samedi 30 novembre 2013

Place nette, dans la tête

On marche
on marche
et on marche
avec Bhailal.
On traverse la nuit
on se perd
nous!
Pas lui...
On marche
on marche
on marche encore.
et à la fin
quand on ne parle plus
sur le bruit de ses pas
il récapitule
"Donc, 600 quartiers dans la vieille ville, 
1600 temples, 
200 mangeoires pour les oiseaux, 
69 mosquées dont 33 mosquées anciennes, 
sept puits, 
sept églises, 
deux synagogues. 
Toutes ces choses en une seule ville..."
Et il sourit.
Allez
on rentre.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission, et si elle n'est plus là, cherchez dans les archives, c'est classé, proprement. non mais)

Photographie©Anne Bonneau

vendredi 29 novembre 2013

Au fond du puits

ça ressemble au festival de Cannes
sans le tapis
mais avec des marches canon
qu'on peut descendre pendant des heures
sans se tordre les pieds.
ça ressemble à un théâtre
mais sans public
avec seules
les voix
des chauve-souris

en bas.
C'est un puits.
Bâti il y a un demi millénaire
pour permettre
aux pèlerins
de descendre les marches
en matant les filles
qui vont à l'eau.
Oui, non, juste pour se rafraîchir les idées les pieds.
Bref
un bel endroit.
A sec.
Eh.
" la municipalité a fait des forages tout autour
depuis, y'a plus d'eau..."
Ecoutez Rajendra en parler
dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

jeudi 28 novembre 2013

Pourquoi tu t'embêtes?

Il a rigolé
Bhailal
quand j'ai posé la question.
"Mais pourquoi on s'embêterait à récupérer l'eau de pluie
alors qu'on a l'eau de la municipalité!!!?"
Ben
parce que
ce matin
les écureuils
attendaient impatiemment
que les canalisations
suintent
pour s'abreuver
vu que les canalisations
elles ne fournissent
à la collectivité
l'eau de la municipalité
que de six à huit
le matin
et encore
pas tous les jours.
Pas sûr que Bhailal fasse
la cuisine
le ménage
la lessive
le bain des enfants
chez lui...
Il vous parle de l'eau
dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

mercredi 27 novembre 2013

Entre nous

La ville a été construite comme ça.
En tenant compte du vent
et du soleil
des points cardinaux
et des bons augures.
Et ensuite
découpée en petits morceaux
un quartier
-un pôl, on dit un pôl à Ahmedabad-
un quartier pour les Hindous
un quartier pour les marchands de sucreries
un quartier pour les libraires
un quartier pour les Jaïns
un pour les Musulmans
un pour les bijoutiers
j'en passe
et des plus frais.
Bref
des quartiers
collés serrés
chacun tourné
sur son nombril.
Ce serait vraiment un raccourci arrogant
de se demander
si
à tant vouloir cloisonner
on "n'étroitisait" pas
un peu les esprits
aussi
n'est-ce pas?
...
Foin de raccourcis donc!
Juste
des passages
secrets
pour rallier
l'un
à
l'autre.
Suivez Bhailal
il vous guide
dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

mardi 26 novembre 2013

Tu trembles carcasse?

Elle n'arrête pas de trembler
la terre
en ces parages.
Mais ça se voit pas

dans la vieille ville d'Ahmedabad.
A une encablure
on s'est affaissé
comme château de carte
pas plus tard
qu'il y a une dizaine d'années
les petits jeunes
n'ont pas tenu le choc
les vieilles maisons
haveli de bois
et autres minarets de pierre
sont restés de glace
face au tremblement.
Du coup
une flopée d’architectes curieux
se sont dit
tient
y'a p't'être à apprendre

dans les ruelles
de la vieille.
Suivez Bhailal
dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission)
il sait lui
pourquoi
il vous expliquera.

Photographie©Anne Bonneau

lundi 25 novembre 2013

(tout) petit matin

Se lever tôt
très tôt
c'est naturel
quand on est loin
quand on est là

l'on salue le soleil.
Donc
on l'attend
le soleil
question de politesse.
Je me lève tôt
pas trop
pas la peine
parce qu'avant l'aube
les grillons sont tous les mêmes.
Après
c'est une symphonie de sons
dans les villes
aux ruelles
tordues
à la vie
extérieure
riche.
écoutez la vie,
de cet "Instantané du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour écouter l'émission, et fouillez dans les archives si besoin, c'est permis, hein)
une virée dans la vieille ville
au petit matin
et au coeur de la nuit
avant
et après
les grillons monotones...

Photographie©Anne Bonneau

samedi 23 novembre 2013

J'veux un chien

Il me fallait un chien
qui aboie
pour une illustration sonore.
Pas compliqué
des chiens
jaunes
y'en a partout.
Tient
en v'là un.
Tu vas aboyer, dis!
Pas compliqué
y'a qu'à
se baisser.
Vrai de vrai
micro en main
j'ai juste
plié les genoux
et là
la bestiole
en position de supériorité
m'aboie dessus
se rapproche
attire ses copains
qui me saturent la prise de son
à force d'aboiements
méchants...
Bon ben là,
faut que je me redresse, quand même...
Ecoutez mes chiens!
dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 22 novembre 2013

Graines de star

Ce soir
Samda
danse
pour un mariage.
A peine
si on l'avait reconnu
sous les paillettes
et le maquillage.
Sous son habit de lumière
son petit dernier
est à son aise.
Foin de baby-sitter
quand la belle
entre en scène
c'est le papa
qui prend le relais
dans un coin.
Un oeil sur l'enfant
l'autre
émerveillé
sur son écran de téléphone
tandis
qu'il filme
la belle Samda
éperdu.
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau


jeudi 21 novembre 2013

Prends rien et va t'en!


"Dans mon enfance j’étais nomade, on n’avait pas  maison, on n’avait pas de terrain. On n’avait rien.  On voyageait de Jaisalmer à Barmer, à Bîkaner, à Jaipur, ici et là-bas. On avait des animaux avec nous : on avait des ânes, qui portaient toutes nos affaires. Ils portaient même les tickets de rationnement dans un sac. Chaque famille avait une douzaine d’ânes. Sur les ânes on mettait toutes nos possessions ! On voyageait une vingtaine de kilomètres, et on trouvait un endroit où on s’arrêtait deux-trois jours. Et puis, on partait ailleurs. Vers un autre village. On a parcouru tout le Rajasthan comme ça ! On n’avait rien !" 
Ecoutez Kalunath Kalbélia 
évoquer son enfance
des étoiles dans les yeux
Photographie©Anne Bonneau
 

mercredi 20 novembre 2013

Faire la route

Ils ont cessé
de faire la route
les Kalbélias
il n'y a pas si longtemps.
Ils ont stoppé

à Chopasnagar
sur la colline aride
où le gouvernement
a construit
ces cases dures
qui sont leur logis aujourd'hui.
Finie la route
finis les camps
au seuil des villages
finie la forêt
la chasse
la quête des serpents
la musique toute la nuit
l'alcool
la viande
la vie
de Kalbélia
quoi.
Nostalgique de ces temps révolus, les Kalbélias?
A votre avis...
Ecoutez le point de vue de Kalunath Kalbélia
musicien
chanteur
charmeur
de
serpents
dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

mardi 19 novembre 2013

Eh bien, dansez maintenant!

Samda
la fille de Kalunath
que vous avez rencontré ici-même hier
est aussi
bien-sûr
une Kalbélia.
Elle ne sait faire que ça
faire la Kalbélia.
Entendez
pour une femme
danser.
Tout en terminant
de talquer les fesses de son bébé
elle évoque
la joie
de danser
de vivre
dans la musique.
Tandis que sa soeur
Rekha
fume des bidis
allongée sur le lit
l'air narquois.
ça paye pas trop
mais que faire
elle est Kalbélia, non?
Ecoutez la belle Samda
à la voix rauque
dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

lundi 18 novembre 2013

"Ces gens-là"

Encore un qui ne nous attendait pas.
Kalunath Kalbélia.
Et alors?
On déboule
il s'assied
et c'est parti
il raconte.
Ses succès
de musicien
et puis
sa vie
en fronçant le nez.
Sa vie d'antan
de Kalbélia
de nomade
de gypsie
de charmeur de serpents
de hors caste
de fétu au vent
ses yeux brillent
je me régale
vous vous régalerez
dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Y'a que le chauffeur
qui ne voyait vraiment pas
pourquoi on frayait
avec "ces gens-là"...

Photographie©Anne Bonneau

samedi 16 novembre 2013

De quoi on vit?


Quand on est en reportage
en Inde
de quoi on vit
de quoi on se nourrit
mon interprète et moi?
De ce que l'on nous raconte
et de verres de thé!
Combien par jour?
Pas mal
ça dépend
de la longueur des journées...
Mais partout
on en boit.
Dehors
dans la rue
en regardant la poussière voler
la pluie tomber
l'ombre des hommes avancer
la vie
quoi.

Photographie©Anne Bonneau


vendredi 15 novembre 2013

Un temple, normal

L'anti bling-bling par excellence
chez les Bheels.
Les Bheels, une tribu du Rajasthan
les clients des potiers de Molela (cliquez ici pour entendre l'émission).
Si les Bheels commandent
des divinités
sur plaque de terre cuite
pour leurs temples
ils savent souvent
aussi
prier
cet alignement
de pierres
veillant sur la rivière
en contrebas.
Les plaques des potiers de Molela
c'est pour le dimanche.

c'est la prière
du quotidien
entre la toilette
et le chemin
pour le champs.

Photographie©Anne Bonneau


jeudi 14 novembre 2013

A quoi tu rêves?

Le business des potiers de Molela
c'est la divinité
pour les tribus environnantes.
Soit.
Mais
pas que.
Les gars ont compris aujourd'hui
que s'ils voulaient vendre
histoire
de pouvoir acheter
la nouvelle PS au petit dernier
qui s'amuserait quand même pas
en jouant dans la terre
oh!
Pour ce faire
il fallait s'ouvrir
d'autres marchés.
Les urbains.
Les urbains en quête d'authenticité
Il y a les mêmes là-bas
que moi qu'ici.
Qu'est-ce qui leur plait?
Pas du Khala-Gora-Chamundi ou autre obscure divinité
aussi bienfaisantes soient-elles.
Mais
du bucolique
du truc d'antan
du boeuf et sa charrette
du bon laboureur.
Dinesh le potier aime bien aussi
glisser un avion
dans ces scènes rurales.
Pour rigoler.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Molela" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 13 novembre 2013

Vous reprendrez bien un peu de divin?

C'est leur boulot
aux villageois de Molela
le divin à la chaîne.
Il en faut
il en faut
et il en faut encore.
Ce sont eux
les potiers-artistes de ce petit village du Rajasthan
qui fournissent
leurs divinités
aux Adivasi de la région.
Il faut tout connaitre
une trentaine de figures
et pas se tromper.
Après
Après rien ne vous empêche
de les représenter
girondes...
On appelle ça
divin!
Ecoutez Dinesh le potier
parler de sa liberté
de création
dans "Instantanés du monde à Molela" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

lundi 11 novembre 2013

Le temps de la terre

Il nous attendait, Dinesh
lui, savait que l'on venait
pour une fois
que l'on ne déboule pas
sans prévenir...
Alors il avait mis
son plus beau sourire
des chaises en plastiques
du thé
des biscuits
et des albums photos
dans son atelier de potier.
Après la conversation
il s'est mis au travail
avec sa plus belle chemise
et sa dame
qui regardait de temps en temps.
Et là
je crois
qu'il nous a oubliés.
Belle chemise ou pas
visiteurs ou pas
la terre l'a alpagué
et il s'est enfouit
dans le modelage
d'histoires
que ses doigts
créent.
Il parle aussi, parfois.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Molela" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

dimanche 10 novembre 2013

L'homme qui aimait les arbres, bis

C'est l'histoire d'un gars
qui aime
les arbres.
Un genre de Ranaram
que vous avez croisé
dans les "Instantanés" cette semaine.
Khamu Ram Bishnoï
aussi
aime les arbres.
Les abreuve
les nourrit
les fait grandir
et s'en réjouit.
Une passion?
Non
une religion.
Et cet homme en adoration
leur écrit même
des chansons!
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

samedi 9 novembre 2013

Marcher sur des œufs

Les gars ne voulaient pas descendre
de l'auto
climatisée.
J'ai dit ok
j'y vais toute seule
voir
ces paysans
là-bas
au loin
qui faisaient voler
des poussières dorées
du bout de leurs fourches
J'y vais.
Sauf que
les savates
en Inde
c'est super
il faut tout le temps
se déchausser
hop
rapide
en un clin d'œil
c'est fait.
Mais
dans le désert
brûlant
c'est moyen.
J'ai gardé ma dignité
marché sur des œufs
en retenant
mes cris
de douleurs
et j'ai avancé
stoïque
jusqu'aux paysans
là-bas
loin.
Trop loin.
ça valait la peine?
Toujours!
Ecoutez-les, dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 8 novembre 2013

Prends garde à toi!

On s'était dit
qu'à une heure de l'après-midi
c'était mort
ce serait mort
plus personne
ne surgirait
du désert.
Trop chaud.
Oui mais
on est en Inde.
Vous connaissez un endroit
en Inde
où il n'y a personne?
Bref
cette dame
bossait
dans son champ
à une heure de l'après-midi
par quarante degrés
sans ombre.
Eh.
On discute
on enregistre
elle s'interrompt soudain
"Maintenant, va boire un thé, il fait trop chaud!"
Pour un peu, elle me prêtait son voile!
Une sorte d'ange gardien?
Qui sait?
Ecoutez-là, dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 7 novembre 2013

La relève?

Il sont là

dans ce désert
du Rajasthan
pour les vacances.
Les petits-enfants
de Ranaram Bishnoï.
Plus familiers
avec les larges avenues
des mégapoles
indiennes
qu'avec l'immensité
d'ici.
Tous les matins
ils suivent
pourtant
le Papé
et donnent
leur part d'eau
aux arbres
aux oiseaux
aux gazelles.
Assez de merveilleux
pour une collection
de petite madeleines
à retrouver
plus tard
absolument.
Ranaram Bishnoï le croit
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 6 novembre 2013

Dans tes rêves!

Quand j'ai entendu parler
la première fois
de cet homme
qui rêvait
de voir verdir
les dunes de sables
autour de lui
et qui aurait planté
des arbres
par centaines de milliers
je m'imaginais
je sais pas moi
quelque chose
de plus
...
frais?
Bon.
Y'a bien des arbres
autour de chez Ranaram Bishnoï
Mais pas des milliers, hein.
Quand on sait
le soin
qu'il doit
donner
à un jeune plan
pour qu'il arrive
à l'age adulte...
On se réjouit
déjà
de l'ombre
maigre
de ses acacias!
Ecoutez ses rêves et ses combats
dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 5 novembre 2013

Manne du désert


Comment peut-on être
agriculteur
dans le désert?
Dans ce désert
où le sable crisse
sous la semelle
où la pluie s'absente
et s'excuse
et remet à plus tard
et décommande encore
Comment est-ce possible?
C'est possible.
Ici
à Ekalkhori
on cultive
le millet
les lentilles
et aussi
les acacias.
ça, c'est le truc
de Ranaram Bishnoï
agroforestier
par atavisme
Ecoutez-le vous expliquer pourquoi
et comment
dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 4 novembre 2013

L'homme qui aimait les arbres

Il a la voix qui porte.
Logique
le moindre voisin
se trouve
à une encablure
voire plus!
Il a le pas leste
et une volonté de fer.
Quand il me voit
il me demande
ce que je viens faire là.
Mais d'abord
il me bénit.
Il écoute en hochant la tête
Il sort du haut de l'étagère
un article
poussiéreux
qu'il époussette
et me tend.
Un article sur lui.
écrit
par son fils?
Et diffusé stricto sensu
à la virgule près
dans une poignée
de journaux
Indiens.
Je connais l'article.
J'ai d'autres questions.
On s'assied.
on boit un thé
on cause.
écoutez Ranaram Bishnoï
le paysan qui aimait les arbres
dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

dimanche 3 novembre 2013

Mambo miam miam

On part très tôt le matin
il y a de la route
et des gens
qu'on veut rencontrer
qui n'attendent pas
le chant du coq
pour commencer leur journée...
Alors on se sauve
avant l'heure
on s'arrête
dans des gargotes
pour le p'tit déj'.
Mon interprète et moi, on adore manger!
Ce jour-là
ce petit-matin là
sur la route d'Ekalkhori
le ciel est devenu soudain noir
dans le désert
un orage impromptu
on a dégusté
en écoutant
la pluie
tambouriner
sur la tôle
au-dessus de nos têtes.
Mambo!
Miam miam...

Photographie©Anne Bonneau

samedi 2 novembre 2013

Et toi, qu'est-ce que tu manges?

C'est un désert
bardé d'épineux
où folâtrent parfois
des gazelles shinkara.
C'est un désert
où vole le vent
emportant dans son sillage
le sable
le chant des hommes
et les sacs en plastique
qu'ils laissent derrière eux.
Là aussi
les animaux
les mangent.
Les gazelles shinkara ont de la chance
elles ne survivent vraiment
que proches
des communautés
qui les chérissent
qui les nourrissent.
La communauté Bishnoïe.
Quant aux vaches
des villes alentours
elles meurent
de ce régime
plastique.
Ecoutez Khamu Ram Bishnoï en parler
dans "Instantanés du monde sur les terres Bishnoïes" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

vendredi 1 novembre 2013

La gazelle et la poubelle


Oui oui elles sont mignonnes
mais bon
ce n'est pas sur les gazelles
que je voulais
attirer votre attention
mais bel et bien
sur la poubelle

juste à côté.
Ce sac de jute
pendu à l'arceau
ça ne vous rappelle rien?
Oui
la poubelle vigipirate
version durable
sans plastique.
Pas arrivée par hasard
dans le temple de Khejarli
Jajiwal
ou Samrathal.
Mais conçue
par Khamu Ram
en visite à Paris
chez Franck Vogel.(cliquez ici pour voir son travail de photographe sur les Bishnoïs)
C'est pas une fable
la gazelle et la poubelle
c'est la vie
d'un activiste environnemental
du Rajasthan
dans notre
tout
petit
monde...
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde sur les terres Bishnoïes" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau