment s’organisent le commerce et la fabrication de cigares, shuruttu et autres beedi, véritable artisanat, bien loin de la cigarette manufacturée… Comment vivent ces éléphants à la feuille parfumée, fabricant, artisans- je n’ose dire artistes- aux doigts aussi agiles que leurs…orteils !
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Trichy"
Aujourd'hui à 13H30 sur la 1ère
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 21 janvier 2016

Fil de la vie et fil de soie

Elle a choisi, un jour – vraiment sur un coup de tête ?- de quitter la Réunion avec son compagnon musicien, leurs deux fils, des livres et des instruments de musique pour tout bagages, et de s’installer en Inde, à Pondichéry. Hasard ou préméditation ? Les origines indiennes de l’artiste plasticienne ont-elles pesé dans ce choix de vie qui la nourrit aujourd’hui ? Dans son atelier de création textile, Colette Pounia démêle l’écheveau de son histoire… Nous ouvrant les yeux sur les richesses de ce pays d’adoption ; regardant, un peu plus loin que l’extérieur, la façade, l’éclat des choses…
Ecoutez-la aujourd'hui à 13H30, sur la1ère
dans "Instantanés du monde à Colas Nagar"
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 20 janvier 2016

Le coiffeur et le tambourier

« Le coiffeur et le tambourier », ce n’est pas une histoire d’amour, mais bel et bien une histoire de cœur, et de famille. Ils sont encore deux, dans ces hauts de l’ouest de la Réunion, à Bois de Nèfles Piton, à faire glisser des rasoirs sur les peaux : Monsieur Léonel est coiffeur itinérant, et n’entre pas seulement dans les cours des particuliers faisant appel à lui pour un petit rafraîchissement : son travail se poursuit dans les temples lors de cérémonies très particulières… C’est dans ces mêmes temples qu’Aristhène vient aussi officier, comme coiffeur ou comme tambourier, c’est selon…
C’est la vie de quartier, dans Instantanés, où les pas des petits métiers itinérants disséminent encore et toujours les nouvelles, où le temps d’une coupe permet encore le bavardage, l’échange, et la transmission des souvenirs d’antan…
"Instantanés du monde à Bois de Nèfles", à écouter, aujourd'hui à 13H30 sur la1ère.fr

Photographie © Anne Bonneau

mardi 19 janvier 2016

Petite île et grand galop

Sur l’île de Tubuai, dans l’archipel des Australes Polynésiennes, vous pouvez voir des jeunes garçons voler comme des flèches sur le dos des chevaux, les mains dans la crinière pour seule consolation. Ils sont dingues. Ils sont dingues de leurs chevaux, et quand ils commencent à organiser des courses, les heures ne suffisent plus dans la journée pour assouvir les désirs de dressage, d’entrainement et les rêves de victoire… Mais l’arrivée de cette « nouvelle passion » parviendra-t-elle à bouleverser la vie tranquille de Tubuai ? A quoi sert le cheval, là-bas, au fond ? Et que pourrait-on en faire ? Les garçons s’arrêtent un instant, pour en parler avec vous. Les filles, elles, observent de loin…
"Instantanés du monde à Taahueia", à écouter aujourd'hui à 13H30 sur la1ère.fr
Photographie © Anne Bonneau

lundi 18 janvier 2016

De fer et de vent

Comme chacun des petits villages du désert du Kutch, à la frontière de l’Inde et du Pakistan, Zura s’est fait une spécialité. « Insularité » oblige, dans cette zone aride longtemps coupée du monde, chacun contribue à la nécessité de la population. Pour ce peuple de pasteurs, éleveurs nomades, les villageois de Zura travaillent le fer, et le vent. Hadji Ali Maman Souleiman est un des augustes maîtres forgerons spécialisé dans les sonnailles. Que les moussons désertent la région, que les bêtes disparaissent, que les camions viennent remplacer les caravanes et la famille de Hadji Ali Maman s’adapte, tout en cultivant un art qu'elle tient d’ancêtres révérés… Entrez dans l’atelier, dans la cour des femmes, et vous découvrirez une solution d’existence en milieu si ce n’est hostile, du moins, austère… Malgré cela, les sourires n’auront de cesse de vous surprendre…
"Instantanés du monde à Zura", à écouter ce jour à 13H30 sur la1ère.fr
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 15 janvier 2016

Prenez et pêchez en tous


C’est jour de pêche ce matin pour Paco et ses comparses. A leurs côtés, vous quitterez les côtes paisibles d’Hiva Oa pour rejoindre l’île de Tahuata. Une virée sur des eaux généreuses, qui vous permettra d’explorer bien plus que les ressources et les techniques halieutiques de l’archipel… La pêche est un mode de vie, une plongée dans des souvenirs d’enfance, et même plus, dans une activité vitale et essentielle en ces terres au cœur du Pacifique. Comme dans un rêve, vous vous retrouverez, au bout de la journée, sur une plage de Robinson, où se nourrissent les corps et les réflexions sur le monde qui s’agite, là, au bout de l’horizon… Un paradis sucré-salé, une histoire d’équilibre…
"Instantanés du monde dans les eaux marquisiennes" à écouter, aujourd'hui, à 13H30 sur la1ère.fr
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 14 janvier 2016

Tribus, chèvres et cordelettes

-   
      Elles sont loin des plages, les forêts goannaises, où vivent les tribus Dhangar. Loin des touristes, des villes et des villages indiens. Il faut un guide, en la personne de Victor Hugo Gomes, ethnographe, pour vous mener à la rencontre de ces tribus autrefois nomades. La vie a changé, dans les forêts reculées de l’Inde : les mines de fer se sont installées avec la sacro-sainte modernisation. Et les Dhangars ont changé aussi, sans doute. Etat des lieux avec Victor, de l’art de jouer de la flûte pour appeler les troupeaux, aux tressages qui font naître cordes, vêtements et maisons, que reste-t-il des savoirs ancestraux ?
"Instantanés du monde dans les forêts de Netorlim", à écouter aujourd'hui à 13H30 sur la1ère.fr
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 13 janvier 2016

L’odeur de ma terre

Il était une fois, deux îles couvertes des parfums de girofle, muscade et cardamome. Le Sultan gouvernant ces îles était prospère, enrichi à chaque récolte des ces chères épices. Que reste-t-il aujourd’hui des parfums d’antan de Zanzibar ? En plus de l’imaginaire des occidentaux, nourrissent-ils encore les habitants de ces deux îles, Pemba et Zanzibar ? Pour le savoir, Instantanés du monde vous emmène dans les camps temporaires destinés à la cueillette, au cœur des grandes plantations de girofliers de Pemba. Mais aussi, à Zanzibar, où les épices savent envoûter le visiteur, via les beaux discours de jeunes guides qui rêvent encore de cette richesse surannée…
"Instantanés du monde à Bagamoyo", à écouter aujourd'hui à 13H30 sur la1ère.fr
Photographie © Anne Bonneau

Est-Ouest, ou l'inverse

Elles en sont là
les Indiennes comme Sathya
entre l'Est et l'Ouest
entre chez elles et là-bas
jean et caraco brodé de miroirs
montre siglée et natte qui lui bat l'arrière des genoux
et il parait
Sathya le dit
qu'elles
elles
trouvent l'équilibre.
Entre leur individualité
leur famille
leur carrière
leur pays.
Superwomen?
Ben non
il parait
Sathya le dit
qu'en plus
elles ne se mettent
même pas
la pression.
On vous en dit beaucoup
sur les femmes indiennes
urbaines.
ça change.
c'est dans "Instantanés du monde à Bombay" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 12 janvier 2016

Energie, rires et bouffées d’oxygène, dans la cité tentaculaire…

Rencontre avec des Bombayïtes matinaux : 365 jours par an, ceux-là se rencontrent dans un parc de Malabar Hill, aux premières heures du jour, pour une session de yoga pas comme les autres. Cette vingtaine d’hommes et de femmes s’adonnent au yoga du rire. Bien plus qu’un exercice physique, une activité sociale… Partagez leur cours de yoga, écoutez-les vanter les vertus du rire et, promis, vous rirez avec eux ! Rencontrez le « gourou » très médiatique du yoga du rire : le Dr Kataria : loin des parcs matutinaux, dans un studio d’enregistrement : un exercice, qui rapporte…
"Instantanés du monde à Priyadarshini Park", à écouter, en riant, aujourd'hui à 13H30 (c'est bon pour la digestion) sur la1ère.fr
Photographie © Anne Bonneau

lundi 11 janvier 2016

Du bleu pas du blues (enfin, pas trop...)



Et si l'on partait aux Seychelles? 
Direction, la grande bleue, et ses insolents camaïeux de turquoise… Rencontre avec le dernier pêcheur aux casiers du village de Cascade, île de Mahé, Seychelles. Dernier ? le temps d’une virée en mer et de la fabrication de quelques casiers de bambous, Philippe Edmond retrace le parcours de sa vie dans « l’eau salée » comme aiment à la nommer en créole, les Seychellois : les raisons de la désaffection de la petite pêche aux Seychelles est avouée : réserves naturelles et pollution… Beaucoup de bleu, pas que du rose, mais une passion partagée avec une grande sincérité dans les propos de ce pêcheur septuagénaire.
"Instantanés du monde à Cascade", à écouter aujourd'hui, à l'heure du café
13H30 sur la1ère.fr
Photographie©Anne Bonneau

Work in progress

En fait au départ
Namrata se voyait plutôt
architecte
comme Papa et Maman.
Et ben non
la vie a décidé autrement
à moins que ce soit elle
Namrata
appuyée par Papa et Maman
qui aient pris
une autre décision.
Bing, elle est tombée dans la mode
dans l'image
et tout le business
qui va avec.
Fille de Bombay
elle rêvait de Bollywood
alors de flash en campagne
elle est passée
de la photo
à la télé
pour causer dans le poste
des films Bollywood.
ça lui plait à Namrata.
"et le plus cool, c'est d'être payée pour faire une apparition! Tu es payée pour ça!"
entendez
une petite demie heure dans une boite de nuit à la mode
ou qui voudrait bien l'être
à la mode
et voilà.
Ecoutez la fraîcheur
et le franc-parler
de celle
qui construit
sa vie
de femme
Indienne
dans "Instantanés du monde à Bombay" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 9 janvier 2016

Respect!


Marie-Victoire est une de ces dames
à la peau douce
et qui sentent bon.
Obligée.
C'est pour elle, une tradition
depuis son plus jeune âge
-autrement dit, depuis quelques décennies-
Marie-Victoire a pris l'habitude
de porter
un Umuhei
un bouquet odoriférant
quand elle sort.
"Tu dois porter une bonne odeur quand tu vas au milieu des gens!"
Elle se souvient
des conseils de sa grand-mère
qui lui enjoignait de porter son Umuhei
chaque soir
quand elle sortait
sur la route
avec ses amis.
"Porte ton Umuhei, mais rentre le soir à la maison!"
s'ensuit des souvenirs de prières obligatoires
nombre de Notre Père
de Je vous salue Marie
et d'autres trucs en latin
dont j'ai déjà oublié le nom.
Moins facile à retenir
que
Umuhei...
Ecoutez Marie-Victoire, dans "Instantanés du monde à Atuona" (cliquez ici pour entendre son rire mutin quand elle évoque ses souvenirs d'Umuhei)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 8 janvier 2016

Refuge de luxe pour indésirables des trottoirs…

Bientôt deux cents ans que le Panjrapole de Bhuleshwar, à Bombay, fait la part belle aux animaux de la grande cité : créé à l’origine pour les chiens et cochons errants, le refuge fait aujourd’hui son beurre de l’élevage de vaches, poules, canards et pigeons. Un havre de paix, aussi, pour les citadins en mal de quiétude, et pour tous les religieux qui viennent ici nourrir les animaux et redorer leur âme, du même coup ! Un refuge au petit business, à l’écart du monde, mais pour combien de temps, dans la ville avide d’espace à construire ?
"Instantanés du monde à Panjrapole", à écouter aujourd'hui à 13H30 sur la1ère.fr
Photographie©Anne Bonneau

L'art des confitures


Elle me regarde avec un sourire en coin
Tahia
quand je commence à me lécher les babines
lorsqu'elle attaque son ananas.
Une experte en confitures?
Pensez-vous!
Tahia
ce qu'elle aime
c'est confectionner
des Umuhei.
Ces bouquets odoriférants que l'on porte 
ici
à Hiva oa
dans ses cheveux.
Des bouquets aux parfums si raffinés
et si bien accordés
qu'ils peuvent
faire
tourner
les têtes.
On le dit.
Glissées dans une botte de fleurs de tiaré
de feuilles de menthe
de basilic en fleurs
d'ombelles de fenouil
de rubans d'ylang-ylang
de frisottis de fougères
des pointes d'ananas
trempées dans la poudre de santal
assaisonnées d'un jus de gingembre jaune
et aspergées d'une brume
de monoï à la menthe.
"Bon, tu prends ce que tu as sous la main, hein!"
Et encore
dans la liste ci-dessus
je suis sûre que j'oublie des trucs.
Drôlement plus sophistiqué que les confitures
Ecoutez les expertes en Umuhei
et louez l'intelligence de votre mémoire
qui vous monte direct aux papilles
quand on écoute la radio
qui évoque de telles fragrances...
Dans "Instantanés du monde à Atuona" (cliquez ici, et respirez)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 7 janvier 2016

Escale en désert

Aujourd'hui, à 13H30, "Instantanés du monde" vous emmène à Al Ruwayyah
(pour écouter l'émission, cliquez ici)
Rendez-vous à la ferme. Pour ce faire, de Dubai, il faut prendre une autoroute où le sable forme des petits fantômes volant sur le bitume. Quatre voies tracées tout droit entre les dunes, avant de bifurquer sur une piste qui vous mènera à Al Ruwayyah.
Al Ruwayyah, pourrait être traduit en français par « lieu de plénitude ».
A l’heure du zénith cela semble pourtant l’enfer.
Dès l’entrée sur la piste, il faut dégonfler les pneus de la voiture – et ainsi accrocher un peu mieux au sable oscillant entre l’ocre et le blanc, d’une finesse à faire pâlir les plages des Seychelles.
Après une heure de route, la ferme se dessine : quelques enclos et des hangars offrant l’ombre aux dromadaires.
C’est l’heure de la sieste. Les hommes sont allongés sur des lits de cordes, sous un auvent de palmes tressées. Le vent entretient l’ombre étonnement fraîche sous le couvert végétal.
Un bon moment pour discuter.
En vingt minutes, passez la journée avec eux, dans "Instantanés du monde à Al Ruwayaah"
Photographie©Anne Bonneau


Prends garde à la douceur des choses...


Il n'a l'air de rien
comme ça
ce petit bouquet
glissé
innocemment
dans un chignon.
Mais
MAIS
mais....
Gaby vous le dit
celui-ci
on l'appelle
Umuhei.
Ce qui veut dire
bouquet
aphrodisiaque.
Les dames qui s’entraînent à tresser des couronnes de fleurs
aux côtés de Gaby et Félicie
s'esclaffent.
Je me fais discrète derrière mon micro
car Siki a enroulé dans mes cheveux
un petit Umuhei
discret
et fulgurant...
Ecoutez les vertus cachées des parfums
dans "Instantanés du monde à Atuona" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 6 janvier 2016

Retour aux sources

Ruth Benghu est journaliste à Johannesburg. Bon. Mais ces jours-ci, elle suit une formation pour devenir sangoma, guérisseuse. Et pourquoi ça? Et comment? Et qu'est ce qu'elle cherche, et qu'est c e qu'elle risque? Allez zou, embarquez avec elle dans cette quête qui vous fera croiser de bien étranges créatures, sur les trottoirs de Durban... 
"Instantanés du monde à Durban", à écouter aujourd'hui à 13H30 sur la1ère.fr

Allez, au boulot!


Tout le monde donne un coup de main ici
chez Siki
quand il s'agit
d'honorer les commandes de couronnes.
Le mari emmène ces dames dans la brousse
pour collecter fleurs et fougères
le fils arrête de faire les yeux doux à sa belle
et enfile les aiguilles
pour sa mère
qui ne voit plus guère
et ça bosse.
De temps en temps on se roule une petite cigarette
et on prend le temps
de montrer aux petits enfants
comment on fait
les couronnes
ici.
"Ben oui, faut partager! Tu vas pas emmener ce savoir-là dans ta tombe!"
rigole Siki
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Atuona" (cliquez ici pour entendre les réflexions de la dame aux fleurs)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 5 janvier 2016

Cheminées, cloches et Kalasams

Il a plus de cent cinquante ans, et a l’air flambant neuf. 
Le temple hindou de Piton Saint Leu, à la Réunion, amorce un nouveau tournant de son histoire, avec l’achèvement d’un nouveau bâtiment accueillant de nouvelles divinités. Une occasion de se pencher sur l’histoire de ce temple d’usine, sur l’histoire de la religion hindoue à la Réunion, et sur les relations avec les divinités réunies ici pour le besoin des fidèles. Une relation qui vous mènera jusqu’en Inde du Sud, pays des sculpteurs et d’un savoir-faire architectural et artistique indispensable aux Réunionnais : une autre façon de tisser les liens avec la mère patrie ? 
Oui, mais, à quel prix ? 
Puiser du sang neuf, sans y laisser son âme, c’est le défi des villageois de Piton saint Leu…
"Instantanés du monde à Piton Saint Leu", à écouter aujourd'hui à 13H30 sur la1ère.fr

On en mangerait


Non mais vous imaginez ce parfum?
Celles qui créent
ces colliers éphémères
que l'on appelle ici
couronnes
couronnes de cou
ou
couronnes de tête
celles qui sont à l'origine
de ces savants mélanges
de fragrances
sont
de véritables magiciennes.
"Et ça, c'est seulement aux Marquises, pas à Tahiti!"
revendique Siki
"ça, le basilic, la menthe, y'a pas à Tahiti!"
Tahia hausse les épaules
"Si! Y'en a! Ils la mangent avec les nems!"
On a beaucoup rit
en plus
dans 
cette débauche
de parfums
somptueux
avec Siki, Tahia et leur famille
Ecoutez-les tous, dans "Instantanés du monde à Atuona" (cliquez ici pour entendre l'émission de radio)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 4 janvier 2016

Soupir et bourdonnement

Nicolas Volbert a le sourire d'un enfant. A 31 ans, ce Rodriguais aime les histoires fascinantes. 
La découverte de mondes inconnus ne l’effraie pas. 
Il cultive cet art de l’exploration à Soupir, petit village au-dessus de Port Mathurin. 
Car dans les abords des bois d’eucalyptus se plaisent l’abeille et le Nicolas. 
Deux mondes se côtoyant en bonne intelligence. 
La sérénité et l’amour de la tranquillité de l’un, le labeur et l’organisation des autres. 
Une belle harmonie, vécue depuis des années, sur les pentes de l’île Rodrigues.
"Instantanés du monde à Soupir", c'est à écouter aujourd'hui à 13H30 sur la1ère.fr
Photographie©Anne Bonneau

Deux sœurs en leur jardin


Si Tahia et Siki sont dos au mur
en tout cas
à la falaise
grimpant presto vers l'azur
c'est surtout au moment
de la fête des morts.
Des grandes virées sur les tombes.
Car alors
elles s'activent
à fournir des couronnes
pour honorer les âmes défuntes.
Une incursion dans le jardin
où elles s'alpaguent
pour me faire goûter
qui le fenouil
qui la menthe
qui le basilic
qui l’aneth
et se lancer des questions pièges
"comment on dit ça en français?"
Et après
zou
à l'ouvrage.
Les morts n'attendent pas.
Bon
elles bossent aussi
pour les vivants
le reste de l'année
adossées à la falaise.
Ecoutez-les, dans "Instantanés du monde à Atuona" (cliquez ici pour vous retrouver illico aux 
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 1 janvier 2016

Le feu, et tant de pieds nus

Devant le Kovil de Mariamen, à Port Louis, c’est la foire. L’esplanade herbeuse a été investie par les marchands du temple : vendeurs de pistache, de glace râpée, mais aussi de cassette de chants sacré et autres bimbeloterie à l’effigie de la déesse. Entre les camelots se pressent les associations de quartier, vous invitant à débourser quelques roupies qui pour la construction d’un nouveau Kovil, qui pour la rénovation d’un de ces temples tamoul ou hindou. Et la foule de pèlerins, marcheurs du soir, les pieds nus frôlant la poussière, démarche souple animés par d’invisibles motivations. Tous aspirants marcheurs. Pour des raisons obscures que se plait à dévoiler Pooven. Qui n’est ni un prêtre, ni un sociologue, ni un éminent savant expert en religion. Non, le petit monsieur brun est peut-être un elfe, apparaissant là, au cœur de la foule impénétrable, pour dévoiler les secrets de ses compatriotes. Parfois même, Pooven joue à se dédoubler : hop, son frère jumeau se joint à lui, et les explications fusent en stéréo ; deux guides, deux anges gardien, pour vous dévoiler les arcanes de la religion et rencontrer sa Sainteté Mariamen de Madurai, alors venez, joignez-vous à la foule, qui vient de partout, pour marcher sur le feu.
« Instantanés du monde au temple de Mariamen » c’est aujourd’hui à 13H30 sur la1ère.fr
Photographie©Anne Bonneau