mardi 30 juin 2020

Quatre jambes et quatre roues


C'est Elaïda qui conduit le 4X4
sur des chemins improbables
pour aller dans la cocoteraie
sans ciller
et même en riant.
C'est son cheval qui rigole
grâce à ma présence ici
on prend la voiture
et pas son dos
pour aller chercher les sacs de coprah.
Bon, c'est pas exactement ça
" Avec la voiture, on balance les sacs dedans et c'est fini plus rapidement!" dit Tefa.
Plus rapidement 
plus rapidement pour quoi faire?
Aller à la chasse
à la pêche
si le temps le permet.
S'il ne fait pas beau
les quatre roues de la voitures ne passent pas
et c'est le cheval qu'on selle
pour rapporter les sacs de coprah.
Ecoutez les nuances
et subtilités
de la terre
du ciel 
et du temps
dans la vallée
Photographie©Anne Bonneau

lundi 29 juin 2020

Le soleil mon patron


Tefa fait le coprah
à Hanapaaoa
comme beaucoup
dans les vallées des Marquises.
Le coprah rapporte des sous
mais pour manger
on parie plutôt
sur la pêche
la chasse
la culture
vu que la première boutique
est loin d'ici.
Donc Tefa fait le coprah.
Une forme de liberté.
"Tu travailles si tu veux, quand tu veux."
Bon
la plupart commencent à cinq heures du mat'
tout de même.
Et Elaïda, l'épouse de Tefa, de rajouter
"A dix heures, faut être sur le séchoir! le soleil, c'est notre patron!"
Ecoutez la vie bucolique
mais pas que
de Tefa et Elaïda
dans leur vallée loin du monde loin des magasins
Photographie©Anne Bonneau

dimanche 28 juin 2020

Encore perdue!


A priori on peut pas se perdre
à priori
sur l'île d'Hiva Oa
ben oui
y'a qu'une route.
Sauf que.
Sauf que si l'on me dit
à moi
femme des villes
que je devrais tourner à gauche, au bout, 
je cherche
la route à gauche, au bout.
Et aussi
je regarde
la beauté de ce qui m'entoure
et je ne regarde pas
les ravins qui m'entourent
et les chèvres qui sautent devant ma route
en pierre et en terre.
Bref
je tremble
je sursaute
je prends des suées
je m'époustoufle
et je ne vois pas de route à gauche.
J'arrive dans une vallée
qui n'est pas celle que je cherche
au bout d'une longue descente, en tremblant.
Et là, un jeune homme lavant son cheval les pieds nus devant sa maison
me dit
"Ben oui Madame, t'as pas vu la route"
et moi de répondre
"Y'a pas de route!"
...
y'a pas de route...
Parfois
Souvent
je m'afflige moi-même.
y'a pas de route...
...
Le gars ne se moque pas de moi
non
il prend ses méduses
monte dans mon auto
et me ramène
sur le bon chemin.
Et puis, une fois là-haut, il redescend en courant, tout droit, dans sa vallée.
La route est là.
Une épingle
piquée en biais
dans la chevelure verdoyante
de "ma" vallée
beaucoup plus bas.
Reconnaissance éternelle à ce jeune garçon!!!
Ecoutez l'émission, dans "ma" vallée
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 26 juin 2020

J'veux un chien


Il me fallait un chien
qui aboie
pour une illustration sonore.
Pas compliqué
des chiens
jaunes
y'en a partout.
Tient
en v'là un.
Tu vas aboyer, dis!
Pas compliqué
y'a qu'à
se baisser.
Vrai de vrai
micro en main
j'ai juste
plié les genoux
et là
la bestiole
en position de supériorité
m'aboie dessus
se rapproche
attire ses copains
qui me saturent la prise de son
à force d'aboiements 
méchants...
Bon ben là,
faut que je me redresse, quand même...
Ecoutez mes chiens!
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 25 juin 2020

Graines de star


Ce soir
Samda
danse
pour un mariage.
A peine
si on l'avait reconnu
sous les paillettes
et le maquillage.
Sous son habit de lumière
son petit dernier
est à son aise.
Foin de baby-sitter
quand la belle
entre en scène
c'est le papa
qui prend le relais
dans un coin.
Un oeil sur l'enfant
l'autre
émerveillé
sur son écran de téléphone
tandis
qu'il filme
la belle Samda
d'un air éperdu.
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 24 juin 2020

Prends rien et va t'en!


"Dans mon enfance j’étais nomade, on n’avait pas de  maison, on n’avait pas de terrain. On avait rien.  On voyageait de Jaisalmer à Barmer, à Bîkaner, à Jaipur, ici et là. On avait des animaux avec nous : on avait des ânes, qui portaient toutes nos affaires. Ils portaient même les tickets de rationnement dans un sac. Chaque famille avait une douzaine d’ânes. Sur les ânes on mettait toutes nos possessions ! On voyageait une vingtaine de kilomètres, et on trouvait un endroit où on s’arrêtait deux-trois jours. Et puis, on partait ailleurs. Vers un autre village. On a parcouru tout le Rajasthan comme ça ! On avait rien !" 
Ecoutez Kalunath Kalbélia 
évoquer son enfance
des étoiles dans les yeux
Photographie©Anne Bonneau

mardi 23 juin 2020

Faire la route


Ils ont cessé
de faire la route
les Kalbélias
il n'y a pas si longtemps.
Ils ont stoppé
à Chopasnagar
sur la colline aride
où le gouvernement
a construit
ces cases dures
qui sont leur logis aujourd'hui.
Finie la route
finis les camps
au seuil des villages
finie la forêt
la chasse
la quête des serpents
la musique toute la nuit
l'alcool
la viande
la vie
de Kalbélia
quoi.
Nostalgique de ces temps révolus, les Kalbélias?
A votre avis...
Ecoutez le point de vue de Kalunath Kalbélia
musicien
chanteur
charmeur
de 
serpents
Photographie©Anne Bonneau

lundi 22 juin 2020

Eh bien, dansez maintenant!


Samda
la fille de Kalunath
que vous avez rencontré ici-même hier
est aussi
bien-sûr
une Kalbélia.
Elle ne sait faire que ça
faire la Kalbélia.
Entendez
pour une femme
danser.
Tout en terminant
de talquer les fesses de son bébé
elle évoque
la joie
de danser
de vivre
dans la musique.
Tandis que sa sœur
Rekha
fume des bidis
allongée sur le lit
l'air narquois.
ça paye pas trop
mais que faire
elle est Kalbélia, non?
Ecoutez la belle Samda
à la voix rauque
Photographie©Anne Bonneau