dimanche 31 août 2014

Pause cigarette

On cause
on cause
j'ai tant de questions
et Tuarae
tant de digressions
qu'il s'arrête soudain
et crie
"Pause cigarette!"
Moi
je m'arrête pas
micro pointé
il roule des yeux
"tu enregistres aussi ça?"
Ben oui
c'est tout lui
ça
des silences
au milieu
de la mélodie.
Il rit
comme un tonnerre
tire sur sa clope
et souffle
"c'est bon"
C'est tout lui
ça
ces ruptures de rythme
qui vous laissent en attente
un maestro du son
écoutez-le dans "Instantanés du monde au fond des vallées d'Hiva Oa" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 30 août 2014

Chair de poule

Tuarae est le genre de gars
à pouvoir passer
trois jours
dans un musée
le nez collé
sur un tambour
en peau de requin.
juste pour voir
pour comprendre
comment c'est fait
comment ça tient
comment la corde
épouse la peau

devant une vitrine.
Il ne joue pas
de musique
ni tambour
ni flûte nasale
mais il aime
les écouter
et si possible
au bord d'une rivière

"ça donne la chair de poule"
Ecoutez l'homme qui contemplait le tambour au bord de la rivière
ça ressemble à un conte
c'est dans "Instantanés du monde au fond des vallées d'Hiva Oa" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 29 août 2014

Grande comme trois pommes et un Pahu

Il n'y avait pas de Pahu
chez l'artisan
que je suis allée rencontrer.
Pas la saison!
Non, je plaisante
mais c'est plutôt
sitôt achevé
sitôt vendu
ou échangé.
Poe m'a emmenée chez elle.
Il y en avait des tas
dans la remise.
Son père en a sorti
trois ou quatre
juste pour que j'entende
les sons différents
de ces tambours
majestueux.
Les enfants sont arrivés
et la fête a commencé
sous le regard
approbateur
des grands.
Evidemment
un mètre cinquante de haut
quand le tambour en fait autant
ça ne sonne pas autant
que la frappe
de Patrice ou Poe!
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde au fond des vallées d'Hiva Oa" (cliquez ici pour entendre leur performance, juste, pour vous!)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 28 août 2014

Ecole buissonnière


Je me demande
si
lorsqu'il était petit
Tuarae n'était pas un adepte
de l'école buissonnière.
Regardez ça
ses outils de sculpteurs
sont presque plus aussi beaux
que les commandes
sur lesquelles il travaille.
je l’imagine bien
commençant un boulot
et se disant tient
et si plutôt
je ferais pas
de la beauté
sur
mon ciseau?
Vous savez
ces "raccourcis"
qui vous mènent ailleurs
et vous font oublier
ce qui devrait
être
essentiel.
Un morceau
d'imprévu
à écoutez dans "Instantanés du monde au fond des vallées d'Hiva Oa" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 27 août 2014

Un homme libre

On a débarqué avec Poe
chez Tuarae
et il était là
dans son atelier
écoutant la radio
assis
immobile.
Il n'avait pas
mais pas du tout
envie de travailler
"Il fait trop chaud!"
tonne-t-il dans un rire de cascade.
Et puis il attend quelqu'un
et puis on est là
alors quoi.
Le travail attendra
un mois
un an
qui sait?
Ecoutez-le
parler de sa valeur du temps
dans "Instantanés du monde au fond des vallées d'Hiva Oa" (cliquez ici pour entendre le grand homme)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 26 août 2014

Au nez et à l'oeil

Elle parle
et ses mains
volent autour d'elle.
Elle parle
et son sourire
éblouit
jusqu'au soleil.
Elle réfléchit
et ses silences
sont des abîmes.
Poe aime son île
la danse
sa grand-mère presque centenaire
qui danse encore
et qui sent bon.
Poe aime
les traditions
la culture
et le son.
Le son des tambours
le son des flûtes nasales.
Dans un atelier poussiéreux
hop
elle souffle dessus
et en joue illico
mordue.
Ecoutez-là dans "Instantanés du monde au fond des vallées d'Hiva Oa" (cliquez ici pour entendre Poe jouer)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 25 août 2014

Ecouter la mer

C'est ici
que Poe a décidé
de m'emmener
pour illustrer ces propos
sur le commencement du monde
en tout cas
le commencement de la musique.
Le commencement du monde donc
non?
Bref.
Ici
car cette plage
était déserte
comme de nombreuses plages
des Marquises.
( eh oui, vacanciers de la côte d'Azur ou de la Vendée, ça vous fait rêver, hein?)
Mais surtout

dans le coin
la mer battait la roche
en un son
qui allait faire battre
le coeur des hommes
les bras des femmes
et moi
des mains
devant une telle beauté.
Ecoutez, c'est dans "Instantanés du monde au fond des vallées d'Hiva Oa" (cliquez ici pour entendre l'émisssion)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 23 août 2014

Des filles, des filles, des filles

 Quand j'ai dit à Don
que j'aimerais bien
le voir travailler
il n'a pas hésité une seconde
"Oui oui, on peut improviser quelque chose"
Don aime les portraits
alors
en deux coups de fil
il a appelé
deux trois connaissances du quartier.
L'idée était
de tester un fond blanc
pour faire des photos
à la Richard Avedon quoi
pas moins.
Ce qui a été le plus difficile
à trouver
a été
le fond blanc.
Pas les modèles
à mettre devant.
Étonnant?
Pas vraiment
c'est ça
la vie
dans
les îles.
Ecoutez, c'est dans "Instantanés du monde sous le ciel de Tubuai" ( cliquez ici pour entendre la séance de pose)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 22 août 2014

L'homme aux piments

C'était la fin de la journée
on s'est assis sous la véranda
et on a causé
avec Don.
J'ai décliné la bière
opté pour le café
la lumière était belle
les mots venaient bien
tout se passait à merveille
il y avait juste
sur la table
devant Don
ces deux piments.
Et Don n'étant pas un perdreau de l'année
je ne me suis pas permis
de lui taper sur les doigts
quand il jouait avec ces deux piments.
En quoi ça me gène?
ÇA FAIT DU BRUIT
eh oui.
deux piments qui gigotent entre les doigts
je vous assure
c'est vraiment pénible.
Mais bon
allez
ça passe
car la lumière
était jolie.
ça s'entend pas
je sais
quoique.
Ecoutez, vous verrez bien, dans "Instantanés du monde sous le ciel de Tubuai" (cliquez ici et ouvrez l'oreille)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 21 août 2014

Miss Jeannette

Quand j'arrive chez Don
Jeannette me propose un café
et aussi
me scrute
reste là durant l'interview
fait du bruit avec sa tasse
les croquettes du chat
qu'elle verse
bruyamment
tourne
vire
part
revient.
Don me montre des photos
de Jeannette
quand il l'a rencontrée
elle était miss Tubuai
dans les années 70.
Une beauté
évidemment.
Jeannette me pique des yeux
qui pétillent
me sourie
me rassure
quand on doit aller à l'église
et que je suis en short.
"Les gens ici ne regardent pas comment tu es habillée, mais ta gentillesse"
Jeannette me tourne autour
m'observe
me propose un autre café.
Ecoutez Don parler de celle
qui l'a arrêté là
en plein vol
au tout début
de son tour du monde
dans "Instantanés du monde sous le ciel de Tubuai" (cliquez ici pour entendre l'émission de radio)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 20 août 2014

Instantanés sensibles

Quand Don est arrivé
dans les années 70
sur l'île de Tubuai
il fallait bien
qu'il fasse quelque chose.
Il s'est dit
tient
je vais aller à la pêche
avec ma belle-soeur
et apparemment
c'était pas une bonne idée.
Il s'est dit
tient
je vais faire des photos.
Oh
il n'en fallait pas des tonnes
une photo d'identité
par ci
par là
d'un mariage
d'un bébé.
Aujourd'hui
il possède
une collection
de visages
passionnants.
Tous nimbés
des lumières
et des voiles
du ciel de Tubuai
dans leur
plus simple
expression.
Ils vous absorbent
Don se laisse prendre
aussi
écoutez-le dans "Instantanés du monde sous le ciel de Tubuai" (cliquez ici, vous l'entendrez en parler...)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 19 août 2014

Face au large

Elle regarde l'océan
d'un peu loin
au bout de l'allée de sable.
Sans trop s'approcher
on ne sait jamais.
C'est là
que Don s'est échoué
en cours de tour du monde
c'est là qu'il a décidé
d'arrêter son périple
de se poser.
Il a construit sa maison
un peu loin de la rive
au cas où
l'envie de repartir
lui reprendrait?
Pas sûr...
Ecoutez-le
dans "Instantanés du monde sous le ciel de Tubuai" (cliquez ici pour entendre sa vie au long cours)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 18 août 2014

Jack et moi

Je n'ai fait que passer
à Tubuai.
Enfin
j'ai passé moins de temps
qu'ailleurs.
Je ne voulais pas trop
je voulais plutôt
plutôt
aller
plus à l'ouest
plus au sud
plus
là-bas.
Mais ici
quoi?
Evidemment j'ai trouvé
des gars avec des chevaux
et là
un type
aux allures de Jack Nicholson
posant
devant un photographe
anglophone
en hurlant
tel un joker.
Si si.
C'est Don.
Ecoutez-le
il parle
quand il ne hurle et ne rit aux éclats
dans "Instantanés du monde sous le ciel de Tubuai" (cliquez ici vous entendrez l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 16 août 2014

Longue nuit


Elle est comme ça
la fleur d'ylang
si vous voulez lui extraire
tous ses parfums
il ne faut pas la lâcher
jour
et nuit.
Il sourit encore
le gars qui va devoir
s'en occuper
mais ça ne durera pas.
C'est que la belle
est une dure à cuire.
Pour l'heure
ces fleurs-papillons sommeillent
sur des lits de palmes tressées
mais bientôt
elles seront versées
dans la cuve
et l'homme
lui
devra pousser le feu
à des températures démoniaques
chauffer
chauffer
chauffer encore
pour voir
l'essence perler.
Des effluves
trop forts
pour être agréables
emplissent petit à petit
l'auvent de tôle
où crépite le pluie.
Dans un coin
un sac de jute tendu
sur deux piquets
fait office de lit
pour l'homme de quart.
24 heures
au pied de l'alambic.
chauffant
surveillant
sans
cesse.
Ecoutez les forçats du parfum
dans "Instantanés du monde à Combani" (cliquez ici pour partager leur longue nuit)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 15 août 2014

Femme à l'enfant

Elles remontent la pente
en soufflant
le panier plein
de fleurs d'ylang
calé sur la tête
et à bout de bras
deux salouvas
noués au quatre pointes
emplis
de fleurs
aussi.
Elles peuvent ramasser ainsi
de douze à vingt kilos
chaque matinée.
Deux chiffres
notés
sur un carnet
au crayon de papier
par Papa Abdou.
Il n'est pas permis
de cacher son petit dernier
au coeur
des fragrances.
Prière de le déposer
avant
la pesée.
Ecoutez-les gazouiller
et les femmes
chantonner
dans "Instantanés du monde à Combani" (cliquez ici pour entendre le son du parfum)
Photographie©Anne Bonneau


jeudi 14 août 2014

A saisir

C'est à l'aurore
que l'on charge
les paniers de coco
sur les têtes.
Vite.
Tous les quinze jours
on cueille fissa
les fleurs
de l'ylang-ylang.
Vite.
Alors que Papa Abdou
répond à mes trop nombreuses questions
ses lèvres bougent
au rythme de ses doigts
causant
et
cueillant
sans cesse.
Entassant les fleurs
dans son chapeau
qu'il a retiré
machinalement
quand ses mains
étaient pleines.
Vite.
Cette fleur-là
ne permet pas
de digressions
sitôt cueillie
sitôt portée au feu
au flanc de montagne
sous l'abri de tôle.
Les paniers de coco
restent là
les cueilleuses
partent à la rivière
achever la lessive.
Les hommes prendront le relais
de la fleur
et du feu.
Vite.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Combani" ( cliquez ici pour entendre le rythme de l'ylang)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 13 août 2014

Tu seras un arbre, mon fils

Quand il était petit
son père a dit
à Papa Abdou
de planter.
Un arbre
ou deux
juste de quoi
prévoir
la vie
pouvoir
être nourri.
Depuis
Papa Abdou
a planté
des centaines d'ylang-ylang.
Bon an mal an
l'ylang l'a nourri.
Aujourd'hui
l'alambic est obsolète
les cueilleuses sont rares
l'ylang ne nourrit plus.
Mais quoi.
Que faire d'autre
quand les arbres de votre vie
sont là
étagés sur des hectares
de montagnes
que vous avez défrichées.
Les couper?
Commencer autre chose?
Allons...
Sous les arbres
les enfants jouent
avec les fleurs-papillons d'ylang.
Au-dessus
des cocotiers
des arbres à pain
nourrissent
encore
Papa Abdou.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Combani" (cliquez ici pour entendre les arbres bruisser, sous les mots des hommes)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 12 août 2014

De la modestie

Pas plus modeste
que cette plante-là.
Tapie dans les brumes
des montagnes mahoraises
les pieds dans la boue
le tronc noueux
les branches tortueuses
telles des moignons
et la fleur
ah, la fleur
la fleur
couleur pudique
verte
qui ne ressemble à rien
enfin si
à un feuille
quoi.
Quand les cueilleuses déversent
leur panier d'ylang-ylang
devant l'alambic
on oublie la pluie
on oublie le brouillard
on oublie la boue
on oublie les visages crispés
d'effort
de fatigue
on oublie le feu
de l'alambic
la rouille
et les nuits de veille.
Le parfum
de l'ylang-ylang
a des pouvoirs
d'absolution.
Ecoutez Papa Abdou en parler
avec son merveilleux accent
dans "Instantanés du monde à Combani" (cliquez ici pour l'entendre parler de son amour, l'ylang-ylang)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 11 août 2014

Parfum clandestin

Les arbres sont bas
les branches poussent
comme les bras
des fantômes.
Sur les ongles
de ces fantômes
parfumés
s'épanouissent
les fleurs
d'ylang-ylang.
Les arbres sont bas
et dessous
passent
des ombres.
Celles des cueilleuses
qui doivent souvent parfois
ne faire plus de bruit
qu'un fantôme.
Difficile de trouver
les mains
prêtes à cueillir
l'ylang-ylang
de Mayotte.
Seuls
les doigts
clandestins
se plient
à de telles
besognes.
Ecoutez-les, dans "Instantanés du monde à Combani" ( cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 9 août 2014

Les mots de l'eau

Déjà, il a un superbe accent
mauricien
monsieur Marot
et ensuite
il emploie des mots
qui me sont 
aussi
abscons
que ceux
de la fille
de la météo marine
à la radio.
Je comprends rien.
J'adore.
Il vous parle du sel.
Du sel.
Vous croyiez qu'il y avait plus simple que le sel
même le ciel
est plus compliqué
non?
Eh ben non.
Monsieur Marot vous égrène
des histoires
de 
degrés baumé
et de trucs
qui finissent 
par "ure" ou ium"
et qui ne sont ni
des vergetures
ni de l'aluminium.
Je comprends rien.
J'adore.
Photographie©Anne Bonneau



vendredi 8 août 2014

Le prix du sel

Il ne coûte pas cher
mais il rapporte
son autonomie
au pays
qui produit suffisamment
pour saler
tous les caris
de l'an.
Sauf en cas
d'années
de cyclones
sur
cyclones.
Il permet aussi
par temps
de très très beau temps
l'autonomie
financière
des paludières.
Mais ça
c'est à peu près
aussi fréquent
que les années
de cyclones
sur
cyclones.
Ecoutez les ouvriers du sel en parler
dans "Instantanés du monde dans les eaux mauriciennes" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 7 août 2014

Chambre noire immaculée

Il fait très sombre
dans cette salle blanche.
Les yeux mettent du temps
à s'adapter
après le reflets des salines.
Et ce jour-ci encore
les femmes s'échinaient
à vider le sel
tenu ici
au sec.
La salle au sel
n'était pas pleine.
Parfois
le blanc monte
jusque sous les toits
falaises abruptes
que les hommes
piochent
dégoulinant
car si le blanc est frais
ici
dès qu'on s'acharne
à l'extraire
de la masse
il vous en fait voir.
Du blanc
du noir
des caves
de la sueur
du frais
du brûlant
du corrosif
c'était étrange
cet endroit
mauricien...
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde dans les eaux mauriciennes" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 6 août 2014

Entre mer et terre

Elles vivent au bord de l'eau
elles vivent de l'eau
les paludières de Tamarins.
Mais que l'eau du ciel
vienne à tomber
et leur travail
part
à
vau-l'eau.
Que le vent vienne les aider
et c'est parfois pire
car enfin
la saison du sel
est aussi
la saison de la canne
à Maurice.
Quand les champs sont mis à brûler
le vent dépose
mille escarbilles
sur le blanc
de leur ouvrage
immaculé.
A refondre
ce sel-là
et les paludières
de refaire
la route inverse
du sel
à l'eau.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde dans les eaux mauriciennes" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 5 août 2014

Parfum d'ébène

Ici commence
le domaine des filles
sitôt passés
les parfums d'ébène, de camphre ou de teck.
Des filles
rien de tel
pour monter des haubans.
Miniatures
cela s'entend.
Y'a pas mieux
pour tisser des échelles
et coudre les voiles.
C'est Gaétan de Chazal qui vous le dit.
Le bois c'est pour les gars.
Il ajoute aussi
que c'est bien grâce à eux
qu'il n'existe plus aujourd'hui
le moindre pied
d'ébénier
de camphrier
ou de teck
dans les forêts mauriciennes.
"On les a démolies en 25 ans de fabrique de miniatures".
Avant eux
c'étaient les charpentiers de marine
Hollandais
Britanniques ou Français
qui s'étaient taillés la part du lion
avec
leurs vrais
leurs grands
bateaux.
Ecoutez ces drôles d'histoires d'eaux
dans "Instantanés du monde dans les eaux mauriciennes" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 4 août 2014

La bonne eau

Cette semaine
les "Instantanés du monde"
plongent
dans les eaux mauriciennes.
Pas pire pour un 4 août.
Et forcément
au bout de trois tours de barquasse
et deux plongeons
va voir
ce qu'il y a dessous.
Pas que des poissons.
Des gars
qui parlent des eaux
qui vous entourent

et qui ont des histoires
"extraordinaires! c'est fascinant vous savez!"
Exactement le genre de mots
qui me font bondir
hors de l'eau
pour être toute ouïe
(l'eau ça fait des glou dans les oreilles)
surtout
quand
ils sont prononcés
avec
un accent mauricien.
Ecoutez Gaétan de Chazal
parler des batailles navales
et autres coques de noix
en escale
sur les douces
eaux
mauriciennes
dans "Instantanés du monde, dans les eaux mauriciennes" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

samedi 2 août 2014

Fait rouler les souvenirs

Vous l'avez entendu
Tristan Bréville
cette semaine
dans "Instantanés du monde à l'île Plate"?
Vous pouvez encore
cliquer
et l'écouter.
Cet homme-là n'arrête jamais
nourri de ses archives iconographiques
et de son talent de conteur
il publie
son histoire
enfin
l'histoire
de son pays
au travers
des moyens
qui existaient
pour se rendre
d'un lieu
à l'autre
avec tout ce que cela entend
de plus
que de la simple mécanique.
Après l'avion, le train, et les navires
Tristan prend le bus
son dernier ouvrage s'appelle "La grande histoire du bus mauricien"
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 1 août 2014

Le ciel te parle

On est parti de bon matin
par très beau temps
et pour ceux celles
sujettes au mal de mer
c'était presque parfait.
Presque parfait
si l'on sait
fixer le regard
tel un buffle en méditation
sur l'horizon
sans penser à rien.
( Bon depuis, j'ai compris qu'il y a d'autres solutions que de ne penser à rien en bateau, pour ne pas avoir le mal de mer, là, par exemple)
On est  je suis arrivée sur l'île
donc
encore frais fraîche.
Sitôt le pied à terre
tout va bien.
Et puis
au fur et à mesure
que Tristan
déroulait le fil de l'histoire
de cette île
au fur et à mesure
que remontaient
les mots de Jean Marie Le Clézio
la quarantaine
les feux
la maladie
les bûchers
le ciel
lui
se couvrait.
Tant et si bien
qu'à la fin
de l'histoire
Plate et Gabriel
n'avaient plus rien
d'un refuge
et même
un air
glaçant.
Les éléments
à l'unisson.
On rentre?
Ecoutez cette histoire cruelle et magnifique
dans "Instantanés du monde à l'île Plate" (cliquez ici pour entendre l'émission de radio)
Photographie©Anne Bonneau