jeudi 28 février 2019

Figure de proue


Il n'est pas peu fier
Harikumar
de nous montrer
son
snake boat.
Un bateau
qu'il ne sort
qu'une fois l'an
pour la fête religieuse
d'Aranmula.
En attendant
ben en attendant
il le garde
quoi.
Un petit coup d'huile de poisson
par ci
par là.
quelques réparations
de ci
de là.
Et toujours un œil
sur cette embarcation
divine
Laissez-le vous l'expliquer
Photographie © Anne Bonneau

mardi 26 février 2019

On ne touche pas!


On ne touche à rien!
pas une feuille d'arbre
pas une statue
pas une lampe à huile
on laisse faire 
les prêtres.
Non mais.
Au temple de Mannarshala
la pureté
est un truc de dingue
je veux dire, 
une chose fondamentale.
On traverse les bois sacrés
qui mènent au temple
à peine qu'on a le droit de regarder
de s'emplir les oreilles
des mélopées des Pulluvan
la caste qui parle aux serpents
de jouir de la douceur du sable
des allées
sous la plante des pieds
nus.
Mais
On ne touche pas
Ecoutez Sivan parler de ce temple très pur
au cœur des bois
Photographie © Anne Bonneau

lundi 25 février 2019

Divines ondulations

Elles avancent en silence
vers la mer
en rubans ondulés
silencieuses
telles
des serpents.
Les rivières
du Kerala.
Pas étonnant
qu'ici
on adore
plus qu'ailleurs
Nagas
et autre
Nagaraja.
Des serpents
sacrés
se glissant
dans l’imaginaire
de tout un peuple
Ecoutez les Keralais en parler
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 22 février 2019

La rouge

C'est dans un temple de Kali
la rouge
la sanglante
que vivent les Hijras que nous avons rencontrées.
Cerise sur le gâteau?
On pourrait dire ça!
Et encore
on ne vous montre pas
car il fait nuit
et c'est secret
mais leur temple est de ceux
qui puisent leur force
-incontestable au vu du nombre de dévots de tous bords
présents pour la pujah-
dans les éléments bruts
dans la force du rocher
qui emplit tout l'espace en haut de l'escalier
dans l'obscurité habitant
les niches et les recoins
où l'on adore les Nagas - ces serpents sacrés veillant sur les profondeurs de la terre-
sur les taches blanches des offrandes d’œufs
sur les flammes de cinq mètres de haut s'élevant lors des prières.
Bref
de la démesure
de l'incroyable
du divin.
On vous y emmène
dans "Instantanés du monde à Sion"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 21 février 2019

Comment savoir?

Comment savent-elles?
Ont-elles des connexions plus aiguës que le FBI?
Sont-elles de super indics?
En tout cas
elles savent
les Hijras.
Elles se présentent
aux maisons
aux portes des apprtements
dès qu'un mariage est annoncé
qu'un enfant voit le jour
pour apporter leur bénédiction
mouais
pour demander quelques roupies aussi.
On s'en effraie
car enfin
il est dit
que si un enfant
ne dit pas du premier coup
de quel bord il est
si l'on hésite entre fille ou garçon
hop
les Hijras le volent
c'est ce qu'on dit.
Bartiy, Hijra, vous dit tout, pour de vrai
dans "Instantanés du monde à Sion"
Photographie©Anne Bonneau

mardi 19 février 2019

Ma chambre au temple

C'est dans sa chambre
au temple
que Bartiy a bien voulu nous rencontrer.
Une toute petite chambre
au pied d'un escalier monumental
avec un lit très haut
sur lequel se reposaient deux ou trois sœurs
de Bartiy.
Comprenez des Hijras.
Elle nous a tout raconté de sa vie
de sa naissance sans sexe déterminé
elle a même voulu non montrer
ce que ça donne sur sa plus jeune disciple.
Bah
on a décliné.
C'était l'heure de la prière.
Je suis montée voir si la prêtresse voulait bien que l'on enregistre
et j'ai laissé Kiran, l’interprète derrière moi
pas très rassurée
dans la petite chambre de Bartiy.
L'aventure ne faisait que commencer...
Ecoutez la suite, dans "Instantanés du monde à Sion"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 18 février 2019

Une apparition

Elles surgissent subito
au moment où vous ne vous y attendez pas

au détour d'un chemin
à l'éclat d'un feu rouge
clappant
criant
souriant
d'un rictus parfois sauvage
fortes
et effrayantes pour certains.
Les Hijras.
Impossible de ne pas croiser
ces hommes-femmes
en Inde.
Mais au-delà de la peur qu'elles inspirent
voire du dégoût
de la terreur
et qui sait
de la fascination
dans toutes les classes indiennes
les Hijras
ont elles aussi des castes
des règles de vie
des divinités
des vies
évidemment.
Venez rencontrer l'une d'elle
Bartiy
dans "Instantanés du monde à Sion"
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 15 février 2019

Feu de tout bois

Elle carbure au bois
Elisabeth
comme le veut la tradition.
Alors on lui livre des charretées
de bois de filaos
derrière la cuisine
qui elle
est toujours
loin de la maison
rapport au bois des murs
et au feu
sous les daubes et les mijotées.
Sa cuisine est un exemple vivant
du temps d'avant les extincteurs.
A dix pas derrière
aux murs à claire voix
aux ouvertures nombreuses
où passent les employés
tout aussi nombreux
pour le bois
la pêche
les récoltes de légumes ou de fruits dans la cour
ou d'épices dans les plates-bandes proches
bref
un monde
encore vivant
entrez-y dans "Instantanés du monde au Cap"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 14 février 2019

Une tasse de thé?

Au coin du feu
elle vit là
la bouilloire
d'Elisabeth.
Elle est la première le matin
à se poser là
bien avant marmites et carays
indispensable.
C'est pour cela qu'elle travaille ici
Elisabeth
pour nourrir
et abreuver
les fonctionnaires de la grand case
devant.
Des litres de thé
s'éclusent
dans les bureaux seychellois
- une autre patrie de l'heure-du-thé-à-longueur-de-journée-
et l'eau est toujours sur le feu
de bois.
Le chuintement derrière
c'est elle
la justification de la présence perpétuelle d'Elisabeth
et de ses deux employés
pour les repas du midi
oh pas grand-chose
trois quatre plats différents
et deux desserts.
Et le thé
à tout heure.
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde au Cap"
Photographie©Anne Bonneau

mardi 12 février 2019

Derrière les apparences

Ah les grands cases!
Au bout d'une allée
au fond d'un jardin
à demi dissimulées par un portail
- à demi seulement car sinon comment faire envie au passant?!-
admirables
léchées comme des aquarelles
les varangues étincelantes
l'ombre bienfaisante
bref
des petits paradis.
Eh
que croyez-vous qu'il me pousse
quand je fais face à de telles institutions?
Des ailes pour aller voir
ce qui se passe
derrière!!!!
Là où la vraie vie se joue
là où les hommes
et souvent les femmes d'ailleurs
s'activent
là où ça grouille
ça mijote
ça se décompose aussi
venez
je vous emmène
dans "Instantanés du monde au Cap"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 11 février 2019

Maîtresse des lieux

Il y a des lieux
où l'on entre sur la pointe des pieds.
Nous sommes loin d'avoir tous les mêmes
ces lieux de silence
d'émotions
d'admiration béate
de retenue.
Pour certains se sont des lieux de culte
pour d'autres des bureaux
des institutions.
Je vous emmène dans un mélange de ces trois derniers
un lieu de culte
un lieu de travail
une institution seychelloise
la cuisine d'Elisabeth Barrett.
Oui je suis entrée là sur la pointe des pieds
car quoi de plus intime
qu'une cuisine?
Oui j'ai observé longtemps
en intimant à mes papilles de ne pas s'exciter pendant les interviews
à mon estomac de ne pas crier pendant les prises de son
c'était dur.
La maîtresse des lieux vous invite
entrez
dans "Instantanés du monde au Cap"
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 8 février 2019

Planteurs and co

Il y a des domaines
dans cette île
Yémen
Belle Vue
Bel Ombre
j'en passe
et de plus évocateurs.
Nombreux ont gardé leurs terres
certains les cultivent encore
quelques-uns poursuivent
les cultures d'antan.
la canne évidemment
certaines plantes vivrières
et les indispensables
à la vie
le thé
le café.
Des visionnaires vous dis-je.
Chamarel fait partie d'un de ces domaines
qui élèvent encore
des animaux pour la chasse
et autres accessoires
d'une île qui fût longtemps
loin du monde.
Entrez-y
dans "Instantanés du monde à Chamarel"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 7 février 2019

Un café serré s'il vous plait

Il faut la trouver
la fabrique du café Chamarel.
Déjà, elle n'est pas à Chamarel
mais descendue un peu plus au chaud
histoire de sécher comme il faut.
Et aussi
c'est tout petit
cette fabrique
le café y est torréfié
dans un endroit
menu
et mignon
le domaine d'un homme passionné
par le café serré
et parfumé
légèrement acidulé.
Denis Mootegoo vous offre un café
son histoire
et le secret de son obtention
dans "Instantanés du monde à Chamarel"
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 6 février 2019

Un café tronqué, s'il vous plait

Le café il est comme nous
s'il voit un ciel bleu
mais d'un bleu
que seules les îles tropicales
lieux rares
dont l'île Maurice fait indéniablement partie
savent offrir
chaque matin
que le soleil fait
donc ce café fou
comme nous qui devenons genre fous
quand le ciel se prend pour l'océan
de quoi rêvons-nous?
D'y plonger
tout de go.
Le café pareil
le ciel l'attire
et il tire ses jeunes pousses
dans les moiteurs que l'on sait
pour s'étirer tel un yogi matutinal
toujours plus haut.
Et là
crac.
Ratiboisé
tronqué
parce que bon
les femmes qui le cueillent
votre café du matin
n'ont pas des bras à rallonge
même si elles ont
le yoga dans le sang
c'est possible.
Donc un champ de café
ça peut être
fort peu photogénique.
Mais je ne vous mens pas
dans "Instantanés du monde à Chamarel"
j'avoue que ces moignons d'arbres
sont fort peu naturels.
Eh oui Madame, c'est un champ cultivé
pas la riante nature de la littérature.
Cela ne change en rien le chant des oiseaux
écoutez voir.
Photographie©Anne Bonneau

mardi 5 février 2019

Jus de chaussette

Il en faut de l'eau
pour faire du café
mais pas trop
car si vous le savez
si vous savez doser
si vous connaissez l'admirable alchimie
qui fait de la poudre et de l'eau
la boisson parfaite
et pas du jus de chaussette
vous savez donc
qu'il faut de l'eau
mais pas trop.
Pareil pour le café qui pousse.
Sans eau
il ne mûrit point.
Eh oui, c'est la pluie
qui fait rougir le café.
D'autres secrets de fabrication
et autres merveilles de la nature
dans "Instantanés du monde à Chamarel"
une autre patrie du café.
Photographie©Anne Bonneau

lundi 4 février 2019

Couleur café

Ce n'est évidemment pas
pour sa couleur café
que cette terre-là est connue
du monde entier.
Sept.
Plus une.
Chamarel est aussi chamarrée
qu'une nature tropicale
qu'elle est
mais elle a aussi les pieds dans la terre
qui aime à se velouter
des couleurs que l'on sait.
C'est pour ça que Mario Coiffic l'aime
cette terre
pour ce qu'elle donne
de couleurs
et de parfums
au café qu'il produit ici.
Suivez-le dans les chemins
de canne
car l'île Maurice ne vit pas
que du sucre
mais met aussi
du café
dedans
c'est dans "Instantanés du monde à Chamarel"
et ça s'écoute en pressant sur le bouton ci-dessus.
Bon
cliquez quoi
faut que j'arrête les capsules moi
et que je me remette
au vrai
café...
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 1 février 2019

Du panache

La première fois que je les ai entendus
je me suis frottée les oreilles
en pensant 
que j'avais trop abusé
du lassi à la rose...
En plein Rajasthan
j'entendais
oui oui j'entendais bien
un truc
qui ressemblait
à des cornemuses...
J'ai couru vers ce son incongru
et suis tombée pavillon contre panse
face à une troupe
de cornemuses au pas.
Le major de la troupe
Ragumbir Singh
vous explique ce qu'elles font là
tous les soirs à la même heure
en formation
dans les jardins
d'un palais
rajasthani.
dans "Instantanés du monde à Udaipur" (cliquez ici pour entendre l'émission)