mercredi 30 octobre 2019

Se perdre et le trouver

Comme souvent
l'adresse qui nous avait été donnée
était
parcellaire...
Dans un quartier
qui se transforme à la vitesse du son
il fallait trouver
derrière une rue qui avait changé de nom
un terrain vague
à moins qu'un building ait déjà été bâti dessus
une ruelle
au fond
et là
le studio d'enregistrement
où travaille
en milieu de journée
-j'adore ce flou aussi temporel que spatial-
le grand
et là-dessus tout le monde est précis
le grand Jagjit Singh.
On s'est perdu
on l'a trouvé
et c'est bien qu'on ait mis le temps
car pour lui
ce n'était que le début de la journée...
Glissez-vous dans la peau d'un maestro
dans "Instantanés du monde à Andheri West"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 28 octobre 2019

Vous chantiez? Eh bien frissonnez maintenant!

Evidemment que j'étais excitée comme une puce
à l'idée de rencontrer
Jagjit Singh
cette icône du Ghazal
- oui oui la majuscule est nécessaire!-
Mais je ne m'attendais pas
à être autant scotchée
par ce monsieur
qui était déjà
à l'époque où nous l'avons rencontré
une sorte d'homme brisé
par les évènements
de sa vie.
Fragile
mesuré
et méticuleux.
Sauf
sa voix.
Surtout quand vous la prenez direct
dans les oreilles
via micro et casque interposés.
La soie, le miel et le velours?
Trop râpeux
comparé
à
ce
truc
écoutez-le, mais oui, écoutez-le si vous ne me croyez pas!
Dans "Instantanés du monde à Andhéri West"

mercredi 23 octobre 2019

Le vieil homme et les serpents


On est arrivé chez lui tard le soir
Alors que les grilles métalliques fermant le temple étaient déjà tirées
Il buvait une boisson chaude
sucrée et aussi parfumée qu'indéfinissable : 
nous l'avons partagée avec lui 
dans des timbales en fer blanc
Il parlait d'une voix rauque 
et expectorait régulièrement 
dans un crachoir en cuivre 
que lui tendait un très jeune prêtre 
aux hanches serrées dans un longi blanc bordé d'or.
Il y avait un calme extraordinaire chez ce swami
expert en consécration de temple hindou.
Sous l'arbre de la cour vivaient deux serpents
deux nagas.
Dans les resserres du temple couvaient mille trésors
que nous ne découvrions que le lendemain
à l'aurore...
Photographie ©Anne Bonneau

lundi 21 octobre 2019

Vibudhi, vous avez dit vibudhi ?

C'est son job, à ce monsieur, emballeur de vibudhi
Pas sûr que même dans vos rêves vous ayiez pensé faire un truc pareil, un jour
Et pourtant, c'est un job utile
vous imaginez les kilos de vibudhi qui doivent se consommer chaque jour en Inde?
Une pincée de vibudhi - d'accord ce n'est que de la cendre, ça ne pèse pas bien lourd- étalée sur chaque front de l'hindou en prière matutinale...  ( que ceux qui savent compter calculent le nombre d'hindous en Inde et donc combien de kilos à raison d'un gramme cinq par front... et que les plus fous me disent combien de tonnes par an, et combien de bois il faut brûler, donc combien d'hectares de forêt... oui, bon, y'en a bien qui sont encore en congés, non?)
Voilà, c'est donc son job
à ce monsieur assis tranquille dans un temple de la banlieue de Madras
Plier des petites pochettes de papier journal 
pour y glisser une pincée de vibudhi.
Mais aussi
Fabriquer
toute la sainte journée
tout un tas d'accessoires 
indispensables 
pour honorer comme il se doit les divinités...
de quoi gagner son paradis
C'est à écouter dans "Instantanés du monde, à Paris Corner"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 14 octobre 2019

Hommage


Instantanés du monde se replonge dans les échanges tissés avec Permal Govindin Poni ces dernières années.
Chez lui, à la Réunion, mais aussi en Inde, où l’homme a su se tourner très tôt en quête de racines, de reconnaissance, ou plus simplement, de connaissance et de compréhension…
A travers la vie racontée par Monsieur Poni, des années 30 à la Réunion jusqu’à l’Inde des années 70 et d’aujourd’hui, se dessinent les raisons de nos recherches, les fondamentaux de nos vies…
Où il est question de valeurs, d’ambition, d’amour, d’esprit et de raison…
A écouter, dans "Instantanés du monde à Sainte Suzanne"
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 11 octobre 2019

Au théâtre cet aprem'


Il fut un temps
à l'île Maurice
où la crème de la crème
se pressait 
au théâtre
durant la saison.
Les mêmes sans doute
qui assistaient aux courses
durant la saison.
Saison des courses
saison lyrique
de quoi rythmer la vie
d'une île en quête d'émotions fortes.
Fini ce temps-là?
Que nenni!
On crie toujours
au champ de mars
on fredonne encore
quand l’opérette 
se donne
parfois.
C'est Paul Olsen
qui vous cause
de sa passion
le chant
pas la course
dans "Instantanés du monde à Beau Bassin" (cliquez ici pour entendre l'émission)
C'est un monde
et un 
beau.

mercredi 9 octobre 2019

Oh Perrette!


C'était un dimanche après-midi
et Tristan et Marie-Noëlle m'ont dit
"Allons au théâtre!"
Comme ces deux-là
sont du genre
à me faire découvrir
monts et merveilles
entendez
la quintessence
de leur île
Maurice
je les ai suivis.
Sur scène
c'était
"Le pays du sourire"
un truc que je croyais
recouvert par la poussière
depuis des lustres
ignorante que je suis.
Dans la salle
le public reprenait les refrains à l'unisson
avec des sourires
à faire pâlir
ceux des stars des années 50.
Un monde.
à découvrir dans "Instantanés du monde à beau Bassin" (écoutez comme ça chante!!!) 

lundi 7 octobre 2019

Diva d'eau douce


Elle rit
quand je la qualifie de star
Véronique Zuel Bungaroo.
A croire que ceux qui bossent le plus dur
n'ont plus de place
pour un ego surdimensionné.
Véronique est une diva
je veux dire
une grande voix
sans les caprices
de la star
mais avec une vraie exigence
et pas le temps
pour minauder.
La conscience
de devoir
travailler
d'arrache-pied
de se tenir
à une discipline
d'acier
pour
sa voix
garder.
Et généreuse avec ça
presqu'aussi bavarde que moi
quand il s'agit
de partager son expérience!
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Beau Bassin" (cliquez ici et musique maestro)

vendredi 4 octobre 2019

Comme tout le monde


Ils sont quelques centaines
ces enfants 
accueillis
dans l'Institut de Madame Shroff
à Bombay.
Créé il y a 70 ans
pour la petite soeur trisomique
de Tehmi.
Il n'y avait pas alors
d'endroit
pour éduquer ces enfants.
A la campagne
on les cachait.
Certains disent qu'on les dissimule toujours
dans des pièces sombres
à l'abri des regards
de la honte.
Ici
on accueille tous les enfants
ceux qui peuvent payer donnent quelque chose
les donateurs sont nombreux
l'Etat finance aussi
alors
les enfants apprennent
ici
ils étudient
ils fabriquent
des bijoux
des bougies
ils vivent
chez Tehmi.
Ecoutez la vie
à l'Institut
dans "Instantanés du monde à Sewri Road" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 2 octobre 2019

Derrière les murs


Derrière les murs
très hauts
de l'Institut Jaivakeel
les rumeurs de Bombay
s'estompent gentiment.
Le jardin est frais
une maison s'ouvre sur un perron à l'ancienne
piqué de portes de bois aux vitres dépolies.
Le vestibule est plaqué de bois sombre
des fauteuils crapauds vous aspirent 
en un soupir
et le bureau de Madame Shroff
est orné d'un buste de marbre,
de photos en noir et blanc guirlandées d'oeillets secs
qui vont bien
avec son chignon blanc
et son long pendentif
aux armes de Zarathoustra.
Sur le bureau 
sonnent trois téléphones
à tour de rôle
sur les murs
se répondent
les images de Bouddha
Sarasvati et
Jésus.
Sur la carte de visite de Tehmi Shroff
est écrit
"Société de recherche pour le soin, le traitement et l'éducation
des enfants nécessitant
une attention
spéciale".
De la recherche
de l'énergie
et de l'amour
il y a tout cela
dans ce décor
d'un autre temps...
Ecoutez ce qui se passe
dans l'Institut
de cette octogénaire dynamique
dans "Instantanés du monde à Sewri road" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau