vendredi 30 novembre 2018

Vive comme le vent


Naina est un feu follet 
sans-doute une des plus jeunes
de ce groupe de huit femmes
couvreuses
habilleuses de toits
dans le Kutch. 
Naina est vive
rapide
drôle
et futée
elle m'appelle, dès que Souman se met en cuisine : "sound! sound!"
ravie de me faire tout entendre
durant les interviews, quand tout le monde parle à la fois
elle donne des numéros
et demande aux filles de dire leur nom
avant de prendre la parole
et tout ça
avec ce sourire merveilleux
qui ne la quitte pas.
Au bout d'une journée 
tout le monde l'appelle "l’assistante d'Anne"
Alors, elle sourit.
Ecoutez-là, dans :
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 29 novembre 2018

Chapeau d'paille

C'est son métier à Maddhu Bahan
faire des chapeaux de paille
pour les maisons
une solution traditionnelle
dans une contrée où la terre tremble
où les vents s'amusent à s'enrouler en tornades
où la pluie boude
durant des mois
voire, des années...
Bref, le chapeau idéal
l'activité rêvée
pour ces femmes
actives
ces femmes 
fortes
ces femmes
indépendantes
un métier simple
et efficace.
Et dangereux aussi
Naina parle de la peur de tomber
de la peur des incendies
de la peur des serpents
qui aiment la paille
Maddhu ajoute, la peur des hommes
qui boivent, le soir
qui vivent là aussi
loin du monde
se rapprochant des chantiers de ces femmes
actives
fortes
et néanmoins fragiles
écoutez-les, dans:
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 28 novembre 2018

Eh bien, chantez maintenant!


ça commence comme ça 
en décortiquant les dattes 
il y en a une qui lance un air 
que les autres reprennent illico
et ça se poursuit 
crescendo 
on enchaîne 
une chanson 
une autre 
Babi Bahan et Maddhu Bahan sont les stars 
les plus jeunes en redemandent
en dansant.
Oubliés les cals
les gerçures 
les disputes 
la fatigue 
et quand les chants cessent 
les rires crépitent en écho
car enfin, 
entendre sa voix 
pour la première fois
ne laisse jamais indifférent...
écoutez-les, dans
Photographie©Anne Bonneau

mardi 27 novembre 2018

la vie parallèle


Tout le monde était très occupé 
à montrer ce que chacune sait faire 
à expliquer depuis quand
comment
et autre pourquoi
et lui
il faisait sa vie
en marge de cette excitation.
Un vieil homme 
veillant sur le champ de ricin
sur les trois vaches
vivant ici
sous l'arbre de la cour
où il tire son lit de corde
dépliant son turban
le posant sur son visage 
et ignorant fissa le reste du monde 
plongé dans une sieste
que ne tourmentent
ni les rires des femmes
ni leurs chants
écoutez-le, dans:
Photographie©Anne Bonneau

lundi 26 novembre 2018

chantiers de ville, chantiers de champs


Elle sont huit femmes 
vivant dans ce chantier de construction 
loin 
loin des villes 
loin des villages 
dans les collines du Kutch 
elles couvrent 
le toit d'une ferme 
un chantier qu'elles sont fières d'avoir obtenu 
et qui les attache là,
durant quelques semaines
loin des villes 
loin des villages 
liées à la course du jour 
débutant dès potron-minet 
redescendant à la nuit tombée 
avec ces pauses 
le thé 
un repas 
notre visite qui les enchante 
aujourd'hui, elles passeront plus de temps sur la terre 
qu'accrochées aux rafales de vent
elles vous racontent, dans :
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 23 novembre 2018

Archétypes

Qu'est ce qui fait le sel d'une région?
Ses archétypes
selon Alex Fernandes
inspiré librement
de Mario de Miranda.
ces deux artistes-là se sont attachés
tout au long de leur carrière
à cerner
le sel
de
leur
pays
Goa.
Par amour.
Sans doute
avec toujours
un regard
respectueux
ce qui n'empêche pas l'humour.
Ecoutez Alex en parler
dans "Instantanés du monde à Panjim"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 22 novembre 2018

La musique dans le sang

Nous sommes allés ensemble
dans ce musée des traditions populaires
à Goa
avec Alex Fernandes
et tandis que je me pâmais
pour les objets de terre
lui
était en arrêt
devant les instruments de musique.
"Je ne pourrais pas vivre sans musique. Je suis Goannais!"
Ecoutez le portrait
de cet artiste
en lien obligé
avec musique et musiciens
dans "Instantanés du monde à Panjim"
Photographie©Alex Fernandes

mercredi 21 novembre 2018

Pause longue

Il dit que c'est un paradis pour les artistes
Goa
je rajoute que c'en est un pour les flâneurs
Goa.
Le genre d'endroit où vous flashez pour
une association de couleurs
des ombres sur l'asphalte
des reflets de mousson sur les trottoirs
des échos de l'histoire
à chaque coin de rue
bref
du temps
à prendre.
C'est pour ça aussi
qu'il est revenu ici
Alex Fernandes.
Un photographe
amoureux
des pauses longues.
Ecoutez-le tranquillement
dans "Instantanés du monde à Panjim"
il vous révèle
la magie de cet endroit.
Photographie©Anne Bonneau

mardi 20 novembre 2018

Archiviste de rue

C'est ce qui s'appelle avoir pignon sur rue
et c'est fréquent en Inde
des métiers qui se pratiquent
au vu
au su
de tous
dans la rue.
oh, celui-ci avait boutique
ouverte aux quatre vents
certes
tandis que d'autres se "contentent"
d'un morceau d'espace
pour y établir activité.
Quel rapport avec mon Instantané du jour?
Le job.
Alex Fernandes, le photographe
que je vous invite à découvrir
a fait de l'archive
une forme artistique.
De la rue aussi.
Ecoutez-le, dans "Instantanés du monde à Panjim"
Photographie©Anne Bonneau

lundi 19 novembre 2018

Autoportrait

Cette photo est signée Alex Fernandes.
Magnifique portrait, n'est-ce pas?
Normal, Alex est photographe
et sur la photo, c'est lui.
Autoportrait donc.
Normal, Alex est spécialisé dans le portrait.
Un art suranné?
En tout cas un art qu'il pratique
depuis des années.
une façon d'être proche
des gens
du vivant.
On s'est bien entendu.
ça vous étonne?!
Ecoutez le parcours de ce photographe Indien
pardon, Goannais
dans "Instantanés du monde à Panjim"
Photographie©Alex Fernandes

vendredi 16 novembre 2018

Symbole et compagnie


Ils sont presque aussi connus
que les brocarts de Bénarès
les saris de Kanchipuram.
Il est presque aussi connu
que le Taj Mahal
le temple de Kanchipuram.
D'ailleurs
ce sont les gopurams
ces tours marquant les points cardinaux
qui font office aussi
de vitrine céleste
aux divinités
toutes entassées
les unes au dessus des autres
ce sont ces tours
symbolisées
qui marquent les bordures 
des saris
les fameux saris
de Kanchipuram.
Super connus
donc
super facile de trouver ceux qui les font.
Ben voyons.
On a tourné
longtemps
avec Johnson
dans les ruelles de la ville
l'arrière ville
les villages entourant la ville
pour dénicher
les tisserands
les vrais
vivant là
loin des gopurams
mais jamais
sans les ignorer.
Photographie © Anne Bonneau

jeudi 15 novembre 2018

De l'or pour mes vieux jours

Ils sont inusables ces saris de soie
tout le monde vous le dira
les saris de Kanchipuram
vous les gardez des décennies.
Deux fils de soie
bien lourds
bordés de zari d'or
des comme ça
on vous enterrera avec.
Mais c'est possible aussi
que la soie
à trop voir
le soleil
les détergents
les aigreurs 
ou la mauvaise humeur
de celles qui la portent
ça lui arrive
de 
craquer
oui oui
ou bien ça vous arrive à vous
de ne
plus
les
aimer.
Pas de problème.
Vous les rapportez à Kanchipuram
et là
on les brûle
et on récupère l'or des zari.
Pour s'en faire des dents?
Comme vous voulez
le seul truc
c'est de ne pas essayer
chez vous
de brûler vos saris
pour récupérer les fils d'or
en boulette.
Ecoutez les experts en parler
Photographie © Anne Bonneau

mercredi 14 novembre 2018

De soie et d'eau fraîche


Une envie?
Une envie particulière?
Une envie très particulière?
Genre, un sari assorti 
au ciel de mousson?
au tapis du salon?
aux yeux de votre chéri?
Ici
c'est possible
à Kanchipuram.
Il y a des spécialistes
qui dégainent des nuanciers
genre
petit frère de nos Pantone
et toc
vous n'avez qu'à demander
vous l'aurez.
Et attention
on vérifie sur pièce hein
les gars ont la maîtrise
de la technique
et l'aide
divine.
Les gopurams du temple leur font de l'ombre
et dame nature
leur fournit
l'eau
la plus pure
de l'Inde
ben tient
Ecoutez-les se vanter
Photographie © Anne Bonneau

mardi 13 novembre 2018

Soie et les autres

Compteur de fil
c'est à peu près le job
de ce monsieur-là.
Compter la soie
qui arrive
de Bénarès ou de Bangalore
et celle qui sort
des cuves
de la fabrique
peser
compter
et accuser
la perte de poids
une "part des anges"
quelque chose comme ça...
Savoir que deux fils sont nécessaires ici
mais pas pour celle-là
la Tassar
qui grossit la donzelle en sari
bien utile
parfois
dans ces contrées où le poids
peut avoir
encore
une certaine
valeur.
Ecoutez-le révéler les arcanes
de la soie
Photographie © Anne Bonneau

lundi 12 novembre 2018

Tu seras teinturier mon fils


Autrefois
c'était de père en fils
on était 
tisserand
ou teinturier de soie
à Kanchipuram.
C'est sans compter l'invasion des I.T.
plus un gamin qui ne veut suer sang et eau
dans les vapeurs chimiques
de la fabrique de papa
ou se déformer la cage thoracique
à lever des cadres
de métier à tisser.
Fini la "vocation"
et comme en plus
on interdit le travail des enfants
plus moyen d'en faire de bons ouvriers
car il faut
pour ce faire
des années.
On ose tenter :
"Une école de métiers d'art peut-être?"
on nous regarde interloqué
L'un hausse les épaules
l'autre souffle
"si ça peut sauver le métier..."
on a vu pire
Ecoutez-les
ces artisans de père en fils
dernière génération
dans "Instantanés du monde à Kanchipuram" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

dimanche 11 novembre 2018

C'est naturel


Si vous voulez faire du shopping
non stop
et pour de vrai
sans écran interposé
même le dimanche
et les jours fériés
pas compliqué
filez en Inde
aux abords des temples
il y a plein de choses
étonnantes et merveilleuses
à acheter.
En vérité en vérité
du matériel
pour
aller
prier
ce qui n'empêche pas les détournements.
Pas un temple
sans ses vendeurs de fleurs
fraîches
enfin, plus ou moins fraîches
selon les heures de la journée
mais naturelles
ça oui.
A Kanchipuram
haut lieu de l'hindouisme
au temple monumental
visité par des milliards de dévots
depuis sa première pierre posée
on fait
dans 
le sari
de soie.
C'est la spécialité
aux abords du monument
vous trouverez pléthores de boutiques
de la soie
naturelle
sauf les couleurs
"La teinture chimique, c'est quand même mieux"
dixit
les marchands du temple.
Ecoutez leurs arguments
dans "Instantanés du monde à Kanchipuram" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

vendredi 9 novembre 2018

Courses parfumées

On a discuté longtemps avec Narendra
et il nous a énuméré
tout ce qui pouvait se transporter
dans son auto-rickshaw.
Une quantité de personnes incroyable
des tas de biens de tout crin
et en ce moment
temps de festivité
donc temps de devoirs religieux
des tas
de fleurs.
Il faut se poster très tôt
quand les paysans ne sont encore
que des ombres dans l'obscurité
chargés de ballots odorants
et que les revendeurs d’œillets
ont besoin de charger
pour disperser les éphémères indispensables
devant chaque temple ou chapelle
de la ville.
Suivez-nous, Narendra évoque
des cargaisons moins bucoliques
dans "Instantanés du monde à Mysore"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 8 novembre 2018

Une Indienne

Il y a quelques activités
propices à la confidence.
La marche à pied
les loooooongs après-midi au hammam
et non moins longues heures
passées en cuisine
dans des endroits où pour faire un beignet
on vanne le grain
trie le grain
moud le grain
pétrit la pâte
laisse gonfler
repêtrit
j'en passe sans doute
j'avoue que je n'ai pas tout suivi
et que ce qui m’intéressait
c'était plus de causer de la vie
avec Renuka
que de vous décrire au détail
la recette dudit beignet.
Renuka est une Indienne
du sud
mariée
une fille
un mari-qui-n'est-pas-un-prince-charmant
elle vous raconte
dans "Instantanés du monde à Mysore"
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 7 novembre 2018

C'est la fête!

La fête
en Inde
c'est pour beaucoup
la seule raison
de bouleversifier son quotidien
rien de moins
et de se dire
tient
ben oui
on va y aller
au palais
s'il y a illumination.
Sinon, les seuls bouleversements de vie
sont les pèlerinages
et les mariages
le reste
n'est que du naturel imperceptible.
Une bonne raison donc
de sourire
de rire
de courir
comme des enfants.
On vous y emmène aujourd'hui
jour de fête
dans "Instantanés du monde à Mysore"
Photographie©Anne Bonneau

mardi 6 novembre 2018

Pause règlementaire

Il s'arrête sans arrêt
pas une journée
qui ne soit marquée
par les pauses
obligatoires.
En se glissant dans le quotidien
de Narendra,
chauffeur d'auto-rickshaw
on peut mesurer
l'absolue nécessité
de marquer ces pauses.
Oh, pas des pauses café
-dont on raffole en Inde du Sud, avec lait et sucre quasi obligatoire itou-
mais des pauses prière.
Certes, Narendra est assuré
mais au vu de la conduite en ville
s'assurer de bénédictions perpétuelles
est juste
un geste prophylactique.
Et ces micro-pauses prières
ne sont rien
comparé
à ce qui se dessine en fin de journée...
Ecoutez Narendra
parler de son rapport à Dieu
entre deux courses
dans "Instantanés du monde à Mysore"
Photographie©Anne Bonneau