Dans la salle de bain de Parvati

D'accord, d'accord, c'est un peu trivial
comme accroche
mais pourtant
c'est bel et bien ça!
Ne croyez pas que les bassines et bassins
soient au seul usage des dévots
non non non
c'est aussi de cette eau-là
que l'on baigne les divinités
à Kanchipuram.
Ablutions pour tous
et heures de repas
de sommeil
du barbier et du coiffeur.
Bref
un temple vivant
un temple ville
un temple vie.
Ecoutez les dévots d'autres contrées
aux temples souvent beaucoup plus fermés
découvrir
des modes de vie
des modes de prières
des modes d'infinis
et mesurer les liens
comme les distances
avec leurs propres pratiques
dans "Instantanés du monde au temple de Kanchipuram"

Photographie©Anne Bonneau

Et autres liens

Il faisait chaud
le temple était
comme il se doit aux heures du zénith
laissé aux seuls loisirs des divinités
loin des regards des fidèles
et les rues de Kanchipuram
sont le genre de lignes désertes
poudrées et irradiantes sous le soleil.
Mais enfin
il y avait un havre.
La maison d'un prêtre
que l'on connaissait
puisqu'il était venu officier
dans les temples de la Réunion.
Kanchipuram n'étant qu'une bourgade
de 150 000 habitants
pas difficile de trouver le gurukal en question.
Ni une ni deux
on s'invite au seuil de sa sieste
et les dames de la maison
sortent les sodas oranges vifs
et laissent les hôtes discuter
au frais
à l'intérieur.
Glissez-vous à leurs côtés
dans "Instantanés du monde au temple de Kanchipuram"
Photographie©Anne Bonneau

On passait et on a vu de la lumière

C'était sur leur route
ce temple de Kanchipuram.
En vérité en vérité je vous le dis
ce n'était pas un hasard
et même une légère déviation
qui a permis à ce groupe
de visiteurs Réunionnais, Mauriciens ou Sud-Africains
de passer là
au temple de Kanchipuram.
Car enfin, quand la route mène
de Madras à Pondichéry
elle peut
décemment
passer
par Kanchipuram.
Dans ce cas elle le doit.
Pour leur première fois en Inde
ils ont choisi
de rendre hommage
à leurs fondamentaux
qui vivent là
dans la lumière
du temple millénaire.
Leur quête
devra commencer
par un geste d'humilité
attendre
que le temple rouvre ses portes
durant quelques heures.
Ecoutez-les
prendre possession de leur histoire
intime
et sacrée
dans "Instantanés du monde au temple de Kanchipuram"

Photographie©Anne Bonneau

Il fallait pas!

Ah, les "bonnes manières"
qui n'en est pas un tantinet pétri?
Arriver les mains vides
pas question ?
Cette émission est pour vous!
Elle se plonge en un temps
où à la messe du dimanche
on n'apportait pas son obole
de menues piécettes
mais qui une planche de bois
qui un sac de sable
ou de chaux faite maison!
Il fallait bien construire la cathédrale
et ne pas compter
sur les autorités pour ce faire!
Pensez-vous
à Rodrigues!
Si loin de l'île Maurice!
Autant s'adresser au bon dieu lui-même
entendez
à ceux qui le portent dans leur cœur!
Ecoutez l'histoire incroyable aujourd'hui
d'un mode de vie
basé sur le partage et la débrouille
une leçon?
Comme vous l'entendez m'sieurs-dames!
en tout cas, pour écouter "Instantanés du monde à Saint Gabriel" c'est là!

Chromos et souliers vernis

On ne peut s’empêcher de lui trouver
un air un peu désuet
à l'église - pardon, la cathédrale-
Saint Gabriel de Rodrigues.
Un petit air candide aussi
comme un dessin d'enfant.
Pas du genre à vous en imposer
avec des hauteurs démesurées
des portiques historiés
aux personnages aux regards sombres.
Et puis
les dévots ont aussi
gardé cette habitude
des habits du dimanche
corsage jupe et souliers vernis
que l'on emporte dans son sac
et que l'on chausse furtivement
après la marche dans des sentiers de poussière.
Revenez dans le temps longtemps
dans "Instantanés du monde à Saint Gabriel"

La parole leste

La parole leste
et le verbe haut
la chansonnette facile
et la mémoire acérée.
Il avait tout ça Ben.
Ben Gontran n'est plus
et l'on mesure encore plus
la chance et le privilège de l'avoir rencontré
furtivement
l'espace de quelques jours
passés sur son île
Rodrigues.
Parce que Ben était un vrai sésame
et généreux de son temps
de ses anecdotes
et précis
précieux.
Ecoutez-le,dans "Instantanés du monde à Saint Gabriel"
décrypter les habitudes de ses compatriotes
et de leur besoin viscéral de religion
et de tout ce qui va avec.
Je dois ajouter
et c'est une qualité
que le monsieur avait aussi
cette petite touche d'irrévérence
qui fait pétiller le propos
et ne le sert pas dans sa gangue de poussière.
Donc, filez à la messe avec ce monsieur
qui n'a rien d'un béni-oui-oui, promis!

A pied vers le ciel

C'est loin?
Voilà une question essentielle
quand on voyage en pays étranger
mais la réponse n'est jamais
jamais
jamais
objective.
Loin comment?
Ici, à Rodrigues
île de sept kilomètres sur quinze
rien n'est vraiment loin
et surtout
les habitudes font utiliser le jarret
plus souvent que partout ailleurs.
Alors non
ce n'est pas loin
vous pouvez y aller
à pied.
Et ce n'est pas un piège
pas une réponse d'automobiliste
qui n'a jamais marché cinq kilomètres.
Donc ici
on va à pied
à la messe du dimanche
et d'autant plus à la messe de Paques.
Il faut juste un tantinet d'organisation.
Et puis ça laisse le temps de papoter
ou de prier.
Non non non, pas de médire
ni de se moquer
on va à la messe tout de même!
Des Rodriguais vous y invitent
dans "Instantanés du monde à Saint Gabriel"

Avant la sieste

Quand on se pelotonne contre son café 

clope à la main

les épaules levées

et les coudes serrés au corps

dans un courant d'air

entre déjeuner et boulot

il y en a d'autres

qui s'éventent

sur d'autres trottoirs

devant ces boites à trésor

en attendant

leur dose de paan.

C'est pas que le paan est interdit à l'intérieur

c'est que c'est sur les trottoirs

qu'ils sont les meilleurs.

Alors en attendant que sa sainteté

l'hygiène

et sa petite sœur

la santé publique

ne viennent fourrer leurs nez ici

les Indiens peuvent poursuivre

dans cette relation 

si intime

de la bouche

et de l'arec...

Un repas - un paan- une sieste

versus

un sandwich- une clope -un café

vous votez pour quoi?

Ecoutez les accros du paan dans "Instantanés du monde à Kemp's Corner" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau

Taches d'huile

Il n'a qu'une échoppe

sur un trottoir

à Bombay

No Branch

c'est ici et maintenant.

Il n'a pas de concurrent

il pourrait.

Il a un pilon de bois

et deux gars musclés et suants

qui se relaient

et fument une clope

entre deux tours.

Il fabrique des huiles

Iqbal Ahmed.

des huiles de tout.

De tout ce qui fait de l'huile.

Suffit de lui apporter

les amandes de votre cour

le sésame de votre jardin

ou ce que vous venez

d'acheter au marché.

Il a des bouteille de soda ou d'eau minérale

pour stocker votre huile

Il a des chaises en plastiques

pour patienter

un kilo d'amande

une heure de pressitude

eh

Ecoutez cette huile

qu'est Iqbal

dans son domaine raffiné

dans "Instantanés du monde à Kemp's corner" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie ©Anne Bonneau

Tout ça, c'est légal!

Je vous parlais hier du paan

et certains ont fait les gros yeux.

Ben quoi

c'est légal, hein.

Ah ok

c'était peut-être

des yeux dégoûtés

de ceux

qui ne mangent mâchent pas dans la rue.

Ok.

Alors regardez ça

ça, ce sont des trucs

pour paan de luxe

des trucs que l'on mâche

entre gens de bien.

De la noix d'arec

en carré

en lamelle

en bille

dorée à la feuille d'argent

aromatisée au safran.

Ah ah

vous ne froncez plus du nez hein!

Où on trouve ces merveilles?

Sur les trottoirs!

Dans les ruelles

des bazars d'épices

de Bombay!

Ecoutez les vendeurs parler de leurs trésors

dans "Instantanés du monde à Kemp's Corner" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Vous goûteriez, vous?

Photographie ©Anne Bonneau

Vous fumiez? Eh bien, mâchez maintenant!

Comme son nom l'indique

le très connu

le très célèbre

le fameux

Muchhadpaanwala de Bombay

a des moustaches

et fabrique du paan.

Voilà

l'air de rien

si vous ne saviez pas

vous connaissez trois mois d'hindi

moustache

paan

et fabricant.

Dans l'ordre.

Bon.

Là

sur la photo

notre homme

ne fait pas de paan

le paan, ces petites bombes gustatives

totalement végétariennes

censées faciliter la digestion

et donner bonne haleine

ce qu'elles font

j'en témoigne!

Mais il aromatise une cigarette

à la pâte de je-ne-sais-quoi

Ecoutez-le évoquer

ces délicieuses addictions

dans "Instantanés du monde, à Kemp's Corner" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Et vous, vous avez goûté le paan? 

Vous êtes accro?

Photographie ©Anne Bonneau

Heure de pointe

Sur quoi reposent les heures
en ces contrées bercées par le ressac?
La messe du dimanche
l'aurore et le crépuscule
l'école
le journal télévisé
et
l'arrivée des bateaux.
C'est l'heure de pointe
à la Digue.
Le moment où il faut y être
où le bœuf doit être paré
frais comme un gardon
le sabot net
et la charrette étincelante.
S'il y a un rendez-vous à ne pas manquer
c'est bien celui-là
et pas question
qu'il se catapulte
avec l'heure de la messe
ou du journal télévisé.
Ecoutez Danny
conducteur d'engin
non motorisé
en parler
dans "Instantanés du monde à la Digue"
Photographie©Anne Bonneau

Chacun sa route

Chacun sa route
en vérité en vérité
pas vraiment.
il n'y en a qu'une
pour rallier l'Anse Patate
à la pointe Camille.
Chacun son rythme en revanche ça oui.
Vous avez le choix à la Digue
entre le pas du bovidé
ou la force de vos jarrets.
Danny
qui conduit un char à bœuf
bien pratique en cas de bagages
plus volumineux
qu'un sac de plage
a lui aussi
une bicyclette.
Le rythme idéal
pour saluer comme il se doit
ceux que l'on croise en chemin
entre la Pointe Bélize
et l'Anse Gaulette.
Embarquez avec lui
on aura le temps de causer
dans "Instantanés du monde à la Digue"
Photographie©Anne Bonneau

Entretenir la machine

A la fin du jour
- enfin
la fin de la journée
qui ne coïncide pas forcément
avec le crépuscule-
il est de bon ton
chez les industrieux
de cette petite île des Seychelles
d'entretenir les outils de travail
et le principal ici
son bœuf.
Avant tout banquet
digne du triple estomac sur pattes que l'on sait
les vertus du bain
ne sont plus à prouver.
Délassement
chasse aux bébêtes de peaux
et autres grattelles
au milieu
de coques qui se balancent
ou des touristes
qui ont traîné un peu
avant l'heure
de l'eau de coco.
Une vie de chien?
De bœuf messieurs-dames!
A écouter dans "Instantanés du monde à la Digue"
Photographie©Anne Bonneau

Ralentir, vous dis-je

Je vous le demandais hier
comment feriez-vous, vous
pour changer de vitesse
dans la vie?
Ici à la Digue
île minuscule des Seychelles
on a trouvé.
On ne roule pas en armées de chevaux
mais à la démarche sénatoriale
d'un boeuf
en climat tropical.
Entendez
le pas mesuré
sûr de son droit
et prompt à faire des pauses
dans les endroits
qui le méritent.
Je dirais que celui-ci mérite qu'on s'y arrête
ne serait-ce que pour la contemplation.
Après
comment repartir?
Ben quand la marée monte.
Ecoutez le rythme d'une île de l'océan Indien
vraiment à part
dans "Instantanés du monde, à la Digue"
Photographie©Anne Bonneau

Décroître, ralentir, même combat?

C'est un peu la question
du premier arrivé.
L’œuf ou la poule?
Décroître ou ralentir?
Qu'est ce qui nous sauvera?
Et par où commencer?
La question mérite réflexion
et j'ai une piste à vous proposer
pourquoi ne pas se trouver
un endroit tranquille
comme sur cette image
prise aux prémices de l'aurore
après des averses nocturnes appuyées
au vu des jonchées de feuilles de badamiers
entravant la roue de mon vélo
sur des pentes assez glissantes
(quelle aventure! Vous allez rire dès que je vous dis où c'était)
à la Digue
aux Seychelles.
Bon, passez sur l'aventure
et explorez juste l'idée
de vous poser
dans un endroit pareil
ou sa petite sœur ailleurs sur terre
à deux foulées lentes en mode yoga
de chez vous
juste pour voir
si cela ne vaudrait pas la peine
de ralentir.
D'autres pistes, dans "Instantanés du monde à la Digue"
Photographie©Anne Bonneau

Deux plus deux

C'est le minimum
deux paires.
N'essayer pas de pinailler
d'en demander un ou trois.
De toutes façons vous y reviendrez!
Incursion cette semaine
dans un fleuron de la cuisine mauricienne
avec son représentant
appelons-le le roi
tout le monde vous le dira
c'est une icône ce monsieur-là
Dewa
sa vie est un succès
un vrai conte
de princesse au petit pois
ou comment
alpaguer la foule
avec
ce qui lui tient
le plus à coeur
entendez
son estomac.
"Instantanés du monde à Rose Hill", à déguster ici!

Photographie©Anne Bonneau