mercredi 30 septembre 2020

Soubrette moi, jamais!


 Elles n'en portent pas toutes

de ces petits tabliers à rayures

les Tibétaines de Dharamsala.

Ça fait partie du pack

chupa-chemisier

le tablier

et vous êtes priées 

de les assortir

chemise et tablier

et ceintures de perles ou de pierres

et boucles d'oreille.

bref, un uniforme

qui laisse des options.

Et là encore

évidemment

il ne s'agit pas

seulement

de question de goût

mais bel et bien

de convenances

mademoiselle.

D'ailleurs ce tablier

vous ne le portez

que

si

vous êtes

une femme mariée.

Signe d'asservissement?

Comme vous y allez Madame Occidentale!

D'ailleurs, 

dans certaines provinces tibétaines

les jeunes donzelles

aussi

portent des tabliers

na.

Ça a causé quelques problèmes d'identité

à Kunchok

écoutez-la en parler dans "Instantanés du monde dans les hauts de Mac Leod" (cliquez ici pour l'entendre)

Photographie©Anne Bonneau

lundi 28 septembre 2020

Menus sentiers, grandes avenues


Jamais elle n'aurait pu imaginer

Kunchok Dolma

lorsqu'elle était petite fille

dans ses montagnes tibétaines

qu'elle serait

un jour

la gardienne d'un trésor.

Si, dans ses rêves peut-être

mais enfin

on sait que les rêves

là-haut

ont tôt fait

d’être balayés...

Alors

comme beaucoup

Kunchok a pris les petits sentiers

pour s'en aller vers une autre vie.

C'est ici en Inde

qu'elle a pu étudier

et se prendre de passion

pour un métier

jamais

imaginé

rêvé.

Couturière pour les costumes des artistes.

Les commandes ne manquent pas

dans les ateliers du TIPA

car c'est sur ce trésor

que Kunchok veille

les vêtements de scène

les interprètes des légendes

les couleurs d'une culture

en péril.

Ecoutez-la, dans "Instantanés du monde dans les hauts de Mac Leod" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

vendredi 25 septembre 2020

Craquant et croustillant


 On était là avec Ti Jean

à monter de bassins en cristallisoirs

à se plisser les yeux face à l'immaculé

à sentir le vent brûlant

et le soleil plus encore

bref à être 

au cœur des éléments.

Quoi de plus naturel que de vouloir goûter

ce sel en devenir?

Que je fasse mine de me pencher

vers la croûte de sel

et le monsieur m'arrête

m'interdisant d'y goûter.

Pas un poison non

juste

un sel oublié

amer

et trop concentré.

Un goût qui ferait honte

au savoir-faire

de ce paludier...

Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à la Pointe au Sel"

Photographie©Anne Bonneau


mercredi 23 septembre 2020

En équilibre entre deux mondes


Pieds nus sur la roche

les aiguilles de filaos

les rochers de la côte

la savane alentour

Ti Jean vous fait faire le tour du propriétaire.

Même si

s'il n'est guère plus propriétaire que vous et moi

en tout cas il vit là

sur cette Pointe au sel

qui flotte entre site "industriel" 

et lieu patrimonial

entre deux eaux

entre deux temps

entre ciel et terre.

Ecoutez l'homme de l'art en parler

bien

dans "Instantanés du monde à la Pointe au sel"

Photographie©Anne Bonneau

lundi 21 septembre 2020

Sous l'écume


Coup de chance

ce matin-là

l'océan était plutôt tranquille.

Pas de ressac monstrueux

qui vous crée des gerbes d'écumes

de dix mètres de haut.

Courant en ces lieux.

Le genre de feu artifice qu’adorent les photographes

mais pas vraiment un micro 

même avec la meilleure bonnette du monde!

On était donc tranquilles

à la Pointe au sel

Ti Jean et moi

sur son domaine.

Le territoire d'une vie entière

doublé de la générosité de Jean

qui vous amène à voir

l'invisible

l’histoire

les histoires

le sel de la vie

ça en fait à raconter!

Ecoutez ce grand monsieur

dans "Instantanés du monde à la Pointe au Sel"

Photographie©Anne Bonneau


vendredi 18 septembre 2020

Derrière les barreaux


 Gary bosse derrière les barreaux

en Chine.

Derrière les lourdes grilles

du marché aux thés de Kunming.

Une mini-ville très bien gardée

par des policiers armés.

La faute aux prix d'un thé bien spécial en ces contrées?

Qui a flambé ces dernières années

face à la demande immodérée

de ces contrées fort habitées?

Peut-être

ou bien

simple mesure de sécurité...

Gary vend du thé Pu-Erh

il vous en parle

entre deux milles coups de fil

émaillant notre conversation.

Il y a eu du montage

dans cette interview

mais Gary connait son sujet

et suit le fil

passionnant

qu'il déroule pour vous

dans "Instantanés du monde dans les rues de Kunming"

Photographie © Anne Bonneau

jeudi 17 septembre 2020

Montrer son oiseau peut rapporter gros

Cela fait partie des traditions
ici
à Kunming
et mon interprète me l'avait décrit comme ça :
"Un endroit où les vieux messieurs viennent montrer leurs oiseaux"
Ah.
Ben on y va
pourquoi pas?
Pas facile à trouver
planqué derrière la palissade végétale
mais
effectivement
si vous faites mine
de prêter attention
ils remonteront alors
la fermeture-éclair
de la housse bleue
avec gourmandise
pour vous montrer
comment chante leur mainate.
C'est très sérieux
et très apprécié
et à voir
les liasses de billets
qui s'échangent en grosses poignées
les cages de bambous
enfermant les volatiles
sont des trésors
dont ne se lassent pas
les vieux messieurs.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde dans les rues de Kunming" (cliquez ici pour entendre les oiseaux et les messieurs en parler...)
Photographie©Anne Bonneau
 

mardi 15 septembre 2020

Prends un thé


Dans les rues
on marche vite
les enfants ont des badges à puce pour entrer à l'école
les employés des mégaphones
pour alpaguer le chaland
dans leur boutique
depuis le trottoir.
Et puis
il y a ces espaces minuscules
en plein air
petits jardins
coincés
entre béton
et béton
où l'on vient avec son bocal de thé
et son temps.
Où l'on joue
très sérieusement
mais enfin
on joue
tout de même.
Où un vieil homme me récite un poème en français.
Je ne comprends pas.
Que cela ne tienne
il enlève ses dents
et recommence.
Je ne peux que faire mine
de reconnaître.
Verlaine?
Touché!
oh, la chance!!!
Ecoutez la vie lente
dans "Instantanés du monde dans les rues de Kunming" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 14 septembre 2020

D'un an à l'autre, d'un monde à l'autre

C'est une grande ville
une très grande ville
très populeuse
une ville chinoise
Kunming.
Alors bien-sûr
les boutiques de super luxe fleurissent aussi
ici
et les supermarchés géants
où des employés poussent vos chariots
bien trop remplis
bien trop impossibles à faire avancer
malgré la qualité
des roulements à bille.
Les métros, les aéroports
poussent comme des shiitake
et parfois
aussi
passent
non pas des cigognes
mais c'est tout comme
la même grâce
une dame
des "minorités ethniques"
comme on dit ici
apportant son lot
de fruits
ou de légumes
à griller sur un coin de rue
et qui fait le délice
des urbains.
Une petite madeleine
en fait.
Baladez-vous
et découvrez
avec "Instantanés du monde dans les rues de Kunming" (cliquez ici pour accéder illico à l'émission)
Photographie©Anne Bonneau
 

vendredi 11 septembre 2020

Se retirer


Le palais Braganza

la maison d'Aida

tient encore debout

mais

les tapis

cristaux

marqueteries et porcelaines

qui l'habitent

aux côtés d'Aida

attirent

toutes les convoitises...

Que cela ne tienne

Aida permet

-contre roupies sonnantes et trébuchantes-

que l'on s'en serve

le temps d'un diner

où elle se retire

au tréfonds de son palais

loin

du monde.

Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Chandor"

Photographie©Anne Bonneau

jeudi 10 septembre 2020

Raconteuses d'histoires


L'une s'appelle Aida

l'autre Judith.

Avouez, ça commence plutôt bien

comme rencontre

dans un village indien!

Un palais

meublé compagnie des Indes

deux dames plutôt bavardes

dont on ne comprends pas trop le lien

pas parentes

trop guindées pour être amies

-quoique, c'est peut-être leur style?-

et une journée entre cataractes de mousson

qui les fait courir en déplaçant des bassines sous les fuites des plafonds ornementés

et claques de soleil brûlant

les laissant surexposées

dans des souvenirs

en noir et blanc

encadrés d'argent.

On parle de tout ça

des pluies et de l'argent

de l'histoire

et un peu

de l'Inde

dans "Instantanés du monde à Chandor"

Photographie©Anne Bonneau

mardi 8 septembre 2020

Une dame


 

Elle vit seule dans son immense demeure dans ce village goannais de Chandor.

Les plafonds fuient. 

Les parquets craquent. 

Le vent fait voler les rideaux.

Aida n'a peur de rien, ici.

Elle se tient droite

se rit des fantômes 

comme des langues de vipère.

Hausse les épaules quand des top model Russes à demie-nues posent dans l'aile orientale.

"Je ne regrette rien, je m'en arrange"

A écouter dans "Instantanés du monde à Chandor"

Photographie©Anne Bonneau

lundi 7 septembre 2020

La colonie lavée des pluies (de mousson)


 Le village est minuscule

et la demeure imposante.

Vestige d'une colonie

qui a quitté la place

à la fin du siècle dernier.

Le palais Braganza

dans le petit village de Chandor

est certes un témoin de la colonie portugaise à Goa

mais aujourd'hui

est le repaire de deux dames

que nous nous sommes empressées

d'aller déranger.

Mais non, on avait rendez-vous!

On cherchait de la saudade en palais

on en a trouvé

et même encore plus d'étrangeté

genre

habité

d'une faune

étrange

et 

merveilleuse...

Venez voir, dans "Instantanés du monde à Chandor"

Photographie©Anne Bonneau


vendredi 4 septembre 2020

Rester, encore un peu…


 

Il y en a pas mal

des endroits

où je me dis

tient

je resterais bien

un peu plus longtemps…

Chumbe fait partie de ceux-là

comme vous pouvez le deviner

à cette image.

Ajoutez

le parfum du café-cardamome

le bruit des eaux

quelques tourterelles

le vent dans les filaos.

Ma table tournée vers les bleus

what else ?

Rester encore un peu…

Ecoutez, tout est là, dans « Instantanés du monde à Chumbe »

Et vous ? Où voulez-vous rester, encore un peu ?

Photographie © Anne Bonneau

mercredi 2 septembre 2020

Levez les voiles


Les enfants claquaient des dents sur le bateau
il ne faisait pas froid
mais pour eux c’était la première fois
qu’ils se baignaient ainsi
qu’ils regardaient dessous
sous
la mer
qui les entoure
chaque jour
de leur vie…
C’était la première fois
pour elles, surtout
qui vivent sur la plage
mais ne s’y baignent pas.
Le prof avait invité les gars à aller se rhabiller
et les donzelles ont alors eu le droit
de prendre possession de la plage
et des eaux.
Les voiles qu’elles ont replacés ensuite sur leur tête
couvrant les cheveux et le cou
comme il se doit
ne parvenaient pas à masquer le sourire et l’émerveillement
qui les avaient habités, à cet instant.
Ecoutez-les, elles le racontent, dans « Instantanés du monde à Chumbe »
Photographie©Anne Bonneau