mardi 31 juillet 2018

Le bleu obligé

Que croyez-vous qu'il soit possible de faire
quand on est né à l'Anse Mourouk
sur l'île de Rodrigues?
Evidemment il y a la pêche
mais pas seulement
d'ailleurs la pêche ne suffit guère
à faire vivre une famille entière.
Il y a d'autres options
si l'on ne veut pas quitter le bleu
les bleus
écoutez-les, dans "Instantanés du monde à Mourouk"

lundi 30 juillet 2018

Prenez l'eau

C'est une île où le regard
dégringole naturellement
vers les bleus des contrebas.
Où le vent vous fait pencher
vers les rives en découpes de dentelles.
Connaissez-vous Rodrigues?
On vous y emmène cette semaine!
Et bien sûr
comme toujours
il sera question
de ne pas regarder de haut
 - drône mon ennemi!!!-
mais bel et bien
de se glisser
dans le quotidien
de ceux qui vivent ici
sur les bleus insolents
d'un lagon.
"Instantanés du monde à Mourouk", à écouter ici!

vendredi 27 juillet 2018

Il est frais, il est frais!

Et c'est vrai
sur les dalles de basalte
il est frais
le poisson!
Faut dire que si comme nous
vous jouez à remonter le temps
et découvrir
d'où il vient
et par qui il a été pêché
vous découvrirez que les banyans
sont sur les grèves
les pieds dans l'eau.
Suivez-nous
vous comprendrez!
dans "Instantanés du monde à Bambous-Virieux"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 26 juillet 2018

Pêcheuse, de mère en fille

Elles sont comme ça
Fleurette et Cindy
le dimanche
elles descendent au bord de la mer.
Pas pour se baigner
ou se dorer
juste
pour repérer si sur la ligne d'horizon
surgit la barque de leur mère.
Moi je ne vois rien
que déjà elles reconnaissent
parmi d'autres pointillés
la bleue
" la voilà!"
Elles auront le temps alors
de remonter faire le tri
dans les oignons à repiquer
avant de redescendre fissa
d'un pas leste
aider Maman
à remonter la barque sur la grève.
Ecoutez cette équipe de pêcheuses
dans "Instantanés du monde à Bambous-Virieux"
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 25 juillet 2018

Peur de l'eau

Même pas peur
de l'eau
Marie-Claude.
Même quand le lagon écume
et que passée la barrière de corail
les vagues giflent sa barque.
Mais elle a eu trop peur
oui
pour son mari
partant en mer.
Tant et si bien
qu'elle a aussi
passé son diplôme de pêcheur
histoire d'être toujours ensemble
sur les flots
déchaînés ou pas
mais enfin
ensemble.
Ecoutez les choix
de cette Mauricienne
unique
dans "Instantanés du monde à Bambous-Virieux"
Photographie©Anne Bonneau

mardi 24 juillet 2018

D'oignons et d'eaux douces

De quoi vit-on
à l'île Maurice
quand on est loin
de la ville climatisée
des hôtels climatisés
des voitures climatisées?
On vit de la terre
et des eaux.
Et on évite de se laisser tenter
par les vendeurs ambulants
qui parfois
s'aventurent
dans les villages sans plages de sable blanc
sans restaurant
sans grève
et non sans faim.
Suivez-nous
dans les quêtes des femmes
tendues entre la terre et l'eau
leur gagne-pain
dans "Instantanés du monde à Bambous-Virieux"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 23 juillet 2018

Femmes d'eaux

Elles ne portent ni combinaison high-tech
pas plus que matériel sophistiqué
et pourtant
elles ne craignent pas
de se jeter à l'eau.
Ici,
chez elles
sur la côte Est de l'île Maurice.
Elles sont pêcheuses.
Ne s'adonnant pas seulement
à la collecte minuscule
pied à terre
mais
elles ont décidé
de prendre
la pleine mer.
Ecoutez Fleurette et Marie-Claude
dans "Instantanés du monde à Bambous-Virieux"

vendredi 20 juillet 2018

Partir ou rester?

Partir ou rester
c'est une question
qu'ils se sont tous posés
lors de la rétrocession
de Pondichéry à l'Inde.
Mille choses ont guidé leur choix
leur place dans la société
leur attachement à la terre
ou aux eaux
qu'ils fendent depuis des générations.
Ils sont restés, les amis de monsieur Coumarassamy
à Kalapet
ceux qui ne sont pas
peut-être
allés déjà beaucoup plus loin
dans la ville proche
Pondichéry
poursuivre leurs études
au lycée français
ceux qui avait un horizon plus bleu
que le tricolore annoncé.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Kalapet"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 19 juillet 2018

Nuée d'enfants

Il y en a qui s'enfuient
en vous voyant
quand vous débarquez dans leur village
ciel une inconnue!
Et d'autres
- beaucoup plus nombreux-
qui volent vers vous
telle une nuée de papillons.
Question de pays
question de culture.
Ici en Inde du sud
vous êtes sûr d'un accueil
plein de sourires
et de rires en cascade.
Bien plus nombreux
que du temps où monsieur Coumarassamy
vivait ici.
Il a fallu construire une deuxième école
on en a profité pour arrêter la mixité.
Ah.
Ecoutez l'histoire
et ses grelots de répercussions
dans "Instantanés du monde à Kalapet"
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 18 juillet 2018

Etre enfant

Etre enfant aujourd'hui
dans un village indien
c'est juste aux antipodes
d'une enfance
il y a soixante-dix ans de cela.
Monsieur Coumarassamy retourne
dans son village d'enfance
et se reconnait aussi
sans doute
dans ceux qui jouent de rien
d'un bâton
d'un caillou
-pour tirer sur les corneilles!-
il s'émeut
ne la joue pas nostalgie
ni "c'était mieux avant"
écoutez-le
dans "Instantanés du monde à Kalapet"
Photographie©Anne Bonneau

mardi 17 juillet 2018

En français dans le texte

Ceci est une invitation.
En français dans le texte.
Une proposition
au retour en arrière
dans le temps
pour une poignée de minutes.
Ok vous pouvez le faire vous même
juste
en allant baguenauder
dans les rues de Pondichéry.
Pas le temps?
Ok, on vous y emmène
aux côtés d'un vieux monsieur
qui se souvient
du temps
où ici
c'était français
et il le raconte
dans le français qu'il a conservé
vu qu'il a quitté cet endroit
pour suivre la France
quand elle est partie de là.
Ce n'est ni tout rose
ni tout noir
c'est la vie
Photographie©Anne Bonneau

lundi 16 juillet 2018

Prendre un train

A quoi bon prendre un train
quand ça va plus vite en voiture?
Ben pour ça par exemple
pour ce qui ne se voit pas de la route
et quand il s'agit d'un train en Inde
pour les heures
justement
qui défilent entre les fenêtres du train
et votre imaginaire.
On a joué à cela avec monsieur Coumarrassamy.
Prenez le train
qui va faire sas
entre votre vie d'aujourd'hui
et votre enfance
dans un village
de la colonie.
On vous raconte tout cela
dans "Instantanés du monde à Kalapet"
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 13 juillet 2018

Fendre les flots

Sur les rives des lagunes
de l'île de Vypeen
elles se reproduisent comme jacinthes d'eau
les barques plates et effilées.
Ici tout le monde pêche
ou presque.
Ceux qui ne pêchent pas?
Ils fabriquent des bateaux!
On vous emmène
sur les chantiers navals
à l'ombre des cocotiers
c'est dans "Instantanés du monde à Vypeen"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 12 juillet 2018

Accord terre-mer

Nul besoin de choisir
quand on vit sur l'île de Vypeen
entre prendre les eaux
ou pas.
On est d'ici
on vit des rives
on plantes les filets depuis la terre
et on tire sa pirogue
c'est selon
le temps des marées
les caprices du temps
l'heure d'y aller
ou d'échapper au vent.
On les a suivi tous
les gros mareyeurs
les petits pécheurs de poignées de sardines
ou d'anchois
enfin
de minuscules
de pincée
de fretin
de ceux qui s'en contentent
ou noient leur chagrin
de n'être pas de haute mer
des eaux profondes
des courants puissants.
Ecoutez-les, les minuscules
et les autres
dans "Instantanés du monde à Vypeen"
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 11 juillet 2018

Filets d'ombre

Ils sont connus
les filets chinois du Kerala.
Ceux de Cochin
sont la proie des objectifs
des caméras
des appareils photos
et c'est vrai
qu'ils sont aussi gracieux
qu’envoûtants.
Ici
à Vypeen
ils peuvent monter et descendre tranquille
pas de bardées de touristes
en train de s'ébaubir
à chaque fois que l'on vide
des brassées de poissons.
Tranquille.
Piqués le long des rives des eaux peu pressées des lagunes
animant les soirées de lune
plus passivement
qu'un spectacle de Kathakali.
On vous emmène les suivre
enfin
surtout la vie des hommes
qui s'y attèlent
et suent sang et eau
à vivre
de leur balancement nourricier.
Ecoutez-les ici dans "Instantanés du monde à Vypeen"
Photographie©Anne Bonneau

mardi 10 juillet 2018

Le temps de rire

Cela les fait souvent rire
quand je prends place à leurs côtés
les travailleuses
les ouvriers
les petites mains
les laborieux
bref
les humains.
Cela les fait glousser
que je tire à moi
un de leur petit tabouret
et que je ne reste pas juste là
à observer de haut.
Rien de tel qu'un tel job
décortiquer des crevettes
pour avoir le temps
de rire
et
de causer.
Parfois ça dure
et on finit
par aller boire un thé
toutes ensemble
quand c'est la fin de la journée.
Venez partager un temps
avec les femmes de cette île de labeur
dans "Instantanés du monde à Vypeen", à écouter ici.
Photographie©Anne Bonneau


lundi 9 juillet 2018

Artiste en résidence

Non, en fait
il n'est pas en résidence
éphémère
sur l'île de Vypeen
cet artiste plasticien
armé de stylets et de burin.
Il a bel et bien décidé
Marc Delorme
de se poser ici
tel la noix de coco
tombée là
et qui germe tranquillement
depuis plus de vingt ans.
Nous vous invitons sur son île
au Kerala
et vous rencontrerez tous ceux qui vivent
comme Marc
des richesses du lieu.
La faune, la flore
et
les eaux.
"Instantanés du monde à Vypeen", ça s'écoute ici!
Photographie©Anne Bonneau

dimanche 8 juillet 2018

Éloge de l'abandon

Parce qu'il est temps
parce que c'est la saison
parce que vous en avez besoin
-non?-
nous vous invitons
à vous perdre
à vous laisser errer
à vous abandonner
au fil
au fil de l'eau
au fil du temps
au fil des ondes
sans compter
sans regarder.
Pour ce début de voyage imaginé
que vous soyez au cœur de l'été
ou au seuil
d'un hiver austral
plus ou moins doux
venez
vous plonger
dans les flux d'un ferry
sur la baie de Cochin
nous vous ferons découvrir
les vertus du temps mort
ou au moins
pendu
suspendu
dans "Instantanés du monde à Vypeen"
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 6 juillet 2018

Sept îles

On ne voit plus rien
de ce qu'était Bombay
avant
de son passé lacustre
des sept îles
qui forment aujourd'hui
cette masse vibrionnante.
Sauf peut-être ici
à Sassoon dock
au pays des Kolis
une petite bulle
de calme
coincé derrière les séries de buildings
avec vue sur mer.

les femmes portent encore des saris aux couleurs de blush
noués serrés entre les jambes
remontés haut sur la cuisse
comme des mini-jupes.

l'air est saturé des odeurs de crevettes
que l'on décortique sous les porches de béton
que l'on empile dans des paniers tressés
que l'on porte
haut
sur la tête
en dispersant derrière soi
les odeurs et les cris des corneilles
suivant de près.

les barbiers ont un miroir cloué au mur sur le trottoir
et les journaux sont collés chaque matin
juste à côté
pour les chalands.
On vous emmène dans ce lieu de vie
dans "Instantanés du monde à Bombay Sud"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 5 juillet 2018

Pas si Brit'

"La cour de justice est le second plus grand bâtiment après la gare Victoria, la gare est vraiment immense. Et ici non plus vous n’avez pas le droit d’entrer mais ils ont des sculptures  très intéressantes. Avec un grand sens de l’humour ! ils ont des renards en habit de juge ! Il y a un singe avec un œil bandé qui tient la balance de la justice, toutes sortes de choses sarcastiques comme ça ! On se demande si le constructeur n’avait pas quelques différents avec les entrepreneurs anglais, ou avec son patron, et c’est pourquoi il a fait faire tout cela !"
Sandhya Merchant, passionnante et passionnée par Bombay
à écouter, dans "Instantanés du monde à Bombay Sud" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 4 juillet 2018

De la vertu des premières heures du jour

Elle me demande sur la pointe des pieds
Sandhya
si l'on peut se lever très tôt le matin.
Sandhya est une dame très polie
qui sait
que le chaland lambda
aime la grasse mat'
et les petit déj' qui n'en finissent plus...
Très tôt, moi, ça me va.
Même si à première vue
je ne vois pas trop pourquoi
vu qu'on s'en va
causer architecture et urbanisme.
En vérité en vérité je comprends vite. (!)
Très tôt
c'est juste ce qu'il faut
pour s'entendre
dans la rue
à Bombay
et ne pas risquer la mort à chaque traversée de rue se faire bousculer
en marchant le nez en l'air.

comme c'était un dimanche
il fallait juste faire attention
aux balles perdues.
Cricket de rue
c'est la tradition.
Un moment délicieux
à écouter
dans "Instantanés du monde à Bombay Sud" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 3 juillet 2018

Entrez si vous osez

"à vos risques et périls"
c'est écrit
à l'entrée d'un bâtiment
hautement historique
de Bombay.
Hautement historique
car le premier
sur le territoire indien
où a été projeté
un film. ( français, soit dit en passant, des frères Lumière, eh oui, déjà à cette époque on était fou de ciné, à Bombay...)
Mais voilà
pas de plaque
pas de tapis rouge
juste
un bâtiment
rongé par les ans.
Et situé
en plein coeur
d'un des quartier
les plus onéreux
de cette cité
aux loyers parmi les plus extravagants
de la planète.
Loyer de 1945
plafonné
au prix d'une ampoule électrique
ou presque.
Alors que partout ailleurs
ça flambe.
Du coup
les proprios n'entretiennent plus
et tout part à vau-l'eau.
Sauf les histoires
que Sandhya vous murmure
en ces lieux
qui pourraient faire froncer le nez.
On n'est pas du genre à froncer le nez
dans les Instantanés.
Ecoutez, la passionnante Sandhya
et ses mille histoires
dans "Instantanés du monde à Bombay Sud" (cliquez ici pour entendre l'émission, et régalez-vous)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 2 juillet 2018

Se voiler la face?

Ils sont nombreux
ceux
qui tremblent
juste
en entendant
le mot
"Inde".
Nombreux aussi
ceux qui rêvent
ou sourient aux anges.
Bon.
Qu'avez-vous vu
que verrez-vous
de ce pays?
Juste
sans doute
ce que vous avez décidé
de venir voir.
Par chance
parfois
des voiles tombent
ou d'autres
viennent se poser
sur ce que l'on était venu voir
-comme ici, la porte de l'Inde, photographiée des "milliards de millions" ( truc pour dire "je n'ai pas les chiffres"...!) de fois par jour-
et du coup
cela oblige
à regarder ailleurs.
Il y en a aussi
de nombreux
qui râlent
alors
parce qu'ils sont venus
pour "faire" Bombay
et qu'ils ne peuvent même pas
prendre en photo
la porte de l'Inde.
Bon.
Ecoutez Sandhya raconter Bombay Sud
avec ou sans porte
mais sans vous voiler
l'histoire
dans "Instantanés du monde à Bombay Sud" (cliquez ici pour commencer la balade)
Photographie©Anne Bonneau