Vie Privée

Dans les cours intérieures

des maisons

des ruelles

de la vieille ville

de Zanzibar

les femmes

se laissent aller

à une certaine

liberté

de costume

autant que de manière.

Vie privée.

Ici

sous les regards

des voisins

dominant d'un étage

d'une terrasse

d'un appentis

de tôle

ajouté.

Privée?

Si dans la rue

les donzelles

sont voilées

comme des boutres

ici

les voiles

tombent.

Mais alors

un regard

de cour

est-il moins corrosif

qu'un regard

de rue?

Ah mince

je n'avais peut-être pas le droit

de regarder?

Écoutez les nuances du public

et du privé

à Zanzibar

dans "Instantanés du monde à Stone Town" ( cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie © Anne Bonneau

Se perdre, toujours

Vous qui suivez

pas à pas

ces Instantanés

vous connaissez mon goût

pour l'égarement.

Égarement de la route

cela s'entend.

Ici

et là

et encore là.

Bref

j'aime me perdre.

Et pour ce faire

y'a quelques règles

ne pas utiliser de GPS

(bon, sur la frontière Inde-Pakistan, de toute façon, ça fonctionne pas, "blank" qui disaient...)

voire 

ne pas utiliser de carte

voire

utiliser une carte

approximative

avec écrit en tout petit en bas

"not to scale"

et autres vertiges.

Mais le mieux

est quand même

de choisir

des destinations

propices

à l'égarement.

Égarement de la route

j'entends

ne me prêtez pas des légèretés qui me sont étrangères.

Et Zanzibar

la vieille ville de Zanzibar

est parfaite

pour se perdre.

Un lacis de ruelles

encourageant

l'abandon

du temps.

Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Stone Town" (cliquez ici pour entendre l'émission qui se ballade dans les ruelles) 

Photographie©Anne Bonneau

Melting vieux-pot

Elle est piquée là

entre deux eaux

Zanzibar

entre l'océan Indien

l'Afrique

et l'Arabie

sur ces routes

qui nourrissent

sans discriminer

qui apportent

dans son giron

tout ce que les points

cardinaux

ont

de bon.

C'est pas nouveau

mais c'est encore

un peu

là.

Il y a de tout ici

de l'Inde

de l'Afrique

de l'Arabie

de l'Europe en grain de sel

ça se voit

sur les visages

ça se sent

dans la cuisine

ça s'entend

dans la musique

écoutez

c'est dans "Instantanés du monde à Stone Town" (cliquez ici pour entendre, sentir, goûter...)

Photographie©Anne Bonneau

Loin du continent

Elle n'est pas bien loin

du continent africain

l'île de Zanzibar.

Mais pourtant

à causer avec les vieux

elle semble

à des lieues.

Levant le bras

faisant voler

leurs larges manches

blanches

ils tranchent.

Là-bas

là-bas

et quand ils disent cela

leur main s'envole

loin.

Au bout de leur doigts

il y a 

loin

le Tanganyika.

Ils l'appellent encore comme ça.

50 ans tout juste

que le Tanganyika

est parti à vau-l'eau

ça en dit long

sur la relation

que Zanzibar

entretient

avec

son plus proche

voisin.

A écouter dans "Instantanés du monde à Stone Town" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

Gardien des lieux

Il connait tout ici
Anif.
Il connait tout le monde
dans son village.
A l'aise partout
avec tous.
Il est né ici
et n'en est guère parti.
Il est gardien
des maisons
de ceux qui sont loin.
Pour nous il a été aussi
interpète
chauffeur
cuisinier
gardien
garde du corps
professeur
j'en passe et de plus extravagants.
Il parle anglais
gujarati
créole
et sans doute d'autres langues
si besoin.
Suivez-le
dans "Instantanés du monde à Kamboli"
Photographie©Anne Bonneau

Partir revenir

Ils sont nombreux à partir
pour pouvoir vivre
ailleurs
en Afrique du Sud, au Canada, en Grande Bretagne...
Il y a ceux qui restent
parce que bon
ici
c'est leur pays.
Il y a ceux qui reviennent
parce que bon
leur terre
ils l'ont dans la peau.
Tous ont de bonnes raisons traçant leurs chemins de vie.
Tous sont amenés à faire des choix
partir
revenir
et ce n'est pas demain
que cela changera...
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Kamboli"

Photographie©Anne Bonneau

Compter les moutons

En fin de journée,
le ciel s'est couvert
comme ça
en plein milieu d'un été
qui vous promet des 45°
sans sourciller.
Le chauffeur a haussé les épaules
en ne rêvant même pas
d'un orage rafraîchissant.
En écho est apparu soudain
une usine de coton
déversant ses moutons
jusqu'au pied de la route.
L'or blanc du Gujarat.
Les cultivateurs vous en parlent
dans "Instantanés du monde à Kamboli"
Photographie©Anne Bonneau

La vie et son contraire

Ici dans ce village gujarati
on est exactement
à l'inverse du pays
en terme de population.
Oui, là, on compte les habitants
en fonction de leur croyance.
Bref.
Quand ailleurs on est plutôt à 80-20
ici c'est le contraire.
Musulmans majoritaires.
Qu'est ce que ça change à la couleur des portes?
Au parfum de riz flottant dans les rues?
A la langue qu'on parle?
Aux jeux des enfants?
Pas grand chose évidemment
mais pour le reste
c'est le jour et la nuit.
Les villageois vous expliquent
en détails
dans "Instantanés du monde à Kamboli"
Photographie©Anne Bonneau

Retour au village

Ils sont nombreux en ce moment en Inde

à tenter de rentrer au village.

Refluant des villes qui les employaient

pour retrouver des endroits minusucles

dont les noms apparaissent à peine sur les cartes

-alors dans l'esprit des politiciens

vous pensez bien...-

Bref

Ce n'est pas nouveau

ce va et vient

que l'on peut appeler exode rural

ou opportunités

c'est selon.

On vous y emmène

dans un de ces villages 

presque oubliés

au fin fond du Gujarat

où l'on vit

de la terre

mais aussi

des deniers

de ceux

qui vivent

loin

venez!

Dans "Instantanés du monde à Kamboli"

Photographie©Anne Bonneau

Notre Mère qui êtes aux cieux

Impossible de le voir d'en bas
le shikhara du temple de la Mère.
La Mère?
Entendez la mère fondatrice
de la ville de Bombay.
La divinité
priée par les premiers habitants
des Koli.
Autant dire
l'origine
du monde
de
la mégapole.
Voilà
c'était logique qu'on aille voir là-bas
à quoi ressemble l'origine
au XXIème siècle.
A vrai dire
comme au début
mais avec des guirlandes lumineuses en plus.
Suivez-nous
pour voir
dans "Instantanés du monde à Bhuleshwar"

Photographie©Anne Bonneau

Guidée par les étoiles

C'est son job à Sandhya
vous guider dans sa ville.
C'est sa passion en vérité
de vous dévoiler
ce que vous étiez loin de comprendre
et même de voir
en vous faisant rencontrer
des maîtres dans des domaines
très très pointus.
Visiter un temple?
Fastoche.
Vous laissez vos savates
ouvrez votre sac à main
passez sous les portiques de sécurité
faites la queue
et voilà
normal.
Sandhya vous amène
derrière les temples
en plein Bombay
où des courettes semblent conservées
depuis une éternité
avec des arbres
et des astrologues.
Entendez, des exégètes
de vos vies.
On les écoute?
Ici, dans "Instantanés du monde à Bhuleshwar"

Photographie©Anne Bonneau

Marchands du temple

Pas question d'arriver les mains vides.
Même si on les visite tous les jours.
Des fleurs
ou des bonbons
c'est selon
mais c'est de tradition
on ne vient pas
voir "ses" dieux
sans leur apporter
un petit quelque chose.
Une aubaine pour les marchands du temple
spécialisés chacun
qui dans une fleur
qui dans un met
qui dans un objet
spécifique à telle cérémonie
ou tel événement astral.
Evidemment on ne comprends pas tout
mais vous avez une passionnée des cultes
avec vous
dans "Instantanés du monde à Bhuleshwar"
suivez-la!
Photographie©Anne Bonneau

Cordes et âmes

C'est drôle les ruelles de Bombay
il y a un instant
vous vous trouviez
dans la section
petits pois et fruits de saison
et là
tout d'un coup
vous buttez contre
pots de poudres
et cordons safran.
C'est un signe.
Un signe
qu'un temple n'est pas loin.
Parce que dans ces ruelles
grouillantes de monde
pas question
pas possible
guère probable
que vous puissiez déambuler
le nez en l'air
en quête d'éléments architecturaux notables.
Dommage
y'en a plein.
On vous y emmène
dans "Instantanés du monde à Bhuleshwar"

Photographie©Anne Bonneau

C'est le bazar

Bhuleshwar c'est le bazar.
Entendez,
c'est là où vous trouverez
tout.
Un bazar étant un marché
-je vous fait grâce des origines persanes du mot en lettres de dentelle-
ici
dans le cœur du vieux Bombay
à Bhuleshwar
vous trouverez
tout
ce qu'il faut
pour vivre.
Oui il y a du monde
visible et invisible
c'est là
que tout a commencé
on s'en souvient
comme de notre première blédine
aux côtés d'une guide d'excellence
alors suivez-nous
au bazar
dans "Instantanés du monde à Bhuleshwar"

Photographie©Anne Bonneau

Qui va là?

Il ne ferme pas l’œil
de la nuit
enfin, pas toutes les nuits,
il y a des tours de garde
mais enfin
pas question de baisser la garde
sur cet îlot
en plein coeur
de l'archipel des Seychelles.
Pas question de laisser s'approcher
le moindre bateau
la plus petite barquasse
le plus (légitime!!!) curieux!
On n'entre pas comme ça
dans les eaux de Cousin
même si vous êtes en famille
avec Giovanni
Valery
ou
Fien.
Pas de cousin qui tienne.
Mais vous avez le privilège de les suivre
dans "Instantanés du monde à Cousin"

Photographie©Anne Bonneau

Balançoire avec vue

Elle était là
se balançant tranquillement
en attente
et évidemment
-n'en feriez-vous pas autant?-
je me suis bien vue
prendre possession
de cette planchette au bout des cordes
avec vue
sur le récif.
Mais les gardiens m'attendaient
pour la visite
et le temps lui
ne me permettait pas
de m'attarder
là
entre air et eau.
Dommage.
pas sûr qu'elle soit souvent utilisée
cette balançoire idéale
pas même par la pincée
de gardiens
vivant ici.
Trop de choses à faire
sur une île déserte
réserve naturelle.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Cousin"
Photographie©Anne Bonneau

Un homme de terrain

Il le connait par cœur
le terrain
son terrain de jeu
son terrain de travail
son terrain de vie.
Alors
quand les visites sont terminées
quand les derniers travaux du jour sont accomplis
ils vous emmène
Giovanni
dans son coin préféré de l'île
tout en haut
de l'îlot
grimpant pieds nus entre les roches
bondissant
appelé par le ciel
griffé de vols d'oiseaux.
suivez Giovanni
dans "Instantanés du monde à Cousin"

Photographie©Anne Bonneau

Accès au paradis

Oui oui
on peut appeler ça le paradis.
Une terre originelle
abritant une faune endémique
avec une kyrielle d'anges gardiens
qui passent leur journée
à traquer
la plante invasive
le braconnier
et le touriste inconvenant.
Vous avez le droit d'y venir
moyennant un droit d'entrée
et la liste d'attente est longue aussi
pas question de voir débarquer
sur cet îlot préservé
des hordes de prétendants
à une vie
plus douce.
C'est aux Seychelles
on vous y emmène
dans "Instantanés du monde à Cousin"

Photographie©Anne Bonneau

Besoin d'une île déserte?

Besoin d'une île déserte?
C'est par ici!
Oh, bien-sûr, l'île de Praslin n'est pas loin
juste là
derrière la dune
au bout du regard.
Ici
sur l'île Cousin
un kilomètre carré
en revanche
pas âme qui vive
à l'année longue.
Seuls
des gardiens.
Des jeunes en short et tee shirt bleus
dont vous suivrez le quotidien
pas moche
dans "Instantanés du monde à Cousin"
Attention
ça fait très envie...
Photographie©Anne Bonneau

Du terroir

Il y croit dur comme fer
à la notion de terroir
Roland Meunier.
A vrai dire
il le connait
sur le bout des doigt
son terroir
sa terre.
Derrière sa case
s'étagent des murets de pierres noires
extraites une à une
dressées l'une contre l'autre
à main de Roland.
Tout ce qui pousse
sur la pente de son terrain
c'est lui qui l'a semé
planté
creusant la terre
et l'amendant
avec l'aide de ses animaux.
Alors forcément
les amateurs ne s'y trompent pas
et déboulent
chez ce charcutier peï
amoureux de sa terre
et de ce qu'elle produit.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Citronnelle"
Photo : Dhareena

Le foot et le reste

On n'a pas parlé foot
avec Roland Meunier!
Pas du tout!
Et pourtant
quand on pose le pied à Rodrigues
il faut savoir
qu'il y a des jours
-heureusement souvent des soirs tard dans la nuit, décalage oblige!-
où plus personne n'est disponible
match prioritaire!
Bref
ce n'est parce qu'il pose
devant son fanion préféré
(je crois pas qu'on appelle ça un fanion mais on ne peut tout de même appeler ça un drapeau, si?!)
Bref
devant son équipe préférée
qu'il ne cause
que d'avant droit
ou autre ailier
à moins que ce soit l'inverse?
Bref
on a plutôt causé
de l'avant droit de Wilma
la truie qu'il engraisse
derrière sa case
et des ailes de volailles
qui picorent
devant chez lui.
Et je vous assure qu'il y a du suspens
et des larmes
(il y avait un enfumoir qui fonctionnait se jour-là pour fumer les saucisses...)
dans "Instantanés du monde à Citronnelle"
Photo : Aileen Flore