mardi 31 décembre 2013

Sous ma pergola


En pergola 
c'est comme ça  
que le raisin 
se plait 
dans le Sud de l'Inde.
Bon, ben je le comprends, hein
moi aussi
je me plais bien en pergola...
Bref.
Des hectares
de raisin de table
se mettent à l'ombre
en ces contrées tropicales
suspendus de tout leur sucre
entre ciel et terre.
C'est comme ça aussi
que l'on a commencé
juste à côté
à cultiver le raisin
de vignoble.
Et puis
des Français férus sont apparus
et ont dit
non 
non 
non
la vigne c'est en cordon
que ça se mène
non mais.
Foin de balancement sirupeux
au boulot
Alors.
Bon, y'a d'autre raisons que l’excès de nonchalance, hein
pour bannir les pergolas
écoutez-les dans "Instantanés du monde à Doddaballapur" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

lundi 30 décembre 2013

Volubiles en diable


Elles sont volubiles 
les vignes 
de l'Inde. 
Comme ailleurs  
me direz-vous
mais
là 
peut-être
un peu plus...
Obligé de les tailler
deux fois l'an
pour cause
de débordement.
Volubiles aussi
les hommes
de la vigne.
Fiers
de leur cabernet-sauvignon
et diserts
comme des échansons
en fin de banquet.
on en serait plutôt
à l'apéritif
"L'Inde va être un grand pays, pour le vin "
Ecoutez Jay en parler
dans "Instantanés du monde à Doddaballapur" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie © Anne Bonneau

samedi 28 décembre 2013

Vin à valeur ajoutée


Qui dit bon vin dit vin vieux
Non?
Oui mais
Quand cela ne fait qu'une pincée d'années seulement que l'on se plonge en cuve,
s'agit de se trouver des ancêtres somptueux,
pour dorer son étiquette
C'est ce qu'on fait, dans ce "château" du Yunnan :
On se souvient,
sur cette fresque géante
un bas-relief de 10 mètres de long sur 5 de haut, planté dans le jardin de l'usine vinicole
que ce sont les missionnaires Français
qui ont apporté ici
les vignes et le vin
messe oblige...
On crée aussi un musée
avec grappes dans le formol
et fûts antiques
On ose même
se souvenir
des heures sombres de la Chine
quant à sa relation avec les traditions...
Bon, faut pas trop en parler, quand même...
A écouter, dans "Instantanés du monde, à Mile"
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 26 décembre 2013

Un goût, de fruit noir?




Que les choses soient claires
je ne suis pas une experte
loin de là
Bon
j'apprécie le vin
et le verse dans les plantes vertes boit poliment quand on m'en offre
même s'il n'est pas à mon goût
Et forcément
c'eût été une grande lacune de ne pas goûter ce vin-là
alors que je plongeais avec passion mon micro dans les verres, 
caves et gosiers des habitants du Yunnan
Ecoutez ça, dans "Instantanés du monde à Mile" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Mais je crois avoir ressenti une légère appréhension
quand la gentille Madame Chang 
qui a interrompu son repas du soir à 6 heures
pour me faire goûter sa production
attendais mon avis
Style, "Alors, qu'est-ce qu'elle en pense la Française?"
Si un jour ça vous arrive, je vous donne une liste de mots à utiliser:
-Intéressant
-Fruité
-Subtil
-Harmonieux
-Équilibré
et bien-sûr, pléthore de très, extrêmement, vraiment,  
et autres superlatifs amicaux
Bon, en vérité en vérité
j'arrête de faire la pimbêche Française
son vin était tout simplement, bon.
Mais
Je crains d'avoir eu, 
ce jour-là, 
les papilles un peu endommagées, par la pollution environnante...
Un goût de fer et de charbon  dans la bouche qui ne vous quitte pas dès que vous posez le pied dans la ville de Mile
D'ailleurs, tout le monde portait des masques de coton, j'aurais dû me méfier...
et même le nez qui saigne au bout d'une heure...
Bon.
J'en ai rapporté une bouteille
Je la goûte en compagnie de toutes mes papilles et de mon cerveau à nouveau entier
Mais que les choses soient claires
je ne suis pas une experte
loin de là...

Photographie©Anne Bonneau


lundi 23 décembre 2013

Des châteaux... en Chine!


Mais je les avais bien vus pourtant
bon sang
je n'ai pas rêvé!
Si, si, j'en suis sûre,
d'avoir lu un article sur ce "château" au Yunnan,
où est produit la majorité du vin du sud de la Chine.
Sauf que
sur place
autant de château que de beurre en broche.
Un portail monumental en fer forgé
doré et fleur-de-lysé
devant
une usine de béton.
C'est tout.
Mon interprète hausse le sourcil quant à la naïveté de mes questions
"Le château? Made in photoshop! La Chine est tellement grande, on peut dire n'importe quoi, ça fait chic de montrer un château devant les vignobles, de toutes façons, les gens n'iront pas forcément voir..."
Du vin
des larmes, en français dans le texte,
c'est à écouter sur "Instantanés du monde à Mile"

Photographie©Anne Bonneau

samedi 21 décembre 2013

On garde, on jette

On n'arrive ici qu'à pied
la route n'est pourtant pas bien loin
mais elle ne pousse pas jusque là
pour l'instant.
Car à un jet de pierre
se construit un hôtel
alors
la route mènera peut-être
au village de la tribu Bhil
un jour.
En attendant, on marche.
on construit des maisons de terre et d'épineux
mais des tas de graviers poussent dans les rues
promesse de maisons "en dur".
C'est une question qu'il se pose aussi
le Dr Tribhuvan, anthropologue à Pune
"Faut-il garder les traditions des tribus, ou leur permettre de manger des pizzas et des hamburger comme nous?"
Qu'en pensez-vous, vous?
Ecoutez ses réponses
ses arguments
ses solutions
dans "Instantanés du monde à Bujra" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

vendredi 20 décembre 2013

Saisissement

Ils étaient tous regroupés sur une placette
avec des airs
d'un truc pas clair...
ça murmurait dans les rangs
et un homme s'acharnait
sur un mur
piquant la pierre
d'une barre de fer...
Du bout des lèvres
un homme a dit
"Sap!"
et je suis remontée d'une marche
on sait jamais...
Et tout à coup
il a surgi
ce n'était pas un serpent
mais un varan
l'homme a ri
"c'est un petit"
Ah bon? j'aurais pas utilisé cet adjectif-là, moi
mais il l'a tout de même embroché
"oui, mais il est venimeux"
Allez zou, tout le monde remonte vers la colline
l'homme m'alpague
"Venez, venez prier!"
comme on dirait
venez prendre un verre
pour vous remettre
de vos émotions...
Ecoutez-le dans "instantanés du monde à Bujra" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

jeudi 19 décembre 2013

Et au milieu coule une rivière

ça c'est pas de chance
au milieu
coule une rivière
au milieu
du village Bhil
de Bujra.
Vous me direz
c'est pratique une rivière
sauf que celle-ci
n'est pas toujours
la bucolique que vous voyez
avec ses jolis glissando d'eau
non.
Que la mousson vienne
et la douce s'enrage
arrachant tout sur son passage.
Empêchant les femmes
de s'y baigner
les enfants de rejoindre l'école.
Ecoutez les villageois de Bujra frissonner
à l'évocation de l'onde déchaînée
dans "Instantanés du monde à Bujra" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau


mercredi 18 décembre 2013

20 ans!

Le Dr Robin Tribhuvan a passé plus de vingt ans
parmi les tribus
de son pays.
Cet anthropologue passionné de médecine traditionnelle
est devenu Chamane
pour comprendre
comment ça marche.
le Dr Tribhuvan a une vie richissime
qu'il partage
avec fougue
c'est le genre de gars
vous lui posez une question
il parle
il parle
vous allez boire un  café
vous revenez
il parle encore.
Sauf que
vous n'avez pas du tout
envie d'aller boire un café
quand il commence
à dérouler
devant vous
l’extrême diversité
de son pays.
Juste envie d'aller voir
rencontrer
comprendre
aimer...
Il appelle ça
un laboratoire anthropologique
l'Inde.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Bujra" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

mardi 17 décembre 2013

Egalité, vous avez dit égalité?

ça se passe comme ça
chez les Bhils de l'Inde
Hommes et femmes sont quasi égaux
et pour vous dire
comme on est loin
des usages tacites et néanmoins illégaux
de l'Inde
ici
la dot
n'existe pas.
Y'a juste un truc
qui s'appelle
"le prix de la mariée"
Mais c'est le contraire
de la dot
traditionnelle
où les parents de filles s'arrachent les cheveux
les dents
le rein
pour payer la dot
de leur belle.
( mais oui, j'exagère, enfin, pas tant que ça hein...)
Parce qu'ici
chez les Bhils
c'est le gars
qui doit payer la noce.
Vu les beautés qui déboulent à chaque coin de ruelles
ça se défend!!! Non?
Bon, y'a d'autres solutions
pour ne pas se ruiner en mariage
Ecoutez-les, dans "Instantanés du monde à Bujra" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 16 décembre 2013

Egalité

Là encore, il faut se lever de bonne heure
parce qu'après huit heures
les habitants disparaissent.
Les femmes aux champs
les hommes sur les chantiers
tous égaux
devant le turbin quotidien.
C'est un trait des tribus Bhils
l'égalité homme-femme.
Comparé au reste de l'Inde.
Ici on boit ensemble
on danse ensemble
hommes et femmes vont chercher l'eau à la pompe
s'occupent des enfants
gèrent le budget ( quand il y a un budget à gérer...) ensemble
et les femmes appellent leur mari
par leur prénom
et non pas
comme ailleurs
ailleurs
dans l'Inde traditionnelle
sous des formules alambiquées respectueuses
"père de machin, père de truc"
Ecoutez les villageois vous parler
de leur vie quotidienne
des usages
coutumes
et autres prescriptions
dans "Instantanés du monde à Bujra" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau


dimanche 15 décembre 2013

N'y allez pas!

On voulait y aller
dans ce village
de la tribu Bhil
dont nous avait parlé
un potier
qui fait des dieux
pour eux.
Eh oui, rien que ça!
Instantanés du monde croisent des gens extraordinaires, que voulez-vous
des gars qui façonnent des dieux, des trucs géants comme ça!
Bref
on voulait y aller donc
sauf
qu'on ne connaissait pas vraiment le nom
et encore moins l'endroit
et que surtout
le chauffeur
avait une peur bleue
des Bhils.
A cinq heures de l'après-midi
tandis qu'on tournait-virait pour trouver
il devenait de plus en plus nerveux
"it's not safe, it's not safe"
Je précise qu'on n'était pas vraiment chez les Naxalites des forêts
mais en plein Rajasthan...
Mais bon
certaines tribus ont cette réputation...
En vérité en vérité
chez les Bhils du Chhattirsgarh
on accueille l'étranger
en lui lavant les pieds.
Mais ça
le chauffeur ne le savait sans doute pas...
On l'a trouvé, le village
et ses habitants
timides et souriants
écoutez-les, it's safe!
et c'est dans "Instantanés du monde à Bujra" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 13 décembre 2013

Entrez voir

Arzoo était bien contente qu'on passe par là
car du coup
les portes se sont entrebâillées
pour nous.
Une aubaine
pour la curieuse
en architecture
qu'elle est.
Ces maisons Bohras
de la ville de Sidhpur
ne sont pas souvent ouvertes.
Juste
parce que
personne
ne vit là
ou presque.
Qu'on demande gentiment
et l'on vous montre
ce qu'il y a dedans.
Ecoutez Arzoo se pâmer
devant ces merveilles
dans "Instantanés du monde à Mandibazar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
et puis,
après,
on vous fera entendre
les vies incroyables
des Bohras
dans leurs maisons
de conte de fée.
Plus tard...
à suivre!

Photographie©Anne Bonneau


jeudi 12 décembre 2013

De l'autre côté du mur

C'est bizarre
j'ai pas pris de photo
de ce qui se trouvait
de l'autre côté
de ce mur.
Rien en vérité.
Enfin
une plaine encombrée d'épineux
agrippant des ordures
rien.
Peut-être rien.
Peut-être tout.
Derrière ce petit marché parfumé
coulait
la Sarasvati.
Le fleuve mythique
sacré
Indien
la petite soeur du Gange et de la Yamuna.
Un lit désert.
Désert, peut-être
car on s'interroge encore ici
la Sarasvati ne coule-t-elle pas
invisible
souterraine?
Les hindous le croient
les scientifiques la cherchent.
Ecoutez son absence
et tout ce qu'on dit d'elle
du coup
dans "Instantanés du monde à Mandibazar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 11 décembre 2013

Virés!

Y'avait pas de cadenas
comme celui-là.
Celui-là, c'est une autre histoire
que je vous raconterai bientôt.
Non non
là où nous sommes entrés
avec Arzoo et Vivek
c'était pas fermé.
On a pu s'extasier
raconter
regarder
enregistrer le silence
vu qu'il n'y avait personne.
Et puis soudain
le gardien a demandé, genre "oh,  vous savez pas lire?"
Ben non, moi je savais pas
c'était écrit en Gujarati
Arzoo et Vivek ont eu du mal à dire "Nous non plus"
Alors on est parti.
Virés.
Parce qu'on marchait sur le feu
sur la fureur
sur une histoire brûlante
sur la haine
et la déraison.
Sur les ruines d'un temple/mosquée
et encore
en écrivant ça
je commets peut-être une erreur
de chronologie...
Bref
un endroit
où ni hindous
ni musulmans
n'ont le droit
de rester...
On vous la raconte, cette histoire sanglante
dans "Instantanés du monde à Mandibazar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 10 décembre 2013

Curieux du jour

Elle a fait des études d'architecture
lui, d'ingénieur civil.
Elle bosse dans la boutique d'épices de son père
lui, peaufine ses derniers exams.
Ils sont jeunes
ils sont Indiens
ils gloussent dans la rue
sans trop s'approcher
ils sont Indiens
ils sont jeunes.
Oui, bon
c'est pas pour ça qu' "Instantanés du monde" les a rencontrés, ces deux-là
Arzoo et Vivek
Mais parce qu'ils ne s’intéressent pas seulement
à leur page FB
et à leur portable.
Mais aussi
aux histoires improbables
que recèle leur ville, Sidhpur
des histoires difficiles à débusquer
qu'ils recherchent
avec ténacité.
Ils les partagent avec vous
dans "Instantanés du monde à Mandibazar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau


lundi 9 décembre 2013

Toujours plus haut!

ça grouille ici-bas
ça vous alpague
en bruits
en parfums
en couleurs
j'en passe
et de plus excitants.
Mais
c'est vrai
que si c'est à Sidhpur que vous faites vos courses de Noël
ça vaut la peine
de vous tordre le cou
de prendre un peu de recul
juste
de regarder
un peu plus haut
que les vitrines échoppes
là, en bas...
Côté archi
c'est archi beau
et archi surprenant
Ecoutez deux jeunes Indiens branchés
plutôt accro de la connectique
en parler
de l'archi
pas de leur dernier joujou hightech
dans "Instantanés du monde à Mandibazar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau



dimanche 8 décembre 2013

Un assistant

C'est ça que je voulais
ce petit son
ce petit clapotis d'eau
surmonté des cris
des perroquets
à cette heure du soir
et des chants de l'arti
dans le temple.
J'attends le dévot
je tends mon micro
les femmes rigolent
j'explique.
Ah Avaaz! ( le son, en hindi)
les gars rappliquent
les femmes leur expliquent
se remettent à leur ablutions
que je capte illico.
Quand un gars arrive vers moi
son téléphone tendu
vibrionnant de musique
"ça, c'est du son, du bon son"!
le son de l'eau, quelle blague!
Je n'ai même pas grimacé
enfin peut-être un peu quand même
juste sourit.
(coincé, le sourire)
et attendu
la prochaine volée de dévots
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Bindu Sarovar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

samedi 7 décembre 2013

Olé!

Elle sont arrivées en courant
comme des vaches folles
elles ont passé le portillon
censé les arrêter
et ont fendu la foule
direct
à l'endroit
où le prasad
les offrandes sacrées
étaient posées
à hauteur de museau.
Les femmes ont protesté mollement
ne s'agit-il pas
après tout
d'un bon augure?
Quelques hommes ont essayé de les faire partir
j'ai fait comme tout le monde
creusé les reins
quand elles vous frôlent
de trop près
en courant
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Bindu Sarovar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau


vendredi 6 décembre 2013

Bon anniversaire!

Ma parole, j'ai failli oublier!
C'est l'anniversaire d' "Instantanés" (cliquez ici et piochez dans les archives!!! c'est cadeau!)
Youhou, numéro 300!
ça se fête, non?
Bon
je n'ai trouvé que ça
comme gâteau.
Enfin
c'est pas un gâteau
juste
des sucreries
enfin
des trucs sucrés-sacrés
que l'on offre aux dieux
normalement...
Aïe
peut-être un peu déplacé?
Bon, ben pour la 500ème j'essaierai
de traîner mes basques
dans la vie des humains
pour changer...!

Photographie©Anne Bonneau


jeudi 5 décembre 2013

Et ta mère, deuxième

C'est le seul endroit en Inde
où l'on peur pratiquer
le Matrugaya
la cérémonie
permettant
à votre mère défunte
d'éviter le cycle des réincarnations.
C'est ici
et nulle part ailleurs.
Car c'est ici
que le Dieu Kapila
a enseigné à sa mère
les voies du moksha.
C'est ici aussi
que le Dieu Parshuram
a rendu grâce à la sienne.
Bon
Il l'avait tuée quand même, avant.
Eh.
Plongez-vous dans cet antre de l'amour maternel
et autres sentiments
inconciliables
avec
le détachement...
Dans "Instantanés du monde à Bindu Sarovar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 4 décembre 2013

La première et la dernière

On ne vient qu'une fois ici
à Bindu Sarovar.
Ils viennent nombreux
de partout
des centaines
des milliers
chaque année
une fois
dans leur vie
les bus les posent là
leur cheveux oubliés
ils redeviennent
des enfants
guidés pas à pas
par un prêtre
qui leur dit
que faire
que dire
comment tenir
sa main
sa voix
comment boire
poser
une feuille
sur la noix
des pétales
sur la flamme.
Ils suivent
la cérémonie
qui permettra
à leur mère défunte
d'accéder
au moksha.
Ecoutez-les dans "Instantanés du monde à Bindu Sarovar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau


mardi 3 décembre 2013

Place aux vieux!

ça sent le neuf
au temple de Bindu Sarovar.
Des esplanades piquées d'arbres malingres en cage
de l’éclairage
des sols d’équerre
des marches de ghâts bien parallèles et bien calibrées
j'en passe
et de plus carrés...
C'était pour la venue d'Amitabh Bachchan qu'ils ont refait tout ça?
Ou juste pour le projet "tourisme religieux"?
Ou pour les gens
tout simplement
mystère et confitures
en tout cas
ça, c'est sur la face A.
Derrière
il y a toujours
une étable qui suinte
un bassin couvert d'ordure
et des flaques de boue devant le Dharamsala.
Et aussi
ce banc magnifique
poli
par des armées
de fesses.
Deviprasad s'y assoie, et parle
Angena s'y assoie, et parle
Narendra s'y assoie, et parle
et là
Kiran Ramanlal Shastri s'y assoie
et hurle.
Ok
on a juste baissé les niveaux
et gardé ses mots
Ecoutez-les tous, dans "Instantanés du monde à Bindu Sarovar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

lundi 2 décembre 2013

Et ta mère!

Elle a la démarche leste
et le flot de paroles qui va avec
laissant mon interprète
sur le flanc
dépassé
noyé.
Elle veut tout dire
et vite
et dans les temps morts
enfin
les respirations
elle présente
le plateau de Prasad
comme une dame
à ses visiteurs
"vous reprendrez bien un peu de sacré?"
Elle nous dit
qu'elle est prêtre ici
enfin
c'est son fils qui est prêtre
mais bon
hein
elle aussi
elle sait
alors...
Ecoutez ce vif-argent qu'est Angena
dans "Instantanés du monde à Bindu Sarovar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

samedi 30 novembre 2013

Place nette, dans la tête

On marche
on marche
et on marche
avec Bhailal.
On traverse la nuit
on se perd
nous!
Pas lui...
On marche
on marche
on marche encore.
et à la fin
quand on ne parle plus
sur le bruit de ses pas
il récapitule
"Donc, 600 quartiers dans la vieille ville, 
1600 temples, 
200 mangeoires pour les oiseaux, 
69 mosquées dont 33 mosquées anciennes, 
sept puits, 
sept églises, 
deux synagogues. 
Toutes ces choses en une seule ville..."
Et il sourit.
Allez
on rentre.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission, et si elle n'est plus là, cherchez dans les archives, c'est classé, proprement. non mais)

Photographie©Anne Bonneau

vendredi 29 novembre 2013

Au fond du puits

ça ressemble au festival de Cannes
sans le tapis
mais avec des marches canon
qu'on peut descendre pendant des heures
sans se tordre les pieds.
ça ressemble à un théâtre
mais sans public
avec seules
les voix
des chauve-souris

en bas.
C'est un puits.
Bâti il y a un demi millénaire
pour permettre
aux pèlerins
de descendre les marches
en matant les filles
qui vont à l'eau.
Oui, non, juste pour se rafraîchir les idées les pieds.
Bref
un bel endroit.
A sec.
Eh.
" la municipalité a fait des forages tout autour
depuis, y'a plus d'eau..."
Ecoutez Rajendra en parler
dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

jeudi 28 novembre 2013

Pourquoi tu t'embêtes?

Il a rigolé
Bhailal
quand j'ai posé la question.
"Mais pourquoi on s'embêterait à récupérer l'eau de pluie
alors qu'on a l'eau de la municipalité!!!?"
Ben
parce que
ce matin
les écureuils
attendaient impatiemment
que les canalisations
suintent
pour s'abreuver
vu que les canalisations
elles ne fournissent
à la collectivité
l'eau de la municipalité
que de six à huit
le matin
et encore
pas tous les jours.
Pas sûr que Bhailal fasse
la cuisine
le ménage
la lessive
le bain des enfants
chez lui...
Il vous parle de l'eau
dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

mercredi 27 novembre 2013

Entre nous

La ville a été construite comme ça.
En tenant compte du vent
et du soleil
des points cardinaux
et des bons augures.
Et ensuite
découpée en petits morceaux
un quartier
-un pôl, on dit un pôl à Ahmedabad-
un quartier pour les Hindous
un quartier pour les marchands de sucreries
un quartier pour les libraires
un quartier pour les Jaïns
un pour les Musulmans
un pour les bijoutiers
j'en passe
et des plus frais.
Bref
des quartiers
collés serrés
chacun tourné
sur son nombril.
Ce serait vraiment un raccourci arrogant
de se demander
si
à tant vouloir cloisonner
on "n'étroitisait" pas
un peu les esprits
aussi
n'est-ce pas?
...
Foin de raccourcis donc!
Juste
des passages
secrets
pour rallier
l'un
à
l'autre.
Suivez Bhailal
il vous guide
dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

mardi 26 novembre 2013

Tu trembles carcasse?

Elle n'arrête pas de trembler
la terre
en ces parages.
Mais ça se voit pas

dans la vieille ville d'Ahmedabad.
A une encablure
on s'est affaissé
comme château de carte
pas plus tard
qu'il y a une dizaine d'années
les petits jeunes
n'ont pas tenu le choc
les vieilles maisons
haveli de bois
et autres minarets de pierre
sont restés de glace
face au tremblement.
Du coup
une flopée d’architectes curieux
se sont dit
tient
y'a p't'être à apprendre

dans les ruelles
de la vieille.
Suivez Bhailal
dans "Instantanés du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour entendre l'émission)
il sait lui
pourquoi
il vous expliquera.

Photographie©Anne Bonneau

lundi 25 novembre 2013

(tout) petit matin

Se lever tôt
très tôt
c'est naturel
quand on est loin
quand on est là

l'on salue le soleil.
Donc
on l'attend
le soleil
question de politesse.
Je me lève tôt
pas trop
pas la peine
parce qu'avant l'aube
les grillons sont tous les mêmes.
Après
c'est une symphonie de sons
dans les villes
aux ruelles
tordues
à la vie
extérieure
riche.
écoutez la vie,
de cet "Instantané du monde à Ahmedabad" (cliquez ici pour écouter l'émission, et fouillez dans les archives si besoin, c'est permis, hein)
une virée dans la vieille ville
au petit matin
et au coeur de la nuit
avant
et après
les grillons monotones...

Photographie©Anne Bonneau

samedi 23 novembre 2013

J'veux un chien

Il me fallait un chien
qui aboie
pour une illustration sonore.
Pas compliqué
des chiens
jaunes
y'en a partout.
Tient
en v'là un.
Tu vas aboyer, dis!
Pas compliqué
y'a qu'à
se baisser.
Vrai de vrai
micro en main
j'ai juste
plié les genoux
et là
la bestiole
en position de supériorité
m'aboie dessus
se rapproche
attire ses copains
qui me saturent la prise de son
à force d'aboiements
méchants...
Bon ben là,
faut que je me redresse, quand même...
Ecoutez mes chiens!
dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 22 novembre 2013

Graines de star

Ce soir
Samda
danse
pour un mariage.
A peine
si on l'avait reconnu
sous les paillettes
et le maquillage.
Sous son habit de lumière
son petit dernier
est à son aise.
Foin de baby-sitter
quand la belle
entre en scène
c'est le papa
qui prend le relais
dans un coin.
Un oeil sur l'enfant
l'autre
émerveillé
sur son écran de téléphone
tandis
qu'il filme
la belle Samda
éperdu.
Ecoutez-la dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau


jeudi 21 novembre 2013

Prends rien et va t'en!


"Dans mon enfance j’étais nomade, on n’avait pas  maison, on n’avait pas de terrain. On n’avait rien.  On voyageait de Jaisalmer à Barmer, à Bîkaner, à Jaipur, ici et là-bas. On avait des animaux avec nous : on avait des ânes, qui portaient toutes nos affaires. Ils portaient même les tickets de rationnement dans un sac. Chaque famille avait une douzaine d’ânes. Sur les ânes on mettait toutes nos possessions ! On voyageait une vingtaine de kilomètres, et on trouvait un endroit où on s’arrêtait deux-trois jours. Et puis, on partait ailleurs. Vers un autre village. On a parcouru tout le Rajasthan comme ça ! On n’avait rien !" 
Ecoutez Kalunath Kalbélia 
évoquer son enfance
des étoiles dans les yeux
Photographie©Anne Bonneau
 

mercredi 20 novembre 2013

Faire la route

Ils ont cessé
de faire la route
les Kalbélias
il n'y a pas si longtemps.
Ils ont stoppé

à Chopasnagar
sur la colline aride
où le gouvernement
a construit
ces cases dures
qui sont leur logis aujourd'hui.
Finie la route
finis les camps
au seuil des villages
finie la forêt
la chasse
la quête des serpents
la musique toute la nuit
l'alcool
la viande
la vie
de Kalbélia
quoi.
Nostalgique de ces temps révolus, les Kalbélias?
A votre avis...
Ecoutez le point de vue de Kalunath Kalbélia
musicien
chanteur
charmeur
de
serpents
dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

mardi 19 novembre 2013

Eh bien, dansez maintenant!

Samda
la fille de Kalunath
que vous avez rencontré ici-même hier
est aussi
bien-sûr
une Kalbélia.
Elle ne sait faire que ça
faire la Kalbélia.
Entendez
pour une femme
danser.
Tout en terminant
de talquer les fesses de son bébé
elle évoque
la joie
de danser
de vivre
dans la musique.
Tandis que sa soeur
Rekha
fume des bidis
allongée sur le lit
l'air narquois.
ça paye pas trop
mais que faire
elle est Kalbélia, non?
Ecoutez la belle Samda
à la voix rauque
dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

lundi 18 novembre 2013

"Ces gens-là"

Encore un qui ne nous attendait pas.
Kalunath Kalbélia.
Et alors?
On déboule
il s'assied
et c'est parti
il raconte.
Ses succès
de musicien
et puis
sa vie
en fronçant le nez.
Sa vie d'antan
de Kalbélia
de nomade
de gypsie
de charmeur de serpents
de hors caste
de fétu au vent
ses yeux brillent
je me régale
vous vous régalerez
dans "Instantanés du monde à Chopasnagar" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Y'a que le chauffeur
qui ne voyait vraiment pas
pourquoi on frayait
avec "ces gens-là"...

Photographie©Anne Bonneau

samedi 16 novembre 2013

De quoi on vit?


Quand on est en reportage
en Inde
de quoi on vit
de quoi on se nourrit
mon interprète et moi?
De ce que l'on nous raconte
et de verres de thé!
Combien par jour?
Pas mal
ça dépend
de la longueur des journées...
Mais partout
on en boit.
Dehors
dans la rue
en regardant la poussière voler
la pluie tomber
l'ombre des hommes avancer
la vie
quoi.

Photographie©Anne Bonneau


vendredi 15 novembre 2013

Un temple, normal

L'anti bling-bling par excellence
chez les Bheels.
Les Bheels, une tribu du Rajasthan
les clients des potiers de Molela (cliquez ici pour entendre l'émission).
Si les Bheels commandent
des divinités
sur plaque de terre cuite
pour leurs temples
ils savent souvent
aussi
prier
cet alignement
de pierres
veillant sur la rivière
en contrebas.
Les plaques des potiers de Molela
c'est pour le dimanche.

c'est la prière
du quotidien
entre la toilette
et le chemin
pour le champs.

Photographie©Anne Bonneau


jeudi 14 novembre 2013

A quoi tu rêves?

Le business des potiers de Molela
c'est la divinité
pour les tribus environnantes.
Soit.
Mais
pas que.
Les gars ont compris aujourd'hui
que s'ils voulaient vendre
histoire
de pouvoir acheter
la nouvelle PS au petit dernier
qui s'amuserait quand même pas
en jouant dans la terre
oh!
Pour ce faire
il fallait s'ouvrir
d'autres marchés.
Les urbains.
Les urbains en quête d'authenticité
Il y a les mêmes là-bas
que moi qu'ici.
Qu'est-ce qui leur plait?
Pas du Khala-Gora-Chamundi ou autre obscure divinité
aussi bienfaisantes soient-elles.
Mais
du bucolique
du truc d'antan
du boeuf et sa charrette
du bon laboureur.
Dinesh le potier aime bien aussi
glisser un avion
dans ces scènes rurales.
Pour rigoler.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Molela" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 13 novembre 2013

Vous reprendrez bien un peu de divin?

C'est leur boulot
aux villageois de Molela
le divin à la chaîne.
Il en faut
il en faut
et il en faut encore.
Ce sont eux
les potiers-artistes de ce petit village du Rajasthan
qui fournissent
leurs divinités
aux Adivasi de la région.
Il faut tout connaitre
une trentaine de figures
et pas se tromper.
Après
Après rien ne vous empêche
de les représenter
girondes...
On appelle ça
divin!
Ecoutez Dinesh le potier
parler de sa liberté
de création
dans "Instantanés du monde à Molela" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

lundi 11 novembre 2013

Le temps de la terre

Il nous attendait, Dinesh
lui, savait que l'on venait
pour une fois
que l'on ne déboule pas
sans prévenir...
Alors il avait mis
son plus beau sourire
des chaises en plastiques
du thé
des biscuits
et des albums photos
dans son atelier de potier.
Après la conversation
il s'est mis au travail
avec sa plus belle chemise
et sa dame
qui regardait de temps en temps.
Et là
je crois
qu'il nous a oubliés.
Belle chemise ou pas
visiteurs ou pas
la terre l'a alpagué
et il s'est enfouit
dans le modelage
d'histoires
que ses doigts
créent.
Il parle aussi, parfois.
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Molela" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

dimanche 10 novembre 2013

L'homme qui aimait les arbres, bis

C'est l'histoire d'un gars
qui aime
les arbres.
Un genre de Ranaram
que vous avez croisé
dans les "Instantanés" cette semaine.
Khamu Ram Bishnoï
aussi
aime les arbres.
Les abreuve
les nourrit
les fait grandir
et s'en réjouit.
Une passion?
Non
une religion.
Et cet homme en adoration
leur écrit même
des chansons!
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)

Photographie©Anne Bonneau

samedi 9 novembre 2013

Marcher sur des œufs

Les gars ne voulaient pas descendre
de l'auto
climatisée.
J'ai dit ok
j'y vais toute seule
voir
ces paysans
là-bas
au loin
qui faisaient voler
des poussières dorées
du bout de leurs fourches
J'y vais.
Sauf que
les savates
en Inde
c'est super
il faut tout le temps
se déchausser
hop
rapide
en un clin d'œil
c'est fait.
Mais
dans le désert
brûlant
c'est moyen.
J'ai gardé ma dignité
marché sur des œufs
en retenant
mes cris
de douleurs
et j'ai avancé
stoïque
jusqu'aux paysans
là-bas
loin.
Trop loin.
ça valait la peine?
Toujours!
Ecoutez-les, dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

vendredi 8 novembre 2013

Prends garde à toi!

On s'était dit
qu'à une heure de l'après-midi
c'était mort
ce serait mort
plus personne
ne surgirait
du désert.
Trop chaud.
Oui mais
on est en Inde.
Vous connaissez un endroit
en Inde
où il n'y a personne?
Bref
cette dame
bossait
dans son champ
à une heure de l'après-midi
par quarante degrés
sans ombre.
Eh.
On discute
on enregistre
elle s'interrompt soudain
"Maintenant, va boire un thé, il fait trop chaud!"
Pour un peu, elle me prêtait son voile!
Une sorte d'ange gardien?
Qui sait?
Ecoutez-là, dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

jeudi 7 novembre 2013

La relève?

Il sont là

dans ce désert
du Rajasthan
pour les vacances.
Les petits-enfants
de Ranaram Bishnoï.
Plus familiers
avec les larges avenues
des mégapoles
indiennes
qu'avec l'immensité
d'ici.
Tous les matins
ils suivent
pourtant
le Papé
et donnent
leur part d'eau
aux arbres
aux oiseaux
aux gazelles.
Assez de merveilleux
pour une collection
de petite madeleines
à retrouver
plus tard
absolument.
Ranaram Bishnoï le croit
Ecoutez-le dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mercredi 6 novembre 2013

Dans tes rêves!

Quand j'ai entendu parler
la première fois
de cet homme
qui rêvait
de voir verdir
les dunes de sables
autour de lui
et qui aurait planté
des arbres
par centaines de milliers
je m'imaginais
je sais pas moi
quelque chose
de plus
...
frais?
Bon.
Y'a bien des arbres
autour de chez Ranaram Bishnoï
Mais pas des milliers, hein.
Quand on sait
le soin
qu'il doit
donner
à un jeune plan
pour qu'il arrive
à l'age adulte...
On se réjouit
déjà
de l'ombre
maigre
de ses acacias!
Ecoutez ses rêves et ses combats
dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

mardi 5 novembre 2013

Manne du désert


Comment peut-on être
agriculteur
dans le désert?
Dans ce désert
où le sable crisse
sous la semelle
où la pluie s'absente
et s'excuse
et remet à plus tard
et décommande encore
Comment est-ce possible?
C'est possible.
Ici
à Ekalkhori
on cultive
le millet
les lentilles
et aussi
les acacias.
ça, c'est le truc
de Ranaram Bishnoï
agroforestier
par atavisme
Ecoutez-le vous expliquer pourquoi
et comment
dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

lundi 4 novembre 2013

L'homme qui aimait les arbres

Il a la voix qui porte.
Logique
le moindre voisin
se trouve
à une encablure
voire plus!
Il a le pas leste
et une volonté de fer.
Quand il me voit
il me demande
ce que je viens faire là.
Mais d'abord
il me bénit.
Il écoute en hochant la tête
Il sort du haut de l'étagère
un article
poussiéreux
qu'il époussette
et me tend.
Un article sur lui.
écrit
par son fils?
Et diffusé stricto sensu
à la virgule près
dans une poignée
de journaux
Indiens.
Je connais l'article.
J'ai d'autres questions.
On s'assied.
on boit un thé
on cause.
écoutez Ranaram Bishnoï
le paysan qui aimait les arbres
dans "Instantanés du monde à Ekalkhori" (cliquez ici pour entendre l'émission)
Photographie©Anne Bonneau

dimanche 3 novembre 2013

Mambo miam miam

On part très tôt le matin
il y a de la route
et des gens
qu'on veut rencontrer
qui n'attendent pas
le chant du coq
pour commencer leur journée...
Alors on se sauve
avant l'heure
on s'arrête
dans des gargotes
pour le p'tit déj'.
Mon interprète et moi, on adore manger!
Ce jour-là
ce petit-matin là
sur la route d'Ekalkhori
le ciel est devenu soudain noir
dans le désert
un orage impromptu
on a dégusté
en écoutant
la pluie
tambouriner
sur la tôle
au-dessus de nos têtes.
Mambo!
Miam miam...

Photographie©Anne Bonneau