mercredi 31 mai 2017

A l'Est, du nouveau

C'est un petit village
à l'Est
à côté de Dori
à la frontière du Burkina et du Mali
un endroit où des gars sans uniforme se baladent avec des armes
mais où le monde s'arrête d'un coup
quand on lève le drapeau.
Un petit village en marge de cette vie-là
où l'on tente de cultiver
de se nourrir
de grandir.
Un village dans la ligne de mire de Fadima Sanogo
qui lutte pour qu'ici
les gamines poursuivent un tantinet leurs études
au lieu d'être mariées fissa
tout juste les dents de lait tombées.
Aïcha était un tantinet impressionnée
au micro de Clémence
mais sa maman elle
avait très envie de parler
après quelques heures passées dans leur cour
et bien après les conversations obligées
avec les notables.
Ecoutez-la dans "Vox Femina, Moi, Sandrine, 15 ans, mariée"
Photographie © Anne Bonneau

mardi 30 mai 2017

Sort commun

Elles sont une quarantaine de filles
au foyer Maria Goretti
beaucoup moins qu'autrefois
même si chaque mois
apporte son lot de rescapées
du mariage précoce.
Elles arrivent ici
bouleversifiées
et prennent leur tour
dans les tâches minuscules
de la vie
quotidienne.
Tourner le frichti 
même si la fumée pique les yeux
ça va.
Et quand la fumée pique les yeux
on voit moins les larmes couler
alors
ça va.
Partagez le quotidien
des filles 
recueillies ici
dans "Vox Femina, Moi, Sandrine, 15 ans, mariée" (cliquez ici pour les entendre rire et chanter, aussi)
Photographie © Anne Bonneau

lundi 29 mai 2017

C'est le jour des mariages!

On n'était pas à Bamako
ce dimanche avec Clémence
mais à Ouagadougou.
Et là aussi
c'était le jour des mariages.
C'est justement pour cela qu'on était là
pour capter du son
mais bon
histoire de ne pas arriver comme des intrus
Clémence s'était même débrouillée pour nous avoir une invitation
une cousine ou un cousin
donc on avait un alibi
pour arriver avec micros et bonnettes.
Ok on s'est trompé de mariage
faut dire qu'il y en avait à la chaîne
ce n'était pas la bonne cousine
mais vu la foule qu'il y avait
personne n'a tiqué sur notre présence
tous micros dehors.
C'était bien de pouvoir en rire
vu que notre sujet était sur les mariages forcés
genre
mariage d'enfants pré-pubères
et que des vrais mariés
ça nous faisait un sacré bol d'air.
Ecoutez le vrai sujet
il est intitulé "Vox Femina, moi, Sandrine, 15 ans, mariée".
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 26 mai 2017

Le chant entre les barreaux

Quand elle évoque son séjour en prison
Raoudha est précise
incisive
ne fait grâce d'aucun détail
sans tomber dans le pathos néanmoins
une sorte de détachement l'habite
même quand elle se remémore les pires moments
la torture
le cachot.
En revanche
quand on évoque 
les chants
créés dans les prisons
en résistance
son visage s'absente
se souvient
ses lèvres murmurent
ce chant
de fond de mémoire.
Sont-ce les paroles
la mélodie?
Mais alors là, 
loin du discours mûri
la voix se brise
les larmes coulent
les digues lâchent.
Une ritournelle
que Raoudha entendait
plongée dans le noir
du cachot.
Ecoutez-la dans "Vox Femina, femmes derrière les barreaux" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 25 mai 2017

Sucré-salé

On a marché longtemps
dans les couloirs de la prison de la Manouba
ouvert
fermé 
des portes
salué les gardiennes
les détenues
laissé tourner l'enregistreur
laissé traîner le micro
les yeux
dans le moindre recoin
pour tout saisir
malgré le pas de course imposé
les raccourcis
les courants d'air
les bruits.
Et tout à coup
on nous a fait entrer
dans une clarté 
chaude et tranquille
dans un des ateliers
qui occupent les détenues
leur permettent aussi
de gagner leur vie
ici
en détention.
C'était l'atelier de pâtisserie
pâtisserie orientale.
Comprenez
tout sucre et tout miel.
A première vue
un lieu de rédemption.
Au fil des conversations
le sel des larmes
l'amertume du ressentiment
sont venus apporter
un peu de nuance
à cette enclave dorée
au sein de la prison.
Ecoutez ces pâtissières à part
dans "Vox Femina, femmes derrière les barreaux" (cliquez ici pour entendre l'émission)

mercredi 24 mai 2017

La mémoire longue

Elle se souvient de tout.
De son soulagement
d'avoir enfin été arrêtée
et menée en prison
après des mois
des années
de surveillance
de harcèlement.
Roaoudha n'est en fait jamais sortie de prison
même quand on la rencontre aujourd'hui
dans son bureau glacial
de la ligue des droits de l'homme.
Détenue d'opinion à 25 ans
elle se rend encore
en prison
pour que les conditions de détention
ne soient peut-être plus
exactement les mêmes
que les siennes.
Elle les évoque
sans pudeur
et avec lucidité
dans "Vox Femina, femmes derrière les barreaux" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

lundi 22 mai 2017

Allez directement en prison

On aurait bien aimé avec Inès
aller directement en prison.
Car c'est le thème de ce numéro de Vox Femina
"Femmes derrière les barreaux".
Sauf que
on ne voulait pas de nous
en prison.
C'est cette femme au grand coeur
Marie-Alix
qui nous a ouvert les portes de la prison de la Manouba.
Elle y vient toutes les semaines
visiter celles qu'elle appelle maintenant
"ses amies".
Elle avait au bras
son sac à main
et
un petit garçon
qu'elle emmenait voir sa maman.
Autant dire
que nous lui avons collé aux basques.
Nous ne sommes pas allées très loin.
En nous voyant débarquer derrière elle
les sourires des gardiennes se sont éteints
et nos bises ont claqué dans le vide.
Ce n'étaient que nos premiers pas
en prison.
Les autres suivront.
Ecoutez toutes celles que nous avons rencontrées
qui ont bien voulu
témoigner de leur présence ici
dans "Vox Femina, femmes derrière les barreaux"
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 19 mai 2017

Au boulot les filles!

On avait rencontré Aïcha
- qui s'appelle Aïcha comme moi-
avec Ange, Crisbille ou Line
- qui s'appellent Ange, Crisbille ou Line comme moi-
dans le petit local où elles se rassemblent
en catimini
dans une banlieue de Cotonou.
Mais enfin, les conversations au creux des murs
donnait un ton
un tantinet
mais-quelle-est-donc-cette-secte?
Alors Aïcha nous a proposé de venir avec elle
à son boulot
qu'on goûte à sa vrai vie
et pas celle du chuchotement obligatoire
des gays qui ne peuvent se montrer en ses contrées.
Aïcha c'est tout le contraire.
Elle vous mène dans ses champs
une brousse qu'elle veut faire fructifier
elle s'émerveille de l'air
de la fertilité de la terre
de la simplicité de la vie.
Parfois.
Ecoutez-la, dans "Vox Femina, pour vivre heureuses, vivons cachées"
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 18 mai 2017

Vivre!

Elle est vraiment large
la plage de Cotonou.
Aussi large que les idées de ses habitants?
En tout cas, c'est à la plage
que les filles peuvent se retrouver
blaguer
vivre
enfin
ce que tous et toutes veulent vivre à vingt ans!
Les filles qui préfèrent les filles
sortent en groupe
à la plage ou en ville
histoire de noyer le poisson
ou font du sport
histoire là encore
de se fondre dans une uniformité permise.
Evidemment quand les désirs de maternité s'imposent
tout devient plus difficile.
Etre homosexuelle au Bénin
elles vous racontent dans "Vox Femina, pour vivre heureuses, vivons cachées"
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 17 mai 2017

Qu'est ce qu'on risque?

Qu'est ce qu'on risque
à montrer son homosexualité
quand on est une fille
Béninoise?
La prison pour outrage à la pudeur.
Et si on ne montre rien
mais que l'autre comprend
l'éviction de la sphère
de façon plus ou moins
brutale.
Même si l'autre est son patron
sa mère
sa soeur
ou celui qui voudrait bien devenir votre mari.
Elles racontent
celles qui se sont ou non déclarées
celles qui se sont mariées pour avoir la paix
celles qui ont peur
celles qui se terrent
et parlent bas.
mais parlent.
Dans "Vox Femina, pour vivre heureuse, vivons cachées"
Photographie © Anne Bonneau

mardi 16 mai 2017

Tu seras une fille ma fille

Pas si simple dans les pays occidentaux
de faire entendre son altérité.
Alors que dire des sociétés traditionnelles
où le moindre dérapage
peut vous faire basculer
de l'autre côté de la vie.
Etre homosexuel en Afrique de l'Ouest
n'est pas une sinécure.
Etre homosexuelle
encore moins.
Pour comprendre
à quel point
nous avons rencontré
celles qui malgré les risques
-se faire piéger par les médias en est un...-
ont accepté de nous parler de leur parcours
ses embûches
et ses plaisirs.
Ecoutez-les.
Elles ont toutes changé de nom
changé de voix.
Car enfin, on ne sait pas.
C'est dans "Vox Femina, pour vivre heureuse, vivons cachées"
Photographie © Anne Bonneau

lundi 15 mai 2017

L'homme de l'ombre

Nous avons rencontré Calixte Houedey
au coeur d'un orage.
Pluie torrentielle, éclairs et autres foudres d'enfer.
Pour de vrai.
Il est vrai que le sujet qui nous intéressait
était particulièrement effrayant pour mes collègues
peu aguerries
à se frotter
à des mœurs
qui leurs sont
au mieux
étrangères
au pire
cataloguées au rayon des horreurs et insanités.
Puisque dans notre programme Vox femina
nous souhaitions traiter
des violences faites aux femmes
homosexuelles.
Calixte a été la clé.
Le professeur d'université
qui a posé les mots
dans les oreilles de Claudine et Mirabelle
et leur a permis d'entendre
ce qu'elles ignoraient
et de répondre
aux mille questions que ce sujet leur posait.
Calixte Houedey, sociologue, préparant une thèse sur l'homosexualité en Afrique de l'Ouest
est donc bien présent dans leur sujet.
Mais pas que.
Ecoutez-le dans "Vox Femina, pour vivre heureuse, vivons cachées"
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 12 mai 2017

Une femme qui parle

Je suis tout de suite tombée sous le charme
de Marie-Claude.
Nous l'avons rencontrée car elle a été
toute jeune
une domestique
quittant son petit village
pour la grande ville.
Marie-Claude n'a pas la langue dans sa poche
avec ses frères et ses cousins
elle boit le dolo
discute et s'enflamme
dans des conversations dont je ne pipe mot.
Mais c'est bien aussi de ne rien comprendre
pour observer.
Elle cause, elle rit, elle boit,
et elle raconte
son enfance de petite bonne.
Les raisons qui l'ont poussée à partir
à revenir
à claquer des portes (on la croit!)
et la chance qu'elle exprime
d'avoir pu
les ouvrir
ces portes
qui lui ont
ouvert
la vie.
Ecoutez Marie-Claude dans "Vox Femina, leur maison, ma prison"
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 11 mai 2017

Pas assez de tout

C'est un gros souci
pour les dames de la ville
la saison des pluies.
Pas par manque de parapluie
mais par manque
de main-oeuvre.
Les enfants domestiques rentrent alors aux villages
où les bras sont nécessaires
pour les plantations.
Entre deux saisons
ils reviennent à la ville
chez leur patron où d'autres
des "placeuses" sont organisées
pour y suppléer.
C'est pas par plaisir
juste par manque de tout
qu'on se sépare de ses petits
dès l'âge de huit ans.
Écoutez les mamans vous expliquer
pourquoi
comment
elles font
avec leurs petits travailleurs
et leur coeur.
C'est dans "Vox Femina, leur maison, ma prison".
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 10 mai 2017

Grande fille

Ici, au Burkina
l'âge où l'on fait du vélo
en pétrouillant
parce "qu'on-dirait-que-ce-serait-une-moto"
( oui oui les filles jouent aussi à ça, croyez-moi!)
c'est aussi l’âge
où l'on veille les petits.
Petits frères et sœurs
cousins
voisins
voire
enfants des employeurs.
Parce que c'est comme ça
ici
au Burkina
on a davantage confiance
à confier ses enfants
à
des
enfants
qu'à des adultes
aussi qualifiés soient-ils.
"Les garderies? C'est un truc de blancs!" m'a avoué la collègue de Clémence!
Voilà pourquoi
entre autre
les enfants font du vélo
seulement
quand ils n'ont pas de boulot.
Ecoutez le sujet sur les enfants domestiques
intitulé "Vox Femina, leur maison, ma prison"
en cliquant ici.
Photographie © Anne Bonneau

mardi 9 mai 2017

Pas peur

On a tout imaginé
quand on préparait ce sujet.
On a trop imaginé
et peut-être aussi le pire
et j'avoue je me suis dit
bon
cela ne va pas être de la rigolade
et j'ai intérêt à m'armer
me cadenasser
pour plonger dans le monde
des enfants-esclaves
soumis
au sein des foyers
aux pires horreurs de la terre.
En vérité en vérité
et encore une fois
c'est toujours moins pire
je veux dire
plus sain
de regarder sur le terrain
plutôt que de balayer d'en haut,
les yeux voilés par les statistiques
plus sain
je veux dire
plus humain
et donc
moins difficile
de comprendre
et
de ne pas juger
de ne pas vouloir
à tout prix
se faire peur.
On vous emmène avec Vox Femina
dans "Leur maison, ma prison"
Ecoutez, ça ne fait pas peur.
Photographie © Anne Bonneau

lundi 8 mai 2017

Les femmes et les enfants

Cette semaine Clémence Tuina va vous emmener loin.
On commence dans son bureau
et jusqu'ici tout va bien.
On rencontre ses collègues
et puis on file au sud
on s'arrête aux marchés
on se pose dans les villages
bref
on s'interroge
on cherche à savoir
à comprendre
pourquoi
tant de fillettes
sont envoyées
comme domestiques
dans les villes du Burkina.
ça n’empêche pas de sourire
de rire aussi
de se moquer
de soi et de la vie.
Suivez-nous et écoutez
"Vox Femina, leur maison, ma prison" en cliquant ici.
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 5 mai 2017

De la beauté

Pour savoir ce qu'on a le droit
le devoir
de montrer
quand on est dans la rue
en Tunisie
nous sommes parties, Inès et moi
dans les salons de beauté
histoire d'entendre parler
des usages
de la bienséance
et autres protocoles
histoire de savoir
en quoi cela engage
de sortir
attifée ou pas
dans la rue.
Nous voilà atterries chez Souhad
et à la porte
on ne peut que buter
sur le bagou de Suzanne.
Dès qu'elle dit "Mon fiiiiiiiiiils!"
je vous jure
c'est comme si vous y étiez!
Là, dans le salon de Souhad
on parle du dehors
avec des airs craintifs
mais là, entre le bac et le séchoir
derrière le rideau de lamelles de plastique anti-mouche
on jase
on cause
on chante
on rit
on se montre son dernier soutif
les sms de son chéri
bref
la vie.
Ecoutez-les, dans "Vox Femina, prendre l'air, prendre des risques" (cliquez ici pour l'entendre)
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 4 mai 2017

La femme qui n'avait pas de rue

Bien-sûr qu'elle a une rue
Olfa Youssef
Bon
faut déjà la trouver
mais quand on y est 
pas difficile de repérer sa maison
c'est celle devant laquelle
veillent nuit et jour
des policiers.
Privée de rue
pour cause de danger
privée d'extérieur
pour cause de menace de mots
de menace de mort
privée de liberté ?
Pas de celle de parler!
Olfa est visée car elle parle de la rue
entre autre
de la femme dans la rue
de la femme dans le monde
de la place de la femme
dans les livres
et aussi
et surtout
dans le Coran.
ça déplaît fort.
Elle a des mots passionnants à partager
sur la femme
son voile
sa rue
sa liberté.
écoutez-là, dans "Vox Femina, prendre l'air, prendre des risques" (cliquez ici pour entendre le rire et les mots d'Olfa)
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 3 mai 2017

Des mots pour pavés

On la connait parce qu'elle écrit
Shams Radhouani Abdi
mais quand elle parle
ses mots sont des oiseaux
ou des pavés qui volent
dans les manifs
c'est selon
selon
son inspiration.
Mais alors pour une fois
ne vous fiez pas
pas uniquement
à sa voix mélodieuse
son français chantonné
telle une petite fille
qu'elle est loin d'être.
Même si elle avoue
j'ai peur
ça n'a rien d'un lamento
juste
qu'elle n'a pas
la langue de bois.
Même si ses mots chantent
et sourient
elle n'a rien mais rien
d'une ingénue
ou d'une ravissante idiote.
Derrière son engagement lucide
il y a des heures de réflexion
de débats 
de lectures
et des kilos de courage.
Ecoutez Shams
parler de slam
de rue
de droits
de provocation
dans "Vox Femina, prendre l'air, prendre des risques" (cliquez ici pour l'entendre) 
Photographie © Anne Bonneau

mardi 2 mai 2017

Le corps d'Amira

C'est pour nous parler de son corps
que nous avons rencontré Amira Chebli
son corps
et celui des autres
femmes.
Il faisait un froid de gueux
elle était empaquetée comme nous
et dans la rue
derrière elle
des femmes passaient
voûtées sous les voiles
et les paletots.
Qu'un de mes papiers s'envole au vent glacial
et Amira saute d'un bond le parapet
pour aller le récupérer
tel un feu follet.
Amira Chebli est comme ça
vive comme la bourrasque
et réfléchie comme la lumière sur les murs blancs nous entourant.
Si nous vous la faisons rencontrer
c'est qu'elle a tout un monde à raconter
à propos du corps des femmes
dans la rue.
Tout comme la metteur en scène
Leila Toubel
qui observe nos gestes
nos postures
en fonction
de notre environnement.
Ecoutez ces belles donzelles
parler d'elles
et de nous
dans "Vox Femina, prendre l'air, prendre des risques" (cliquez ici pour les entendre)
Photographie © Anne Bonneau

lundi 1 mai 2017

à la rue

ça c'est typiquement
le genre de rue
dans laquelle
on aime à baguenauder.
Suffisamment tranquille pour causer
mais pas trop pour que ça ne craigne pas
suffisamment ensoleillée pour que l'on cause longtemps
mais pas trop
pour que celles qui craignent le soleil
ne veuillent pas abréger la conversation
trop vite
pour
ma curiosité.
Et pourtant
c'est pas du tout
dans une ruelle de Sidi Bou Saïd
que nous nous sommes posées
Inès
les filles
et moi
pour parler
de la rue
de leurs rues
de Tunis.
Il y avait du bruit
du vent
des gars qui nous écoutaient
mais elles n'avaient même pas peur
et n'étaient surtout
pas pressées sur ce sujet
d'importance
leur place
à elles
les filles
dans la rue.
Ecoutez-les
dans "Vox Femina, prendre l'air, prendre des risques" (cliquez ici pour les entendre)

Photographie © Anne Bonneau

En plein air

Ce nouveau numéro de Vox Femina
vous fait prendre l'air.
C'est Inès Jelassi qui vous propose
d'arpenter les rues de Tunis
pour enquêter sur le lien
que peuvent avoir les femmes
avec leur espace de vie
l'espace public.
Mais comme vous l'imaginez
ce documentaire sonore n'a pas été fait dans la minute
donc pas au riant mois de mai
que l'on sait
sous les cieux tunisois.
C'était en janvier.
Et franchement
on s'est bien gelé.
Côté son, c'est impec
pas d’écho-que-j'aime-pas-c'est-trop-moche de salle close
dans ce numéro en tout cas.
Plus tard, il sera question
d'espaces beaucoup plus fermés...
Pour l'heure, je vous laisse écouter "Vox Femina, prendre l'air, prendre des risques"
vous cliquez là, vous l'avez, cadeau!
Photographie © Anne Bonneau