vendredi 28 septembre 2018

Vie de musicien, vie de chien?


"Partout dans le monde aujourd’hui, 
choisir d’être musicien professionnel 
c’est pas quelque chose de facile… 
Et c’est pas ce que les parents rêvent pour leurs enfants ! 
Ce que je dis toujours, 
si les enfants écoutaient leurs parents, 
ils seraient tous docteurs, 
ingénieurs 
ou avocats ! 
Il n’y aurait pas un seul musicien au monde !
How boring !
Par chance il y a des gens comme moi 
qui refusent d’être ingénieur ou docteur ! "
Colin d'Cruz, musicien jazz à Goa
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 26 septembre 2018

Jazz du sud, jazz de sang


Rien d’une répétition formelle
on joue chez Colin
d’abord pour le plaisir. 
Parce qu’on a le jazz dans le sang. 
C’est propre à Goa
cette ancienne colonie portugaise de l’Inde 
qui a sans doute gardé 
des relents occidentaux.
Elle les entretient avec passion aujourd’hui
Et talent. 
Attention, les artistes qui vous entourent ce soir
l’air de rien
le nez et les sourires 
dans leurs verres 
aux allures d’eau fraîche
ne sont pas des musiciens du dimanche… 
Des icônes 
que l’on vient entendre de loin, 
des monuments
historiques pour certains… 
Grandes familles de musiciens 
depuis des générations 
nourries au jazz
vont-ils l’avouer au fil de la soirée?
Ou garderont-ils cette décontraction 
et cette simplicité 
propre à ceux 
qui n’ont pas besoin de vous la raconter… 
Just jazz…
Photographie©Anne Bonneau

lundi 24 septembre 2018

Jazz sous les pluies de mousson


C’est lorsque la nuit tombe 
sur les rizières du petit village de Sangolda
dans l’Etat de Goa 
que sortent les grenouilles
les criquets
et les fondus de jazz.
Si les premiers s’arrêtent au seuil de l’immeuble de Colin d’Cruz
les bipèdes montent doucement l’escalier de béton, 
chargés de housses
de boites aux contours flous
dans cette obscurité 
propre aux villages goannais 
passé l’angélus.
Laissant des brochettes de savates devant la porte
entrant avec des sourires éclairant leurs visages 
plus que les lumières tamisées du salon de Colin…
Vodka et vin blanc portugais 
font carburer le petit groupe 
qui étale au fur et à mesure claviers
batteries
et autres trucs à musique
devant la télé 
diffusant 
en silence 
un match de foot.
ça commence soft
écoutez la suite...
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 21 septembre 2018

Tristes tropiques

Quand on est arrivé
sur Coëtivy
tout était plongé
dans une sorte de léthargie.
Certes le soleil assomme
sur cette île corallienne
mais aussi
quelle idée
d'arriver à 8H du matin
dans une île où on ne vit
que la nuit?
Ici passent les fantômes
surgissant des sables mouvants
pas d'enfants pas de cris
des ombres lasses
des fièvres
noyées dans le labeur.
Découvrez cette île
qui n'a rien fait pour les touristes
et qui n'est pas prête
à se montrer accueillante.
Ah, ça change.
"Instantanés du monde à Coëtivy"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 20 septembre 2018

Babel insulaire

Non vous n’êtes pas au Kerala
pas plus qu'au Tamil Nadu
mais bel et bien
sur une île "éloignée" comme on dit dans l'archipel
dans l'Océan Indien.
Une île ouvrière
une île usinière
une île de travailleurs engagés
qui passent ici des mois des années
comme en une mégapole
aux mille identités
mille communautés.
Ici c'est Sofia
qui vient du Kerala
et qui est infirmière
elle bouge comme ça
tous les cinq ans
d'une île à l'autre
d'un pays au suivant
écoutez-la dans "Instantanés du monde à Coëtivy"
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 19 septembre 2018

Mémoire incarnée

Il est arrivé tout petit ici
Baba
et il y est resté.
Il est resté aussi
tout petit
avec des rigolades enfantines
et des histoires qu'il vous raconte
comme un gamin à ses copains
avec des exagérations gigantesques
des trémolos dramatiques
des chutes inconcevables
bref
de la mémoire
vivante
et galopante.
Ecoutez la mémoire de l'île
dans "Instantanés du monde à Coëtivy"
Photographie©Anne Bonneau

mardi 18 septembre 2018

Clichés à faire baver

Désolée.
Oui, ça ressemble à un cliché
à faire baver
mais là
vous me connaissez
n'est pas l'intérêt.
C'est bon
des photos comme ça
vous en avez plein d'épinglées sur vos murs.
C'est bel et bien un cliché
mais que de plus malhonnête qu'une plage de sable blanc
aux eaux turquoises à 28 degrés?
Car enfin
vous en connaissez des tas
des îles aux allures de paradis
où les os affleurent
les aiguilles de filaos frémissent d'horreur
j'en passe
et des trucs qui font encore plus peur.
Coëtivy n'est pas en reste
dans les belles vénéneuses
je vous y emmène
et vous oublierez peut-être (ou pas!)
vos envies de robinsonnades.
C'est là, dans "Instantanés du monde à Coëtivy"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 17 septembre 2018

Ne touche à rien!

Ne touche à rien
ne fais pas de mouvement brusque
voire
retiens ton souffle
et non
c'est pas une bonne idée
de vouloir faire l'interview du pilote
qui t'a demandé de te caser là
à côté de lui
vu que de toute façon
les quatre places de son petit avion
étaient déjà prises.
Faut dire qu'il n'y a pas de d'avion de ligne
et pas souvent d'avion tout court
pour rallier les îles lointaines
celles que même les Seychellois
ne connaissent pas forcément
même si elles font partie de leur archipel.
Celle-ci
l'île-que-j'attendrai-si-je-ne-fais-pas-de-faux-mouvement
Coëtivy
les Seychellois n'ont plus trop envie de la visiter
vu qu'aujourd'hui
on y a casé la prison (centrale?)
ou des prisonniers en "rééducation"
et aussi des personnes en cure de désintoxication.
mais
quand j'y suis allée
ce n'était pas encore une prison
cette île paradisiaque (paradisiaque?)
découvrez-la dans"Instantanés du monde à Coëtivy"
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 14 septembre 2018

Java, île Maurice et autres ghettos

Ils sont arrivés au XVIIème siècle
dans les malles des Hollandais
de Java
à l'île Maurice.
depuis ils se sont multipliés
pour le plus grand plaisir
des carnivores de la place.
Aujourd'hui
sur les domaines comme celui de Yémen
on les a à l’œil.
Dans des parcs
il faut faire le tour chaque jour
veiller au barbelé
aux portails cadenassés.
Oh, ce n'est pas la peur du braconnier
mais bel et bien
de l'envie des bestioles
de s'échapper
de leur ghetto doré.
A découvrir dans "Instantanés du monde à Yémen"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 13 septembre 2018

Banquet!

C'était la fête.
Au moment où l’amphitryon a annoncé
"Quatre cerfs par fusil!"
les youyous ont explosé.
Voilà voilà.
Je ne vais pas vous cacher qu'on parle de chasse
cette semaine dans Instantanés.
Ils avaient tous le sourire à la fin
mais celui de Stelio les surpassait.
Stelio travaille ici
sur le domaine
comme charbonnier.
Les journées de chasse
il vient comme rabatteur
et alors
alors
il y aura de la viande
pour son dîner
et quelques autres.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Yémen"
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 12 septembre 2018

Des vertus de l'attente

Aimez-vous la pêche?
Ces heures à se noyer les yeux dans l'onde
à tomber de sieste quand le fil se soude à l'horizon
ce bonheur du temps mort
hypothétique.
La chasse ça pourrait être un peu pareil
quand vous êtes sur un mirador
et que le reste de la troupe
est à des miles d'ici.
ça laisse le temps de discuter.
C'est ce qu'on a fait, avec Gérard
dans "Instantanés du monde à Yémen"
Bon, y'a un moment où ça dégénère
forcément
mais discuter avec des hommes-oiseaux
juste avant l'envol
ça a son charme
croyez-moi!
Photographie©Anne Bonneau

mardi 11 septembre 2018

Le Yémen pour de faux

Si si, je vous assure
cela s'appelle Yémen.
Oui
un peu comme le "cela s'appelle l'aurore"
lorsque tout est détruit, etc, etc...
Bon, on vous emmène donc
dans ce Yémen-ci
où il faudra pourtant
faire attention aux balles perdues.
C'est beau non?
Bucolique à souhait.
Parfois au loin montent des fumées.
Ce ne sont que les feux des charbonniers.
Parfois passent des hommes noircis aux yeux rougis
les charbonniers vous dis-je.
Et des bardées d'hommes en kaki.
C'est pour ça qu'on est là
dans ce Yémen-ci
écoutez-les s'organiser
et hurler
et tirer
dans "Instantanés du monde à Yémen"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 10 septembre 2018

Et le dimanche?

Et le dimanche
un café sous le bungalow.
Cela pourrait être ça
une vie sur le domaine de Yémen
au XIXème siècle
à l'île Maurice.
Bon.
Le domaine a gardé l'appellation
mais a abandonné la culture du café
qui lui avait donné
son nom.
Le sucre a noyé le café
et du coup
les dimanche
faut se bouger
pour rester en vie.
Quelle est l'activité favorite des planteurs Mauriciens, le dimanche?
Vous le saurez
et vous y participerez
dans "Instantanés du monde à Yémen"
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 7 septembre 2018

Pochette de soie

Il lui a fallu un peu de temps
avant d'être à l'aise avec ces bestioles-là
Rajuh.
Faut pas croire que ce soit simple
l'élevage des vers à soie
mais enfin ici
on avait tout pour le faire
le calme
la propreté
et bien-sûr
les feuilles de mûriers.
"Maintenant, on peut les prendre dans la main
les garder dans sa poche"
Rajuh sourit
en vous révélant les mille et une précautions
que demande les vers
avant de devenir cocon.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Pauri"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 6 septembre 2018

A l'heure où blanchissent les cimes

C'est à ce moment qu'il faut partir.
Après l'aube.
Attendre que les léopards se soient sustentés
ou du moins
qu'ils aient rejoint leur pénates
penauds.
Alors on prend la piste
pour descendre à Bonton.
Rajuh y reste quelques jours
quelques semaines
en fonction de son élevage
en fonction des saisons.
Son épouse aime ça
le voir partir le sourire aux lèvres
sur son lieu
sa ferme
ses rêves.
Ecoutez-la, tandis qu'il part
dans "Instantanés du monde à Pauri"
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 5 septembre 2018

Quelques fleurs

Quand on lui dit
qu'on va le prendre en photo
Monsieur Rawat demande quelques instants.
En fait je crois bien
que Monsieur Rawat n'avait jamais été pris en photo
alors il s’éclipse
et revient
avec ce bouquet de fleurs
cueillies dans son verger.
C'est de son verger qu'il vous cause
avant la photo
sa fierté
et des étoiles s'allument dans ses yeux
quand il évoque les premiers pommiers
qu'il est parvenu à faire jaillir des roches et des éboulis.
Les fleurs?
Juste de la cosmétique.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Pauri"
Photographie©Anne Bonneau

mardi 4 septembre 2018

Rester groupé

Tout autour de la famille Rawat
l'espace est immense.
C'est l'Himalaya.
Celui qui se mérite
en longues heures de routes déglinguées
loin des lieux de pèlerinage
ou de trek.
L'Himalaya qui bouge et dégringole
le sauvage qui regorge de léopards
qui s'attaquent parfois aux enfants.
On a peur ici
mais enfin
c'est ici qu'on est né
et si la moitié de la population
préfère dévaler les pentes
vers les villes des plaines
histoire de grossir un peu plus
la foule de déracinés
les Rawat en ont décidé autrement.
Ecoutez leur histoire
leur vie
leurs choix
dans "Instantanés du monde à Pauri"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 3 septembre 2018

J'irai pas à l'école!

Difficile d'avoir envie
d'aller à l'école
quand il se passe des trucs incroyables
et tout nouveau
dans la ferme en contrebas.
Par contrebas entendez à quatre heures de marche de la maison.
Si les enfants de Rajuh
ont droit d'aller nourrir les animaux
c'est parce qu'il n'y a pas école
sinon
zou
les uniformes
et filez!
Des tonnes de feuilles
c'est ce qu'il faut pour élever
ces petites bestioles.
Des éléphants?
Vous n'y êtes pas!
Découvrez un élevage très spécial
dans "Instantanés du monde à Pauri"
et zou
filez au boulot!
Photographie©Anne Bonneau

dimanche 2 septembre 2018

Retour à la terre

Cette photo ressemble à vos dernières vacances?
Et pourtant
il ne s'agit point de vacances
dans cet instantané de septembre
mais bel et bien
de boulot
que dis-je de boulot
de labeur
et des plus exigeants!
Certes à quatre heures de marche
du plus proche village
sur les contreforts de l'Himalaya.
C'est ici que Rajuh Rawat a décidé de s'installer
et de lancer une nouvelle activité
(non ce n'est pas un hôtel de charme ou un gite écolo!)
pour nourrir les siens.
Suivez-le dans "Instantanés du monde à Pauri"
promis
vous allez déménager...
Photographie©Anne Bonneau